Le 18 septembre.

Chère Marian,

Je t'épargne les rappels concernant la situation pour laquelle je t'écris, tout est dans la première lettre que je t'ai envoyée. Amnésique ou pas, tu as toujours su relire les lettres quand c'était nécessaire. Simplement, comme tu me l'as demandé, je te rappelle que tu les ranges dans le tiroir en haut à gauche de la commode située dans ta chambre.

Dans ta dernière missive, tu as beau me dire que tout va bien, que ma mère n'a jamais aimé écrire, de toute façon, je n'en suis pas convaincue. Il s'est passé quelque chose, je le sens ! Mon intuition ne m'a jamais trompée. Enfin, sauf la fois où je sentais que tu avais eu un problème alors qu'en fait tout allait bien. Ou encore le jour où je savais que c'était le moment ou jamais d'emprunter le chaudron pour faire un tour pendant les trente glorieuses alors qu'en fait, l'accès en était fermé au public à cause de tous ces gens qui ne voulaient plus rentrer à notre époque. Ou... Oui, bon, ok. Mais là, c'est différent, je le sens !

Aussi vais-je essayer d'en savoir plus. Peut-être que je devrais partir sur ses traces... Mais non, ce n'est pas une bonne idée. Le terrible pirate Homlets a encore frappé, hier. J'imagine que tu le sais, non ? Ou que tu l'as su. Comme tout le monde, d'ailleurs. Pour rappel, au cas où tu l'aurais oublié, on ne parle plus que de ça aux informations et sur les réseaux sociaux. Il est toujours dans le secteur Delta et il a déjoué les plans des Temporiseurs partis le pourchasser. Il a fait un carnage. Leur vaisseau a été renvoyé cabossé, avec des traces de charbon qui laissent penser qu'il les a fait brûler... et un coffret remplis de cendres. Brrr ! Sinistre !
Pire : il recrute ! Enfin, c'est ce qu'on dit... Il aurait laissé un message en ce sens dans l'épave qu'il a renvoyée. Si ce n'est pas une fake news, du moins.

Ceci dit, ça me donne une idée... Mais il faut que je peaufine mon plan avant de t'en parler.

Et vu les risques qu'il implique, je ne l'appliquerai que si je n'ai toujours pas de nouvelles d'ici une semaine. Ou deux. Oui, deux semaines, ça me semble bien pour me préparer.

Bisous, Marian.

Rowena