Chapitre 23 - Terrible vérité

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Nous arrivons à la villa trente minutes plus tard et Marie sursaute face à notre retour inattendu.

- Je ne vous attendais pas si tôt et en si bonne compagnie monsieur Castillo, avoue-t-elle un léger sourire aux lèvres.

Sa bonne humeur disparaît quand elle lit sur nos visages que quelque chose de grave s'est passé.

- Je vais vous laisser, concède-t-elle. Si vous avez besoin de moi je suis dans la buanderie.

Raphaël jette piteusement son manteau sur le canapé avant de s'y effondrer. Il ne cesse de passer ses mains dans ses cheveux et cela montre qu'il est vraiment perturbé. C'est la première fois que je le vois dans un état pareil. Je m'assois en silence à ses côtés.

- Je t'en prie, parle-moi, je m'inquiète en posant ma main sur son bras. Ça va te faire du bien.

- Il était la seule personne en qui j'avais confiance et il m'a trahi, avoue-t-il dans un triste soupir. C'était mon frère et on était proche.

- Que s'est-il passé pour qu'il ressente autant de haine ? je demande pour percer ce mystère.

- Cette histoire est trop horrible, soupire-t-il. Ce milieu est plus pourri que n'importe quel fruit sur terre. Crois-moi Alicia, l'argent n'apporte pas que du bonheur.

- Explique-moi tous, j'insiste en me rapprochant de lui.

Il s'assoit correctement puis fixe le jardin gelé par le froid.

- Mon père n'est pas mort d'un AVC, commence-t-il le regard sombre. Il a été assassiné par sa propre femme, ma mère.

- Oh mon Dieu, ne puis-je retenir choquée par cette révélation.

- Elle n'était là que pour l'argent et quand elle est tombée amoureuse du jeune chauffeur de mon père, ce mariage est devenu un obstacle à ses passions. Elle voulait l'argent et l'amour mais c'était impossible.

Il marque une pause pour ne pas perdre son calme.

- Quand elle est tombée enceinte, ma mère a alors méticuleusement préparé l'attentat avec un poison de nouveau genre et très cher qui ne laisse pas de trace. Pendant très longtemps nous n'avons pas cherché à aller plus loin. J'ai grandi avec ma mère, son conjoint et mon frère. J'étais heureux et nous vivions très confortablement jusqu'au jour où le comte m'a appris le meurtre de mon père.

- Je me souviens de ce jour-là, j'avais dix-neuf ans et j'étais épris d'une colère noire. Je ne parlais plus qu'à Mathias qui n'étais pas encore né au moment du meurtre de mon père. Je ne savais pas qu'il m'en voulait depuis tant d'année pour une chose que je n'ai pas faite. C'était ma mère, jamais je ne l'aurais tué. Dans la version officielle, elle s'est suicidée en prison. La presse n'est pas au courant des causes de la mort de mon père car l'affaire a été étouffée.

- J'ai du mal à croire que tous cela a pu t'arriver, je compatis. Les gens dominées par leurs passions finissent mal s'ils n'arrivent pas à les contrôler.

- Si j'étais né dans une famille normale, jamais une telle tragédie ne serait arrivée, s'énerve-t-il. Tout ça pour l'argent et le pouvoir.

- Qu'est-il arrivé au père de Mathias ?

- Après la mort de son amour, il a sombré dans l'alcoolisme. Je ne sais pas où il est aujourd'hui et Mathias n'a plus de lien avec lui.

À cet instant, le téléphone de Raphaël sonne.

- Le comte tombe bien pour une fois, marmonne-t-il avant de décrocher.

Le noble a eu vent du renvoi précipité de Mathias qui occupait un poste important puisqu'il gérait le budget de l'entreprise. Le directeur lui raconte rapidement les évènements imprévus qui se sont produits.

- Je demanderais au DRH de prendre des gens très compétents pour les deux postes vacants, soupire-t-il encore. J'espère que le renvoi de mon frère et Guillaume son complice ne va pas faire du zèle dans l'entreprise. Je veux garder ce fonctionnement qui rapporte des bénéfices. Gérer le budget est important. Je veux que cette tâche soit donnée à quelqu'un d'intelligent.

Raphaël fronce les sourcils quand le comte s'adresse à lui. Il passe une main sur son visage avant de perdre son sang-froid. Il se lève brusquement et jette violemment son téléphone à l'autre bout de la pièce. Celui-ci explose sur le carrelage, ce qui m'arrache un sursaut.

- Le con ! hurle-t-il en frappant plusieurs fois contre le bar.

- Je t'en prie calme toi, je tente en m'approchant de lui.

- Le comte a tué ma mère pour venger mon père ! crie-t-il en ramassant rageusement son téléphone.

Lui qui est si calme d'habitude, je n'arrive pas à me remettre de ce que je viens de voir et d'entendre.

- À cause de ses conneries, je vais devoir travailler encore plus dur, le temps qu'on trouve des remplaçants !

- Je vais te faire couler un bain, je propose pour l'apaiser.

Sans attendre sa réponse, je monte les escaliers pour aller dans la salle de bain privé. Je vais tout faire pour qu'il pense à autre chose. Je parfume le bain d'huile essentielle puis je mets de la musique relaxante.

Raphaël tourne toujours en rond dans le salon comme un animal en cage. Il est en train de tripoter son téléphone dernier cris cassé.

- Le bain est prêt, je lui intime pour le sortir de ses pensées obscures.

- Je le prend seulement si tu viens, susurre-t-il en changeant de subitement de comportement.

La salle de bain est envahie par la chaleur de l'eau et l'ambiance ne peut être que bénéfique pour calmer Raphaël. Je retire mes vêtements sous le regard attentif de mon amant puis je m'installe dans la baignoire spacieuse. Ses habits tombent à son tour et lorsqu'il se retrouve nu devant moi, je détourne le regard.

- Je t'intimide encore, constate-t-il en s'asseyant en face de moi.

Il finit par se détendre et mon esprit divague. Je commence à parler d'art à Raphaël pour lui changer les idées mais très vite le sujet m'ennuie. Je l'écoute s'exprimer d'une oreille car je suis hypnotisée par ses lèvres puis par son torse.

Malheureusement, je le sens se crisper à nouveau. Mon envie l'emporte sur les paroles de Raphaël. Je m'approche doucement de lui avant d'enfoncer doucement son sexe en moi.

- Putain Alicia, gémit-il alors.

- Tu n'attendais que ça, je chuchote, boostée par le plaisir.

Je fais des vas et viens de plus en plus rapides, guidé par mon amant. J'atteins violemment l'orgasme en gémissant très fort tout en éclaboussant le carrelage.

- Dans l'eau aussi c'est bien, soupire-t-il complètement détendu.

Nous descendons trente minutes plus tard pour le repas que Marie nous a préparé. Nous nous sommes prélassés longtemps dans la baignoire avant d'être tiré de notre rêve par les appels de la cuisinière.

- Je suis contente que vous soyez là, s'enthousiasme la quadragénaire une fois Raphaël parti. En dix ans de service, je ne l'ai jamais vu aussi expressif qu'avec vous.

- Il n'est pas très ouvert quand il faut parler de ses sentiments, je soupire.

- Il vous aime plus que vous ne le pensiez, assure-t-elle. Ayez confiance en vous.

- Vraiment ?

- Monsieur Castillo a besoin de temps mais vous finirez ensemble. J'ai un don pour savoir ces choses-là, dit-elle en me faisant un clin d'œil énigmatique.

Après cet échange, je rejoins Raphaël dans la chambre. Je tiens à me coucher tôt car j'ai cours demain et lui doit travailler.

Je me déshabille dans le dressing mais mon amant jaillit derrière moi. Il dépose des bisous dans mon cou avant de finir l'action que j'ai commencé à entreprendre. Mon corps se réchauffe au contact du sien et je lui retire son pantalon. J'ai du mal à croire qu'en l'espace de quelques secondes il puisse me faire avoir envie de lui.

- On va tester une nouvelle position, chuchote-t-il entre deux baisers.

Raphaël m'accompagne sur le lit puis il m'indique de m'allonger sur le côté. Il se place derrière moi sans oublier de coller son corps désormais nu contre le mien. Il passe une main entre mes jambes et je suis bientôt soumise à des convulsions.

- Raphaël, je veux que tu sois le seul à faire ça, je gémis fiévreuse.

À ces mots, il déplace légèrement ma jambe pour me pénétrer sauvagement. Je ne savais même pas qu'on pouvait le faire sur le côté mais c'est vraiment bien. Je me retrouve très vite sur le ventre et Raphaël met tout son désespoir dans cet acte sexuel. Je ne tarde pas à atteindre le septième ciel, suivie par mon amant. Il s'effondre près de moi, essoufflé et couvert de sueur.

- Il fallait que je te prenne par derrière Alicia, fait-il part en se rapprochant de moi. J'y prends plus de plaisir que seul dans ma salle de sport.

Je plonge sous les draps en l'entraînant avec moi, car la chaleur commence à s'échapper. Je l'embrasse sur la bouche puis prend son sexe entre mes mains pour lui procurer une seconde érection.

- Moi aussi j'ai du pouvoir sur toi, je le défis quand je le sens se durcir contre ma paume.

- C'est moi qui te domine bébé, contre-t-il en basculant au-dessus de moi. Je serais ton meilleur amant alors dis-moi ce que tu veux Alicia.

- Je veux dormir, je chuchote.

Pour donner suite à cette affirmation inattendue, il me regarde de travers. Je viens de gâcher ce moment intime et remis en question son pouvoir. Je rigole en le poussant puis j'éteins la lumière.

- Je me vengerais, grogne-t-il en se tournant de l'autre côté du lit.

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