Chapitre 20 - Une parure bleue saphir

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La semaine suivante, je vais chez Raphaël car il m'a invité à un gala de charité. La somme sera reversée à une association qui se charge de construire des écoles en Afrique. J'ai appris que les personnalités fortunées organisent souvent des soirées comme celle-là.

Je suis venue en métro puis à pied et le gardien habitué à ma présence me lance un sourire en déverrouillant la porte du ghetto doré. Je suis maquillée et habillé simplement. Il ne me reste plus qu'à me changer pour revêtir la robe que Raphaël m'a offerte.

Je frappe à la porte et je suis surprise de voir Mathias m'ouvrir en tenue décontractée.

- Bonsoir Alicia, commence-t-il en me faisant entrer, un grand sourire aux lèvres.

- Marie n'est pas là ? je demande un peu perdue.

- Raphaël lui a donné son week-end, m'informe-t-il. C'est vendredi et il a beaucoup de travail alors une fois que tu es prête je vais te conduire au siège de l'entreprise.

Pour la première fois, je vais découvrir où il travaille et je suis tout excitée.

- Très bien, je monte pour mettre ma robe, je m'exclame en m'éclipsant.

Dans la chambre, une jolie robe de soirée en argent pailleté m'attend sur le lit. Raphaël ne cesse de m'impressionner. Il a bon goût en matière de vêtements féminins. J'enfile ma robe bustier qui s'accorde parfaitement avec mon chignon. Je passe des sandales assortis mise en valeur par la fente de l'habit.

Je me contemple admirative dans le miroir de la chambre lorsque le reflet de Mathias me fait sursauter.

- Tu veux que je t'aide à fermer ta robe ? propose-t-il.

Sans attendre ma réponse il s'approche de moi et son parfum masculin emplit mes narines. C'est un très bel homme mais seul son frère occupe mes pensées. Il monte doucement la fermeture puis passe une main sur ma taille.

- Tu es très belle Alicia, commente-t-il avant de se retirer dans le salon.

Je ne m'attendais pas à ces gestes et ces paroles. À ce moment-là, j'aurais préféré que Raphaël soit à sa place. Le fait que Mathias soit au courant des circonstances et même à l'origine de notre rencontre ne m'enchante pas. À vrai dire, je conserve dans ma mémoire les avertissements de Marie et je préfère rester sur mes gardes.

Je ne tarde pas à descendre rejoindre Mathias qui conduit la Mercedes de Raphaël.

- Où habites-tu ? je demande pour me renseigner à son sujet.

- Je vis dans un petit appartement mais la plupart du temps je viens tenir compagnie à mon frère dans son immense villa, explique-t-il.

- Vous vous entendez bien n'est-ce pas ?

- Assez bien oui. Nous avons grandi ensemble.

- Je suis au courant de ce qu'il s'est passé à propos de la mort de son père, j'avoue enfin.

- Ah oui ? Il t'a vraiment parlé de ça ? interroge-t-il surpris.

- Raphaël se confie à moi quand il le souhaite.

Mathias me jette des coups d'œil avec un regard étrange. Je ne dis plus rien le reste du voyage.

Nous arrivons près d'un immeuble moderne à plusieurs étages situé dans le quartier d'affaire de la ville. Je peux voir écrit en grosse lettre Castillo Corporation.

Je sors de la voiture accompagnée de Mathias et les quelques employées femmes se retournent sur mon passage en chuchotant. L'ascenseur nous amène au dernier étage où se situe les bureaux des personnalités indispensables au fonctionnement de l'entreprise.

Mathias frappe à une double porte avant de l'ouvrir sans attendre de réponse. Je découvre un bureau moderne toujours à l'image de son occupant. Raphaël lève les yeux de ses papiers avant de tous classer précipitamment.

- Bonsoir Alicia, tu es toujours aussi magnifique, complimente-t-il en me détaillant attentivement.

Il se lève pour venir vers nous.

- Merci beaucoup pour ton aide, dit-il à son frère. Tu peux rentrer à la villa, je prends les choses en main.

- Pas de soucis frérot. Appelle-moi si tu as un problème puisque que James n'est pas là, s'exclame Mathias avant de s'éclipser.

Raphaël m'embrasse sur le front avant de prendre les clefs de la Ferrari. Lorsque je défile au bras du patron, toutes les femmes me lancent des regards emplit de haine et de jalousie. Je ne réagis pas mais une pointe de fierté me gonfle le cœur.

Le garage de l'entreprise est immense et le véhicule rouge jure avec les autres voitures foncées. Nous nous élançons vers l'hôtel qui accueille le gala de charité.

- La vente aura lieu après le repas, m'indique-t-il. Je ne te cache pas qu'il risque d'y avoir Jeanne et sa cour mais tu ne crains rien.

À l'entente de ce prénom mon cœur se serre. Je ne peux arrêter de m'imaginer ce qu'il a pu faire avec elle puisqu'il l'a aimé dans le passé. Il a menti quand il disait qu'il n'avait jamais aimé personne. Je ne peux pas modifier ses antécédents mais j'espère faire partie de son avenir.

- Ce n'est pas un souci, je rétorque.

Un groom s'avance pour prendre les clefs et nous défilons sur le tapis rouge qui mène à une splendide salle de bal. Le maître d'hôtel nous accompagne à notre table puis nous nous asseyons près d'une jeune femme de l'âge de mon partenaire.

- Ravi de vous revoir Raphaël, s'exclame l'inconnue.

- Plaisir partagé, répond-il poliment.

- Vous devez être Alicia, affirme-t-elle en se tournant vers moi. J'ai entendu parler de vous et je suis contente de vous rencontrer.

- Je te présente Virginie, la nièce du comte et de la comtesse, m'explique Raphaël.

- Nous sommes heureux de vous revoir, s'exclame une voix familière dans mon dos.

Le vieux couple s'installe à notre table avec une élégance qui montre leur rang élevé. Nous sommes arrivés pile à l'heure car les serveurs s'exercent déjà à nous servir les entrées. Je n'éprouve aucun problème avec toutes ces fourchettes et couteaux.

Le repas se passe convenablement mais Raphaël n'est pas très bavard et sourit poliment dès que la comtesse raconte des ragots amusants. Il discute de temps en temps d'économie avec le comte et dans ce cas j'essaie de m'intéresser à son domaine.

Je me sens observée depuis le début du dîner et je me tourne vers des prunelles qui lancent des éclairs.

- Jeanne Savage, je souffle discrètement à Raphaël.

Son regard se durcit et il se tourne vers elle. Un échange muet a lieu entre les deux et Jeanne finis par détourner les yeux et se retire dans le couloir.

- Elle ne mord pas, chuchote-t-il à mon intention.

Je suis rassurée que Jeanne ait montré cette faiblesse et n'indique plus de signe de représailles.

La comtesse parle beaucoup mais je suis heureuse de la revoir. Lorsque le dessert est terminé, la scène s'illumine pour mettre en valeur le présentateur de la soirée.

- Bonsoir à tous et merci d'être venus, commence-t-il. Je suis Alexandre Moraux, l'organisateur de cette soirée. Ce soir, nous allons donner de l'argent pour construire des écoles en Afrique et transmettre l'éduction à ceux qui n'en ont que trop peu. J'espère que vous serez généreux !

Tout le monde applaudit et les enchères commencent. J'observe le comportement des personnes et je suis attentivement le déroulement de la soirée car je suis intriguée par l'inconnu. Au bout d'un moment, l'écran géant présente une parure de bijoux splendide qui coupe le souffle à tous les invités.

- Voici un collier en argent, diamant blanc et saphir bleu accompagné d'une bague, des boucles d'oreilles fabriqué main et d'une valeur de sept carats, commente le présentateur. C'est un magnifique cadeau à offrir à sa femme.

Les hommes se battent pour l'avoir et les enchères augmentent vite.

- Cinquante mille ! crie l'un.

- Cent mille ! propose un autre.

- Deux cent mille ! s'élève une voix près de moi.

Tout le monde se retourne en même temps que moi vers Raphaël.

- Je suis prêt à proposer plus s'il le faut, ajoute-t-il en défiant l'assistance.

Comme d'habitude personne n'ose le contredire.

- Une fois, deux fois, trois fois, adjugé à monsieur Castillo ! s'exclame le présentateur.

- C'est pour une bonne cause, se justifie-t-il face à mon regard ahuri.

Les enchères ne tardent pas à se terminer et nous sortons récupérer la Ferrari après avoir récupéré la parure.

- J'ai l'impression que les riches donnent de l'argent pour se donner bonne conscience envers ceux qui n'ont rien, je bougonne.

- Certains oui, concède-t-il en regardant la route. Personnellement, je pense qu'aider les autres en fonction de ses moyens est un devoir. J'ai beaucoup de moyens alors je peux me permettre cette folie.

Nous arrivons à la villa mais tout est éteint. J'en déduis que Mathias doit déjà être couché même s'il n'est que vingt-deux heures. Une fois montée dans la chambre, Raphaël me présente une boîte ouverte sur la parure. Elle est encore plus splendide vue de près.

- Un ensemble aussi beau ne peut être porté que par une femme aussi magnifique, complimente-t-il en s'approchant.

- Je ne suis pas assez noble pour porter un tel bijou, je me défends en rougissant.

Il secoue la tête en le posant sur la table de chevet. Raphaël se dévêtit pour se retrouver en sous vêtement tandis que je me démaquille. Je retire aussi mes chaussures. Mes cheveux tombent en cascade dans mon dos et mon amant vient respirer le parfum dans mon cou. Il dézippe ma robe doucement en laissant des baisers sur ma peau délicate. Je sens que la nuit va être courte...

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