Chapitre 21 - Complot insoupçonnable

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Raphaël fait glisser la robe sur mes jambes puis se colle contre moi. Il me retourne face à lui puis me pousse sur le lit.

- J'aime tellement ton corps, souffle-t-il.

Mon amant me caresse les jambes tandis que je lui touche le torse. J'adore toucher ses muscles fermes et le rendre fou de moi. Il retire ma culotte puis son boxer. Raphaël me domine de toute sa hauteur mais je veux lui montrer que je peux prendre les devants.

Je le force à rouler sur le côté pour que je puisse m'asseoir sur son torse. Je sens son érection pousser contre mes fesses et je laisse échapper un gémissement malgré moi.

- Cette position aussi me convient, avoue-t-il un sourire énigmatique sur le visage. De toute façon, nous avons le temps pour toutes les essayer.

Je me penche pour l'embrasser sur la bouche en collant mon torse contre le sien. Je sais qu'il adore ce contact et ses grognements me le prouve. Mon tendre amant me touche les cuisses et je me redresse en posant mes mains sur son torse.

- Et maintenant ? je demande naïvement en rougissant.

- Maintenant c'est à toi de jouer, affirme-t-il un air de défit dans le regard.

Il me caresse la poitrine pour accentuer mon excitation.

- Raphaël, j'aime quand tu fais ça, je gémis.

Il pose ses mains sur mes hanches pour me soulever et me faire asseoir doucement sur son pénis. Mon amant me montre le rythme que mon bassin doit suivre. Très vite mon corps est en surchauffe et le regard de braise que me lance Raphaël me prouve qu'il adore cette nouvelle position.

Soudain il me fait basculer sur le côté en se collant à moi. Décidément monsieur préfère avoir le contrôle de la situation.

- J'aime te dominer Alicia, susurre-t-il. Ça m'excite.

À peine eut-il prononcé ces mots qu'il continu à me pénétrer plus sauvagement cette fois. Mes gémissements se font de plus en plus forts. Tout en continuant le mouvement, il pose une main sur ma bouche.

Quelques secondes après, nous tombons dans la jouissance absolue et je cris son nom encore et encore. Nous sommes tous les deux haletants et nos cœurs pulvérisent les scores. J'ai l'impression d'être vidée et dans les vapes.

- Je ne crois pas que Mathias ait entendu, ricane-t-il en m'attirant contre lui.

- Peut-être mais demain il verra sur nos visages que nous l'avons fait, je le contredis.

Nous nous endormons complètement exténués dans les bras l'un de l'autre.

***

Je me réveille doucement dans les bras de l'homme que j'aime. Je constate vite qu'il est onze heures passées. Je saute du lit pour vite me préparer et cuisiner quelque chose en l'absence de Marie.

Une fois aux fourneaux, je fais du café, des tartines grillées et sers des verres de jus d'orange. Quelques minutes plus tard, Mathias descend les escaliers encore en pyjamas. Je peux voir qu'il possède une musculature aussi développée que son frère.

- Salut beauté, lance-t-il en me faisant un bisou sur la joue.

Je me retourne vivement en m'éloignant de lui.

- Je veux bien que tu partages des choses avec ton frère mais pas les femmes, je réplique sur la défensive. Je ne suis pas un objet.

- Dommage, dit-il en me faisant un clin d'œil.

Il vole une tartine et s'assois sur une chaise du bar. Je l'ignore dignement car je n'apprécie pas ce changement de comportement. En me tournant dans sa direction pour déposer les pancakes sur une assiette, je vois des billets de cent sur la table. Je regarde Mathias sans comprendre.

- Tu acceptes bien ceux de mon frère après vos cochonneries, explique-t-il. Pourquoi on ne partagerait pas ?

Je lui jette les pancakes brûlant à la figure, animée par une soudaine colère. Je ne permettrais pas qu'il qualifie nos relations intimes de cochonnerie : c'est de l'amour. Il lâche des grognements en jetant les gâteaux sur la table. Mathias me lance un regard furibond lorsque Raphaël entre dans la pièce.

- J'ai loupé quelque chose ? demande-t-il en haussant les sourcils.

La villa est très bien chauffée malgré sa grandeur et il porte un t-shirt long qui met en valeur ses muscles.

- Nous étions en train de faire connaissance, dit-il en arborant un sourire qui sonne faux.

Il s'approche du bar en raflant une tasse de café au passage.

- Qu'as-tu fait de mes pancakes Mathias ? interroge-t-il en constant qu'ils sont étalés partout sur la table et sur le sol.

- Bataille de crêpes, ricane-t-il d'un air nerveux.

- Et ces pauvres enfants qui meurent de faim, commente Raphaël en levant les yeux au ciel.

Je fusille son frère du regard qui m'observe avec des yeux étranges.

- Je monte dans ma chambre si vous avez besoin, s'exclame ce dernier en fourrant une crêpe entre ces dents.

Je secoue la tête pour chasser les pensées noires qui m'assaillent. Je me méfie plus que jamais de Mathias qui m'as clairement fait part de ses avances douteuses. Ces intentions sont claires et je comprends pourquoi Marie m'a conseillé de me méfier.

Raphaël grignote un peu avant de se déplacer pour venir me prendre dans ses bras. Ce contact éteint tous les doutes et les peurs qui sont installés au fond de mon cœur.

- Merci pour ce petit déjeuner. Tu es tellement généreuse, susurre-t-il près de mon oreille.

Nous nous installons sur le canapé du salon pour nous embrasser lorsque je me lève précipitamment.

- Je dois monter, j'ai promis à Sarah de lui envoyer un cours, je m'excuse.

- Je ne t'en veux pas après toutes les fois où le bureau m'a appelé alors que nous étions ensemble, avoue-t-il en allumant la télé pour regarder les informations.

Je monte les escaliers lorsqu'il m'interrompt :

- Dis à Mathias que j'ai un dossier sur mon bureau à lui confier.

Je hoche la tête avant de me diriger vers le couloir du fond où se trouve la chambre de celui qui m'insupporte. La porte est entrouverte et je m'apprête à frapper lorsque j'entends la voix de Mathias en conversation téléphonique.

- Je ne pensais pas que mon plan allait se dérouler aussi bien, ricane-t-il d'un air mauvais que je ne lui reconnais pas.

Je me fige sur place en bloquant ma respiration car je suis stupéfaite.

- Il s'est vite attaché à cette pute qu'il côtoie toutes les fins de semaines, continue-t-il sur le même ton. C'est moi qui l'ai incité à se trouver une fille pour le détourner de son travail. En vue de son caractère et de son passé tumultueux, jamais je ne me serais douté qu'il lui donnerait autant d'importance.

Mon cerveau se bloque totalement pour me concentrer mots pour mots sur ce qu'avoue Mathias.

- On suit le plan comme prévu. Je vais enfin obtenir ma vengeance après tout ce qu'il m'a fait. Je deviendrais alors le seul à avoir toute ma tête pour diriger Castillo Corporation et tout ça c'est grâce à lui.

Il lâche un petit rire triomphant en se déplaçant dans la pièce.

- Il m'a donné une place primordiale dans l'entreprise et j'ai suivi ses enseignements à la lettre. D'un côté je le plaint de n'avoir connu que le malheur et d'avoir cru que nous resterions soudés comme quand nous étions petit.

Son faux soupir de tristesse s'évapore dans les airs.

- C'est dommage que ce soit mon frère. La seule chose que je regrette c'est de ne pas être le fils légitime de Diego Castillo.

Son mystérieux interlocuteur lui parle quelques secondes mais je ne peux pas entendre ses propos.

- Bien Guillaume, approuve-t-il en s'asseyant sur une chaise de bureau que j'entends rouler. Donne-moi le code avec écrits l'heure et la date de la phase finale du plan. J'entrerais en action quand tu seras prêt.

Je l'entends griffonner au stylo puis se lever brusquement.

- Personne ne se doute rien. J'ai tout le monde dans la poche, se vente-t-il.

Dès qu'il raccroche, je reprends mes esprits et saute quelques pas pour aller dans la bibliothèque qui se trouve juste à côté de sa chambre. Je l'entends traverser le couloir et je l'interpelle avant qu'il redescende. Comme prévu, je fais passer le message pour ne pas éveiller les soupçons. Il hoche la tête en souriant avant de rejoindre le salon.

Je l'entends discuter avec animation en compagnie de Raphaël comme si rien de louche se tramait. Je n'arrive pas à me remettre de ce que je viens d'apprendre. Pour cause, je me faufile dans la chambre du comploteur. Je trouve bien vite le code secret sur un Post-It jaune. Je m'empresse de le noter sur un autre papier avant de déguerpir sans prendre le temps d'analyser sa chambre. J'ai pris soin de ne pas laisser de traces bien entendu.

De retour dans la pièce à coucher, je cache le papier dans mon sac. Je n'ai pas le temps de le déchiffrer. Je demanderais lundi au club de mathématique-informatique de bien vouloir me rendre ce service. Pour l'heure, je ne suis pas rassurée par ce que je viens d'entendre. J'ai peur de ce que Mathias pourrait faire à celui que j'aime. Je vais tout faire pour l'éloigner de son frère maléfique.

Je me dirige au salon en essayant de cacher de toutes mes forces ma peur et mon désarroi. Je constate que la veste de Mathias n'est plus sur le porte manteau et je décide d'en profiter.

- Mathias m'a parlé d'un certain Guillaume, je commence en me blottissant contre mon bien-aimé pour calmer mon appréhension. Qui est cet homme ?

- C'est l'assistant de Mathias, explique-t-il sans grand intérêt.

- Je vais passer la soirée et le dimanche chez Sarah. Une petite sortie entre filles va me faire du bien.

Je pourrais peut-être oublier ne serait-ce qu'une heure le complot de Mathias.

- Très bien, mais je compte te revoir vendredi comme d'habitude.

Je l'embrasse sur la bouche pour confirmer notre rendez-vous. Il semble étonné par ce geste. Cependant, il m'embrasse dans le cou à son tour.

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