Chapitre 19 - A-t-elle compté pour toi ?

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Raphaël s'approche de moi avec une démarche féline puis descend doucement la fermeture de ma robe. Il souffle dans mon cou des baisers qui laissent ma peau brûlante. D'un seul contact, il réussit à m'enflammer.

Le tissu tombe à mes pieds et il peut admirer mes dessous rose pâle.

- J'aime ton innocence, susurre-t-il près de mon oreille.

Je prends l'initiative de déboutonner sa chemise puis j'embrasse doucement son torse musclé. Mes mains descendent vers sa ceinture et je défais son pantalon en faisant exprès de m'attarder sur la bosse de son caleçon. Je perçois dans son regard une envie très intense et ça me fait rougir.

- Je veux ta bouche sur moi Alicia, chuchote-t-il d'une voix grave. Mais seulement si tu te sens prête.

« Je suis prête à tous pour toi... » J'ai retenu ces mots car je ne veux pas qu'il les entende. S'il sait que je l'aime, il va fuir.

Je l'embrasse sur le torse en redescendant vers la ceinture de son boxer.

- Je vais te guider bébé ? souffle-t-il en posant sa main sur ma tête.

L'envie de lui donner du plaisir l'emporte sur la peur de passer une nouvelle étape. Je lui retire son caleçon pour libérer son érection mais je ne sais pas quoi faire ensuite.

- Pose ta main comme la dernière fois, murmure-t-il face à mon désarroi.

Je le caresse doucement avant de le prendre dans ma bouche. Je positionne ma main libre sur sa fesse pour accentuer la poussée. J'entends ses grognements de plaisir qui me remplissent de satisfaction. Je continue le même processus durant plusieurs minutes quand Raphaël m'interpelle.

- Je n'aime pas cette emprise que tu as sur moi, avoue-t-il en me relevant.

Il m'embrasse puis retire sauvagement mes sous-vêtements. Il me pousse doucement sur le lit avant de se rapprocher. Nos deux corps collés me provoquent une envie folle de faire l'amour. C'est comme si nos peaux étaient connectées et réagissaient au moindre contact.

- Raphaël, j'ai tellement envie de toi...

Il me pénètre avec plus de sauvagerie que la dernière fois mais je n'ai plus mal. Ses pénétrations sont puissantes et m'arrachent des gémissements de plaisir. J'atteins rapidement la jouissance en criant son prénom si fort que tout Paris peut nous entendre.

- C'était quoi ça Alicia ? demande Raphaël d'un ton taquin en se repositionnant sur le dos.

- Je n'en sais rien, c'est la première fois que ça m'arrive, je déclare surprise.

- Heureusement que Marie n'est plus là, ricane-t-il. Elle n'est pas habituée à entendre autant de bruit dans cette maison.

Poussée par la montée d'endorphine, Raphaël s'assoupit quelques minutes plus tard. J'observe son doux visage et son air si paisible.

- Je t'aime, je prononce pour la première à haute voix.

***

Les rayons du soleil filtrent à travers la vitre et je descends au salon vêtu de la chemise de mon amant. Je suis surprise de croiser Marie aux fourneaux.

- Bonjour, me lance-t-elle gaiement en ne faisant aucune remarque sur ma tenue légère.

- Bonjour. Raphaël ne vous laisse pas de jours de repos ?

- Je ne travaille pas le week-end habituellement mais monsieur souhaite ma présence quand vous êtes là, justifie-t-elle en me faisant un clin d'œil.

Marie m'indique que le petit déjeuner est presque prêt quand je rejoins Raphaël encore endormi à l'étage. Le pauvre, la semaine ses nuits sont souvent écourtées. Je ne vais pas le déranger.

Je pioche une tenue chic dans l'armoire puis saute dans la douche. La porte s'ouvre avant que je n'aie pas le temps d'ouvrir le robinet. Raphaël se pointe sans vêtements pour cacher sa nudité.

- Tu m'as oublié peut-être ? demande-t-il d'un air faussement fâché.

Sans attendre ma réponse, il fait couler l'eau sur nos corps. Il m'embrasse avant de me plaquer contre les carreaux.

- Marie nous attend pour le petit déjeuner, je proteste sans le repousser.

- Eh bien elle attendra encore, grogne-t-il. J'ai envie de toi maintenant Alicia.

Il fait souvent preuve d'égoïsme mais je suppose que c'est dans son éducation. Raphaël me soulève et j'enroule mes jambes autour de sa taille. Il me pénètre plus doucement cette fois.

- C'est bon Raphaël ! je gémis sans prendre garde que la porte est restée ouverte.

- Cette fois Marie va vraiment nous entendre, s'esclaffe-t-il sans cesser ses va et viens.

Nous atteignons le septième ciel ensemble, ruisselant d'eau chaudes et les joues en feu. Raphaël m'enveloppe ensuite dans une serviette et je me sèche avant de revêtir une chemise et un pantalon noir large. Mon maquillage est toujours léger et travaillé avec soin.

- J'ai posé de l'argent sur la table de chevet, m'indique-t-il. Fais-en ce que tu veux.

Le temps que mon amant se rase et se prépare, je descends à la rencontre de Marie.

- Je ne veux pas vous presser mais ça risque de refroidir, me prévient-elle.

- Ce n'est pas grave je ferais réchauffer le café pour Raphaël.

L'employée nettoie et range la vaisselle lorsque la cloche retentit.

- J'y vais, j'interviens pour que Marie ne soit pas interrompu dans son travail.

J'ouvre la porte et mon cœur manque un battement. Décidément, je vais de surprise en surprise ces derniers temps.

- Bonjour, Alicia Forest, commence la mystérieuse femme de la veille d'un ton guindé.

Jeanne Savage me lance un regard agressif avant de me pousser légèrement pour entrer.

- Ça a beaucoup changé depuis quinze ans, soupire-t-elle sans me prêter attention.

Je ne comprends pas comment cette femme puisse connaître Raphaël. Elle est si superficielle et malpolie.

- Qui êtes-vous réellement madame Savage ? Que voulez-vous à Raphaël ? je demande en essayant de cacher ma panique.

- Je viens récupérer celui qui m'appartient, clame-t-elle assez fort pour faire sortir Marie de la cuisine.

Je manque de m'évanouir. Raphaël est en couple avec une femme mariée !

- Qui êtes-vous ? demande Marie méfiante.

Elle me prend par les épaules et m'incite à m'asseoir sur le canapé. Visiblement, elle n'est pas au courant de cette histoire. Au même instant, celui que tous le monde attend descend les marches. Je suis tellement en colère et choquée que je ne cache pas mes émotions. Quand il aperçoit la nouvelle venue, ses yeux lancent des éclairs.

- Qu'est-ce que tu fais là Jeanne ? questionne-t-il d'un ton agressif.

Il reste à une grande distance de cette femme qui semble outrée par son comportement.

- Comment oses-tu me parler de cette façon après tous ce que nous avons vécu ?

- Dégage d'ici ! fulmine-t-il en se précipitant sur elle pour la mettre dehors.

La porte claque et j'entends Raphaël se disputer avec elle avant de retourner à l'intérieur. Je ne supporte plus ce spectacle et je fonds en larme. Je vois Marie s'éclipser en faisant les gros yeux à son patron.

- Tu n'es qu'un connard ! je hurle. Tu couches avec moi alors que tu es en couple avec une femme mariée. Je passe pour quoi maintenant ? C'est une honte !

Il se dirige vivement vers moi et me prend les poignets pour que je cesse de faire des gestes brusques.

- Je t'en prie Alicia, tu as mal compris, m'indique-t-il contrarié.

- Au contraire ! Cette femme veut te récupérer, je sanglote.

Je me libère de la prise de Raphaël et prend mes affaires. Ma jalousie et mes sentiments sont plus qu'évidents. Pourtant, il ne semble pas le remarquer.

- Je ne veux plus jamais te voir, je souffle en me dirigeant devant la porte.

- Ecoute moi ! gronde-t-il en me barrant le passage.

- Je ne permettrais pas que tu trompes ta fiancée avec moi, je tranche. Si tu continues à mentir je pars.

Il prend mes affaires des mains avant de me faire asseoir sur le divan.

- J'ai rencontré Jeanne à l'Université, explique-t-il l'air gêné. À cette époque, je n'étais pas l'homme que tu connais. J'avais vingt ans et j'aimais une femme qui ne voulais que mon argent. Elle a été la dernière personne à m'avoir fait mal.

Raphaël marque une pause car la mémoire de son passé ravive sa colère.

- J'ai découvert son stratagème en surprenant une conversation téléphonique. Depuis que je l'ai quitté, elle s'est mariée avec un homme riche mais malade. Je n'entretiens plus de relation avec elle et je la croise rarement au cours des galas.

Un poids s'enlève de ma poitrine et le tourbillon de sentiments s'estompe.

- Jamais je n'entretiendrais de relation avec deux femmes en même temps. Ce ne serais pas correct, soupire-t-il en passant une main sur son front. Tu es la seule femme dans ma vie même si les conditions de notre rencontre sont malsaines.

- Elle veut te récupérer car son mari va mourir c'est ça ? La comtesse a parlé d'elle hier.

- Tu n'iras plus à ces sauteries sans moi. Je ne veux pas que Jeanne te fasse du mal.

- Que vas-tu faire ?

- Jeanne est brillante mais elle est née dans une famille modeste, développe-t-il. Je suis capable de tous quand quelqu'un se met en travers de mon chemin. Heureusement, elle l'a vite compris et ne devrais pas poser de problème.

- Je te crois, je conclu en levant la tête.

- Je suis désolé pour ce qu'il s'est passé, s'excuse-t-il. Continuons à vivre sans se soucier des autres.

Je sens qu'il est sincère et pour cause, il me prend dans ses bras en laissant un baiser sur mon front.

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