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CONNAN

Sur le chemin du retour, nous faisons marcher la fille devant nous. Comme si la situation ne suffit pas, cette idiote a quelque chose qui m'attire à elle, une putain d'attraction que j'ai du mal à contrôler. Pour une fois de toute mon existence, je ne sais pas si j'ai fait le bon choix. Quelque chose ne tourne pas comme il se doit, comme l'aiguille d'une boussole qui ne parvient pas à se stabiliser. Elle est une des nôtres, un loup mais le lien que j'ai avec elle peut me laisser voir tout autre chose et je ne peux pas mettre le doigt dessus.

On se regarde de temps à autre, Kurt et moi, d'un air interrogateur et sur la réserve. Il n'attend qu'une chose, mon ordre d'en finir avec elle, à tout moment.

« Qui es tu femme ? » j'interroge d'un ton dominant.

Elle incline sa tête en arrière et me lance un regard bleu glaçant son odeur de rose noire me prends au nez et je prends aussi sur moi afin de ne pas me trahir.

Je ne l'ai pas vu dans la cabane mais maintenant tout est plus clair. À la lumière du crépuscule je peux identifier ses cheveux tombant frugalement le long de ses épaules, des cheveux couleur miel, des yeux qui peuvent vous transpercer sur place et je dois dire que même le pire des salopards comme moi peut y succomber, des trais fins, une expression du visage toujours impassible, comme si elle sait comment tout ca va finir.

Est-ce un piège ? Généralement, mes détenus me craignent.

En voyant ses parents, j'ai su qui ils étaient. Ce qui me laisse perplexe au delà de tout c'est pourquoi ils en sont arrivés la ? Ma colère et mon impatience prend le dessus, elle doit la sentir bouillir car elle daigne répondre.

« C'est une question rhétorique ? Tu es le grand Alpha non ? » ricane t-elle.

« En plus du ton sarcastique dont tu te sers c'est toi qui te permets de poser les questions ? De quelle manière je dois te rappeler que tu es sur mon territoire petite chose ?. »

Elle ne sourit plus et en l'espace d'un temps record j'ai juré avoir vu ses yeux de glace virer aux couleurs sombres de la nuit. Son comportement désinvolte n'est pas vraiment bon signe, ni pour elle, ni pour moi. Ma rage n'arrive pas à se consumer. A vrai dire c'est la rage qui me consume.

Je repense à toute la douleur, tous les morts qu'il y a eu à la suite de la disparition de ses parents et puis les miens, mes parents... C'est de leur faute toute cette merde de violence dans notre meute et j'y contribue férocement aujourd'hui encore, je perpétue car j'ai peur d'échouer en utilisant une autre politique que celle de mon père à son époque d'Alpha. En gardant l'art de la violence au sein de ma meute, je les mets à l'abris mais je cours certainement à ma perte.

Je continu sur ma lancée, ma voix se fait plus dure et agressive cette fois.

« J'avais 7 ans quand tes deux crétins de parents se sont fait passer pour mort et tu sais la meilleure chose dans tout ca ? C'est que tu vas payer très cher le prix de leur erreur. »

Ma fureur prend toute la place en repensant à mon père.

Elle me fait face, ses grands yeux noirs vitreux me toisent, je peux déceler une lueur argenté dans ceux-ci, c'est quoi ce merdier ? J'ai l'impression d'avoir vu toutes les couleurs possibles en moins de quelques minutes.

Je grogne en répondant à son regard et me transforme, je fais signe à mon bêta qui me rejoins. Elle nous regarde tout deux, hésitante, ne sachant plus ou se mettre, elle pense même à fuir l'espace d'un instant, trop bref pour elle.

Bêta, emmène Mademoiselle en lieu sûrs et s'il te plait, installe la aux premières loges. C'est une prisonnière de marque que nous avons la. Et tout le monde en profitera.

Bien sur Alpha !

Je laisse Kurt repartir, je lui en ai donné l'ordre mais bizarrement cela ne me plait pas. Evidemment, je n'avais en rien l'envie de la torturer, juste lui montrer que c'est moi qui dominait et malgré tout il fallait que j'ai des réponses sur qui elle était. Je suis lié à cette intruse, que ce soit de prêt ou de loin je devais montrer mon autorité à ma meute et surtout à cette fille, je ne peux pas faire de favoritisme sinon je causerai la perte de ma lignée.

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KURT

En arrivant à la meute, tout le monde nous regardent et je ne suis pas peu fier de notre trouvaille, quoi de mieux que de pouvoir s'amuser avec nos intrus ?

La meute va pouvoir en prendre plein les yeux et j'ai déjà quelques projets pour nos prisonniers enchainés la en bas. J'en toucherai deux mots à Connan et je sais qu'il approuvera, j'en jubile d'avance.

« Tu vas adorer cette endroit ! » lui lançais-je en la regardant en coin.

Elle tourne la tête, regardant à l'opposé et je continu à lui mettre la pression.

« Ne soit pas si distante, tu verras, tu auras besoin de moi bientôt, ton entrainement sera intense alors détends toi très vite. » dis-je d'une voix sadique.

« Je ne veux pas ! S'il vous plait non ! » hurla t'elle entre deux soupires de frayeur.

« Oh tiens donc, elle parle ? »

« Oui et je ferai tout ce que vous voudrez, c'est donnant donnant non ? Vous souhaitez quelque chose ? Alors je vais vous la donner et vous me laisser en dehors du reste. » son ton était démoralisé et démoralisant à la fois.

Je lève les yeux au ciel exaspéré au point d'invoquer nos croyances.

« Déesse ! Ils disent tous la même chose, toujours prêt à vendre leur âme si faible. Tu es ennuyeuse c'est dingue mais ne t'en fait pas cela va vite changer ma jolie. »

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OPHELIA

Les mots du bêta me tétanisent, je ne comprend pas tout ce qu'il se passe.

Pourquoi être violent ? que veut l'Alpha ? pourquoi il n'a pas eu le déclic pour nous deux ? Cette meute était anciennement celle de mes parents, ils m'ont toujours appris qu'il fallait la respecter encore plus avec l'Alpha et dans n'importe qu'elles circonstances.

Est-ce qu'aujourd'hui en me regardant pendu par les mains, reliées par des chaines rouillées au milieu d'une cellule inondée par les rats et d'eau sale, ils diraient la même chose ? Est-ce que dans cette circonstances la, le respect s'applique aussi ? L'envie de lui cracher au visage me brulait dangereusement les lèvres.

J'eus à peine le temps de trouver mes réponses que les mains viriles de Kurt m'enserrent le cou, pas de colère mais par jeu, je peux le voir dans ses yeux, il serre, se détends, puis recommence, des larmes dansent au bord de mes yeux et roule le long de mes joues. Je me sens partir puis revenir quand il relâche juste à temps la pression. Mon visage vacille mais sa main libre la rattrape, il bloque ma tête en me tenant par une poignée de cheveux, dans un dernier élan il m'assène un coup de poing qui me mets K.O.

Kurt m'enleve toute ma dignité, le peu que j'ai, le peu qu'il me reste. Je me vois déjà comme un monstre. Je suis contre nature. Une louve, une vampire, une abomination et normalement, chez nous, les abominations finissent tuées à la naissance ou traquées jusqu'à la dernière restante.

J'y ai échappé pendant 21 ans grâce ou plutôt à cause de papa et maman.

C'est ça le prix de toutes ces années volées à tous mes semblables hybrides ? C'est donc ça le prix de toute mon existence ?

Je ne vous ai pas tout raconté sur tout ce qu'il s'est passé mais j'ai souffert au point de vouloir mourir et vous savez le pire dans tout ça, c'est que j'en ai aimé l'idée. J'ai plusieurs questions à vous poser. Je vous parle, dans ma tête certes mais je vous parle et j'espère que vous m'entendez quelque part, pour que mon histoire laisse une petite trace dans vos esprits, j'aime vous parler, j'en ai besoin dans ce genre de situation.
Avez-vous déjà ressenti une solitude tellement forte que vous vous demandez si parfois vous n'êtes pas invisible aux yeux des autres ? Vous êtes vous déjà demandé pourquoi vous n'êtes jamais heureux ? Pourquoi quelque chose cloche chez vous et non chez les autres ? Avez-vous déjà ressenti cette envie d'abandonner et de lâcher prise ? Et plus que tout, dois-je prendre le risque de tout leur dévoiler ? Je pourrais peut-être obtenir la luxure de choisir une fin rapide plutôt que d'embrasser la torture à pleins poumons...