Tout est lourd, tout mon corps est lourd. Mes mains sont comme pétrifiées par les chaines. Mes jambes caressent la pierre froide et rugueuse du sol de ma cellule. Un des rats s'est habitué à ma présence. Il vient me sentir, me renifle, il tente même de mordre. Ce rat sait qui je suis. Il le fait tous les matins mais je ne sais pour qu'elle raison il continu. Je lui envie au moins une chose, la persévérance que je n'ai plus depuis au moins 1 semaine ou 10 jours, peut-être plus...

Depuis l'étranglement et le bon uppercut qu'il m'a envoyé au visage je n'ai pas subit d'autre violence du bêta, Kurt. La violence est plutôt mentale que physique maintenant.

Je ne sais pas ce qui est mieux. Vous en pensez quoi ? Être torturée ou être presque laissée pour morte depuis des jours entiers ?

Bien sur, l'Alpha et le bêta passe de temps en temps, tour à tour, ils tentent de me tirer les vers du nez sur la question de qui je suis réellement, ils sentent aussi que je ne suis pas ordinaire.

L'Alpha a aussi comprit que nous étions liés, je le sais car il tente désespérément d'entrer dans mon foutu crâne, dans mes pensées les plus intimes... il essaie car c'est ce que font des âmes-sœurs ou des membres très proches de la meute. Mon vampire résiste constamment, il sent que la mort guette s'ils apprennent. Mon loup, ma louve, elle, à déjà cessé de se battre, elle se sent rejetée par son compagnon, elle pleure de douleur tous le temps et je me sens de plus en plus faible. Cette faiblesse ne joue pas en ma faveur car je n'ai toujours pas l'énergie nécessaire pour utiliser mes dons.

J'entends la porte, dans son lourd métal claquer d'un bruit sourd et je hume une odeur familière.

« Pa... papa ! » je bouge. Mes chaines font trop de bruit, je tente de me calmer quand je vois mon sauveur débarquer.

« Ma chérie, je n'ai pas beaucoup de temps avant qu'ils reviennent. »

Il se hâte à me dire quelque chose et je n'aime pas ça.

« Détache moi vite ! Ils vont te sentir ! »

Il secoue la tête et je n'en crois pas mes yeux... merde, il compte vraiment me laisser la ?

Il poursuit.

« Tu es la clé de tout ma petite loupire. » Il me fixe cette fois ci avec une émotion que je n'arrive à distinguer, une émotion qu'il n'a jamais eu malgré que lui et moi soyons très proches.

J'ouvre la bouche, aucun son ne sort... il en profite pour prolonger son temps de parole.

« Je suis si fière de toi, tu t'es battu comme une guerrière, je ne t'ai pas ménagée pendant tes entrainements mais tu as su faire face... tu as même frôlé la mort pas mal de fois en te dépassant et de ta faute on se prenait encore des savons par maman. » Il rigole.

Je souris et bois les paroles de papa en me remémorant ces souvenirs. Je ne sais pour qu'elle raison mais mes yeux s'embrument de larmes.

« Je t'aime ma fille... j'aurais voulu faire plus mais je ne peux pas, je ne peux plus, tu es dans cette position par notre faute mais surtout de la mienne, si tu savais comme je regrette la situation que je te fais subir... mais n'oublie pas, tu es la clé de nos mondes, fais les bons choix, entoure toi des bonnes personnes et peut-être de qui tu sais. »

« Tu es en train de me dire que je dois faire confiance à l'Alpha ?! » je suis désarçonnée.

Il sourit et rigole légèrement en signe d'affection.

Ma vision se trouble, je sens mes poumons se gonfler et je me réveille en sursaut... je suis seule et je pleure maintenant à chaudes larmes en hurlant.

« Papa ! Papa ! Reviens s'il te plait ! Vous êtes tout pour moi... » mes dernières paroles ne sont plus qu'un murmure de sanglot. Cette fois ci, la porte en métal claque comme avec papa mais je suis bien réveillée.

C'est Connan et Kurt, ils s'engueulent d'après ce que je peux entendre, au sujet d'un soit disant combat. Mes larmes cessent et je tente de rassembler mes esprits quand Connan, l'Alpha entre laissant le bêta retourner à ses occupations.

*******

CONNAN

J'entre dans la cellule de ma prisonnière. Elle tiens le choque et je ne sais même pas comment cette imbécile arrive encore à ouvrir les yeux.

Je prends une chaise, je la tourne pour m'assoir et je pose mes bras sur le dessus du dossier. On se fixe, sans rien dire, depuis déjà 20 minutes quand celle ci brise le silence qui commence sérieusement à me taper sur le système.

« Ma maison ne t'as pas suffit ? »

Son ton est neutre, aucune expression, comme dans la foret.

Elle poursuit.

« Tu te sens au dessus de tout, tu t'es senti au dessus de moi quand tu es entré dans ma maison ? Tu t'es senti au dessus de moi quand tu as frappé mes parents ? »

Elle teste mes nerfs et elle arrive à me tendre.

En ce moment les membres de la meute et de mon conseil exige que je la tue et Kurt... l'idée dont il a été frappé et qui était source de conflit c'est de réaliser un combat devant la meute entière. Le gros lot ? Le gagnant aura le droit de se mêler à notre groupe et de faire ses preuves pour devenir un membre à part entière, un loup.

Elle renchérit sur ses mots, me tirant de mes pensées.

« Et maintenant ? Tu te sens comment quand tu sais que je suis enfermée dans ta cage à cochon et que tu tentes encore de t'immiscer dans mes pensées ?! » Elle me lance un défi, je le vois dans ses prunelles et ses chaines claquent entre elles, signe d'énervement.

Je saute de ma chaise, j'attrape sa mâchoire dans une de mes mains, tracées par des veines de colère... mon visage est à quelques centimètres du sien, meurtri par l'épuisement.

« Tu es mienne ! » ma respiration est irrégulière et brusque.

« Tu ne pense pas que tu as perdu ce droit du moment ou tu m'as enlevée ? » m'interroge t'elle.

Elle me cherche et touche un point sensible. Son odeur ardente de rose noire ne me quitte jamais et me fais un peu plus sombrer dans la démence chaque jour... c'est comme ça que ça se passe chez nous, si tu ne marque pas ton âme-soeur dans les 6 prochains mois suivants la rencontre, tu es voué à la folie et elle à une mort certaine.

J'esquive sa question en répondant par une autre.

« Pourquoi tu ne me dit pas qui tu es ? Tout pourrait être plus si... »

Elle me coupe dans mon élan.

« Lia, je m'appelle Ophélia. »

Ma main qui tenait son visage se détend, je reprends ma place posant à nouveau un regard dure sur elle.

« Et qu'est ce que tu es Lia ? »

« Tu ne le sais pas tout au fond de toi Alpha ? » son ton est moqueur.

Je prends sur moi et reviens à elle, je tourne autour de sa silhouette frêle, je me place derrière en collant mon torse contre son dos, mes doigts dégagent ses cheveux de miel sur le coté. Elle ne bouge pas. Elle attends seulement. Mes mains glissent sur ses épaules et ses bras tendus par les liens. Je veux qu'elle me parle, qu'elle se livre enfin alors je décide d'enlever ses chaines, elle gémit soudainement de douleur et de soulagement, elle est faible, je la retiens d'un bras contre moi lorsqu'elle manque de s'effondrer. Ses poignets sont entaillés, sa chevelure sale et cela me fait froncer de dégoût, surtout envers moi. Je fais vivre l'enfer à ma compagne au lieu de la marquer comme j'aurais du le faire depuis plusieurs jours. Si le sentiment d'incertitude que j'ai envers elle ne s'atténue pas je ne pourrais d'ailleurs jamais le faire...

Elle s'assoit contre le mur de la cellule.

« Tu ne veux pas parler ? Ça fait des jours, il va falloir t'y mettre sinon... Tu n'as pas le comportement de loup sinon je pourrais lire en toi comme dans un livre ouvert. »

« Sinon quoi ?! Me tuer ? Plus tu en parle plus j'ai l'impression que tu le veut et tu sais que si je parle cela rendra la chose plus réel, non ? » elle hurle maintenant.

Je soupire. J'avoue qu'elle n'est pas dans les meilleures conditions. Si on inversait les rôles je ne m'aurait pas non plus fait confiance. J'aimerais la prendre dans mes bras, la faire sortir d'ici et la garder prêt de moi, qu'elle soit ma Luna. Quelque chose me retient malgré tout.

Après un moment passé avec elle, Kurt arrive pour prendre le relais.

Je me tourne face à lui.

« Je vais devoir partir bêta, pour comprendre qui elle est vraiment. Je ne me réjouit pas de laisser la meute mais cela ne prendra que quelque jours. » il me fixe, l'air satisfait que je lui laisse quelque responsabilités durant mon absence.

C'est plutôt le fait de la laisser seule qui ne me convient pas mais elle ne me laisse plus le choix en restant muette.

J'adresse à Lia un dernier regard mais elle baisse la tête. Cela changera, bientôt, quand je reviendrai de mon voyage, elle n'aura plus le choix de m'affronter et surtout de devenir la mienne.

« Je prendrai soin de la meute, Alpha. » Kurt baisse la tête, signe de soumission et accepte la mission. Je lui lance un dernier regard noir afin de lui montrer que je ne laisserai rien passer si il y a un écart de sa part.

Je quitte la cellule avec la détermination de connaitre sa réelle identité.

******

OPHELIA

Une fois que Connan quitte la pièce, Kurt vient droit sur moi, il agrippe mes cheveux et me tire à sa hauteur, m'arrachant une grimace de douleur.

« Maintenant nous sommes que toi et moi... ton combat est proche ma jolie, tu vas t'entrainer dure, comme les autres et tu devras gagner ou plutôt devrais-je dire, mourir ! »