La cabane aux yeux de sang

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Je n'arrive pas à y croire et il est pourtant bien là, il est beaucoup plus grand et imposant que son... son bêta ! Il faut vraiment que mon compagnon soit un Alpha ? quel cliché...

Le bêta à la fourrure rousse est parsemée de petites taches de poils blancs, dégage à lui tout seul une odeur plutôt nauséabonde, je ne sais vous expliquer pourquoi mais sûrement mon odorat de vampire qui prend parfois le dessus et contraste avec celui de mon loup.

Entre les branches de la mi saison, je ne parvient à distinguer que leur pelage... je descends d'arbre en arbre, toujours en me rapprochant d'un peu plus prêt. Je repense à ce qu'a dit papa un peu plus tôt, « ne pas prendre de risques inutiles » et je ne peux m'empêcher de penser égoïstement.

« You only live once » dis-je en gloussant, avec un petit sentiment de culpabilité qui pointe le bout de son nez.

Il va la, dans une démarche majestueuse, ses poils sont d'un noir corbeau et ses yeux sont rouges sang, on peut même y entrevoir la mort si on regarde plus en profondeur. Par instinct, cette pensée me fait frissonner et glisser dangereusement sur une des branches, la faisant craquer sous mon déséquilibre. Je me rattrape tant bien que mal et me cache derrière l'énorme tronc posant mon front sur celui-ci et priant pour ne pas être vu et zigouillée sur le champ.

Soudain j'entends des os craquer et faire écho dans la forêt, puis une voix grave et sévère me soulève le cœur.

« Putain c'était quoi ça ?! » hurle le premier homme.

« Du calme Kurt, il y a des animaux nocturnes à cette heure-ci, rien de surprenant. » réponds le deuxième.

Alléluia ! Enfin la voix de la raison pensais-je toujours cachée et retenant mon souffle.

« Tu es comme mon frère mais je suis aussi ton bêta, c'est mon devoir. » rétorque le bêta.

Je peux savoir que Kurt est le loup roux mais en me retournant légèrement pour en voir un peu plus, ils ne sont plus la... une fraction de secondes il a fallu pour qu'ils disparaissent tous les deux, laissant place au brouillard froid et épais de notre forêt dense.

Je tente alors de mettre mon ouïe de vampire à profit mais rien, signal zéro... bordel, mais pourquoi ? Ça pue fortement pour mes fesses et il est temps de mettre le cap là ou il ne pourrons pas me repérer.

Un sourire narquois se dessine sur mes lèvres, j'adore ce don. J'essaie de me concentrer, je ferme les yeux et j'atterris au fin fond d'une eau bleu sombre et plus précisément au milieu d'un Océan, je risque un peu moins ici et perso je préfère me battre contre un requin qu'un loup, l'attaque sera plus rapide et sa mort sera plus prévisible.

Je soupire en pensant déjà à mon retour à la cabane et en plus de ça trempée jusqu'à l'os. Fais chier... aller, je rentre dans 30 minutes le temps que l'affaire se tasse. Une chose est sûre, il est mon compagnon et je ne vais plus jamais avoir la même vie qu'auparavant.

*******

CONNAN

Nous sommes La Meute Dziki de Wolfhunt, Dziki signifie Sauvage, Wolfhunt c'est mon nom, Wolfhunt Connan. Pas vraiment d'histoires sordides sur moi ou ma meute. Ou presque. Vous pensez réellement que je suis un Alpha comme tout ceux des autres meutes ? Nous sommes la plus connue pour nos méthodes très archaïques en terme de torture ou de mort, très ironique de dire que nous sommes « célèbre » sachant que notre groupe est quasiment abandonnée de toute civilisation depuis des siècles. Nous devons suivre les règles c'est un fait mais si vous entrez sur mon territoire sans mon autorisation, je ne réponds plus de rien et les règles n'ont plus aucune existence pour moi. Les autres m'appelle l'Alpha faucheur car je ne laisse aucune chance à ces crevards d'incurables ou autre inconnus.

Déjà 3 heures que nous sommes en forêt pour notre bonne vieille patrouille quotidienne. Généralement ce sont nos guerriers qui s'y attèlent mais Kurt et moi avions souvent besoin de nous retirer afin de ne pas étouffer entre la meute dont je suis l'Alpha et ma mère surinvesti depuis que je suis à la tête du groupe, ça devient irrespirable et ça me donne des envies de meurtre.

Il y a une odeur depuis quelques temps, juste après notre départ mais je n'y prête pas plus attention, elle m'est familière, surement un de nos loups.

Nous reprenons tout juste notre forme humaine.

« Putain c'était quoi ça ?! » hurla Kurt.

« Du calme Kurt, il y a des animaux nocturnes à cette heure-ci, rien de surprenant. » me moquais-je.

Kurt adore jouer le guerrier sauvage et surtout se la pèter H24, c'est blasant à voir.

« Tu es comme mon frère mais je suis aussi ton bêta, c'est mon devoir. » lance Kurt dans un grognement.

Pour contenter Monsieur grosse tête et surtout pour qu'il me foute la paix, je décide de repasser en mode loup.

Nos pensées ce mélangent soudainement après notre transformation :

Alpha, il y a une odeur spéciale depuis un moment ici, je ne saurais pas mettre de mot la dessus...

Tu sens aussi ?!

Bien sur et je n'aime pas ça, il y a au moins deux personnes dont un loup et l'autre je...

Bêta, tu pars de ce coté et moi celui-ci, on se retrouve d'ici 1h.

Je n'ai pas terminé ma phrase que je cours déjà dans les sous-bois. L'odeur est un mélange de rose noire et de grosses emmerdes et le fait que mon bêta et moi ayons un mauvais pressentiment ne me rassure pas. Je ne sais pas ce que nous allions trouver et j'espère que ce ne soit pas une chose qui trahirait mon coté sombre.

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OPHELIA

Je fais l'étoile sur la surface de l'eau, la meilleure chose c'est le silence quand vos oreilles sont plongées sous l'eau, ma melodie favorite.

Je me laisse porter avec un sourire niais en pensant à mon compagnon, j'ai un peu plus poiroté que les fameuses 30 minutes que je me suis imposées, histoire d'être sûr que la menace de mon compagnon ou plutôt de son bêta se soit évaporée. Je veux faire les choses en douceur et l'amener petit à petit à moi sans trop le bousculer, je ne sais rien de lui et pire encore, il ne connait rien de moi.

Je rentre apaisée tout de même. Il est 3h30 du matin et je pense déjà à mon retour dans mon lit. Notre vie n'est pas du tout placée sous le signe du confort, je me contente de planches, plusieurs couches de feuilles et surtout des vieux tissus cousus par maman. J'ai beau avoir du sang de vampire ma louve s'impose quand il s'agit de sommeil et je la bénit pour ça.

Encouragée par ma récente découverte, je grimpe furtivement le tronc de la cabane et atterrie sur la terrasse avec fracas.

BAAAM !

Je suis arrivée trop vite et bien trop joyeusement... ou violemment surtout, me prenant au passage un révère de branche dans les yeux qui me fait grimacer de douleur.

« Oh merde, ca pique ! Bien joué Lia, encore un peu et tu seras puni par maman loup. » lançais-je sévèrement en passant la porte.

« La punition de maman pourra attendre ma jolie » rétorque une voix menaçante et masculine.

C'était lui.

Je suis la, postée devant la porte d'entrée, je ne peux plus bouger sachant qu'il se tient sous mon toit, il fait sombre, je ne voit rien, me forçant à faire appelle à mes dons mais je n'y arrive malheureusement pas.

Il y a des respirations haletantes et un bruit de griffe épaisse claquant sur la table à manger, signe d'agacement.

Je me jette sur le briquet de papa, posé au bord de l'évier, je sais qu'au delà de notre lien d'âme-soeur, le danger de la mort est omniprésent.

Dans cette acte désespéré, une paire de bras musclés m'arrache de mon élan par derrière et me plaque au sol sans aucune porte de sortie.

Je n'hurle pas, je ne me débats pas, je suis juste perdue et terrifiée.

Il enchaine.

« Sérieusement ? un briquet ? tu comptais faire quoi avec ca idiote ?! »

Son ton était au maximum de la condescendance.

« Lâchez moi bande de conn... » mes larmes montent petit à petit.

La voix de Kurt ne se fait pas prier pour répondre.

« Hop hop hop, tu en à déjà trop dit, ne va pas plus loin sinon la prochaine étape c'est de te couper la langue. Tu vas être mignonne et nous dire pourquoi tu nous surveillais ton acolyte et toi ?. »

Mon acolyte ? Il ne sait pas que j'étais une hybride ? Je décide de ne pas penser à cette idée plus longtemps de peur qu'ils puissent s'initier dans ma tête. Je comprends que ma louve et vampire ont fait le travail, ils fonctionnent en duo et ils concentrent toute leur énergie pour que l'odeur de mon vampire se fasse moindre, voila pourquoi je n'ai presque plus de d'énergie pour me défendre et pourquoi ils n'en savent rien.

« Non ! » cria l'Alpha, mon compagnon. « On l'emmène ! pas de discussion et pour ses parents on s'en occupera très vite, ils ne bougeront pas sachant que leur chère fille est enfermée pour ses actes. »

Il a raison, ils n'irons nulle part car il les tenaient.

Nous quittons la cabane, arrachée par la force à mes parents... Ils ne peuvent pas parler, je suppose qu'ils sont bâillonnés, je peux sentir leur fatigue, leur douleur physique et mentale, il leur avait fait du mal afin d'en savoir plus mais je sens aussi leur amour et leur tristesse, tout ça à cause de moi.

Dans un dernier souffle de larmes je réussi à leur crier que je les aime et que je rentrerais à la maison.

L'Alpha et le bêta se moque en riant aux éclats.

Je la voit au loin ma cabane, mon refuge, elle n'est plus rien de tout ça maintenant, juste le reflet des yeux de mon redoutable compagnon. Les yeux de la mort.

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