L’implant

2 minutes de lecture

L’écran affiche une nouvelle animation. On dirait moi de profil en face de l’écran, un point bleu clignotant sur ma tempe. Des lignes partent du point pour aller vers l’écran. Ce truc est-il capable de lire mes pensées ? Une nouvelle image s’affiche. Un rond rouge sur fond blanc. Elle reste quelques secondes puis est remplacée par une forme floue brunâtre. Une nouvelle fois le rond rouge, puis nouvelle forme floue qui ressemble à une patate rougeâtre. Je commence à comprendre. Je visualise intensément le rond rouge dans ma tête. Oui, la patate devient plus nette.

L'exercice continue avec d’autres formes, puis des sons, des mots dont j’ignore le sens, associés à des images. J’ai l’impression d’être un cobaye dans une expérience, les cacahuètes en moins. Mais j’ai aussi la très désagréable impression que ces images sont beaucoup trop familières.

David ? Comprendre ? me demande finalement la voie d’Alan.

Je réponds par l’affirmative.

Implant lire pensées. Calibration terminée. Mots venir en parlant.

— Tu veux que je parle pour améliorer ton vocabulaire ?

Oui. Augmenter vocabulaire. D’où venir ?

Il a été plus rapide que moi le bougre ! J’aurais aimé en savoir plus sur lui en premier.

— Je viens de très loin, d’une autre planète. Mon peuple a découvert que votre planète était habitée, et on m’a envoyé pour vous rencontrer.

Tu es descendant d’évacué ?

De quoi me parle-t-il ? Peut-être un bug de traduction.

— Non, je viens d’une autre planète. Mon peuple est né sur une autre planète.

Les humains ont été évacués. Tu es humain.

— Non, je n’ai pas été évacué, c’est une mission pacifique.

Je sens le dialogue de sourds s’installer, je vais tenter une autre approche.

— Alan, pourrais-je voir ton visage ?

Un visage stylisé flottant dans le vide s’affiche alors sur l’écran. Il n’a pas de trait précis, possède deux yeux vides inexpressifs et une bouche plate. On dirait un masque de plâtre.

Ceci est mon visage que tu vois dans ta tête.

En effet, c’est plus ou moins comme ça que je l’imaginais…

— Non, j’aimerais voir à quoi tu ressembles réellement. J’aimerais voir ton vrai visage.

Je n’ai pas de visage. Je n’ai pas de corps.

Le dialogue s’installe petit à petit. Je finis par comprendre qu’Alan n’est qu’un programme, que la cité est vide, mais il ne sait pas me dire depuis combien de temps. J’arrive finalement à la question que mon inconscient repousse depuis le début, craignant trop la réponse.

— Alan, peux-tu me montrer à quoi ressemblaient les habitants ?

Une photo s’affiche, bien trop familière. Celle d’un homme et une femme. Je l’observe longuement en silence, refusant d’y croire, cherchant une autre explication. Et peu à peu, j’accepte l’impensable. J’accepte ce malaise qui me suit depuis mon arrivé sur l’esplanade. « Nous ne sommes pas seuls », eh bien peut-être que si en fait. Vient ensuite une autre question, dont la réponse me terrifie.

— Alan, où sont-ils passés ?

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire borokov ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0