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- Tout d’abord, merci, commença-t-il la voix enrouée. Merci pour tout ce que vous avez fait, de votre accueil, tout ça…

Andreas hocha la tête. Mon regard glissa vers ma sœur qui avait un sourire béat et était figée dans sa position.

- Je me sens assez stupide. Ce qui s’est passé hier, ce n’était pas moi. J’ai honte. Et je ne saurais comment vous remercier de toute ce que vous avez fait, continua-t-il en faisant une pause à chacune de ses phrases.

Il se tourna vers moi : « Sincèrement, merci. »

Je bafouillai un « de rien » et m’en voulus de ne pas pouvoir garder la tête froide. Hier, j’étais sûre de moi et maitrisais la situation alors que maintenant, j’avais l’impression d’être redevenue la petite fille timide incapable d’aligner deux mots cohérents.

« J’avais extrêmement bu

- Ça, on avait vu, rit Andreas.

- Désolé pour ça, sourit-il en buvant une autre gorgée de café. Hier était une journée difficile, ma fiancée a rompu brutalement avec moi. J’ai noyé mon chagrin dans la boisson et ensuite, vu que j’ai l'alcool triste, j’ai fait des conneries… Une chance que nos chemins se soient croisés.

- Une sacrée chance, acquiesça Andreas en regardant sa femme, amusé. Fanny ne disait rien et affichait toujours ce sourire crispé sur le visage.

- Tu te souviens de ce qui s’est passé hier soir ? osais-je enfin articuler afin de ne pas laisser Andreas entretenir la conversation seul.

- Je me souviens de presque tout à partir du moment où tu m’as tenu la main, dit-il en relevant les yeux vers le ciel rassemblant ses souvenirs.

Est-ce que ça s’était vu que j’avais rougis ? J’essayais de garder une certaine prestance et il enchaina en se frottant le front :

- Je me souviens de mon extrême tristesse, ce sentiment qu’on n’arrive pas à contrôler. Je me souviens de votre bienveillance. Par contre, je ne me rappelle pas des conversations qu’on aurait pu avoir.

- On n’a pas eu de grandes conversations, souris-je en laissant mes doigts jouer avec le rebord de mon verre. Tu as beaucoup pleuré et ensuite tu t’es endormi assez rapidement, et ce, jusqu’à maintenant.

J'omis consciencieusement l'épisode de l'aube où il avait pris sa douche et où je l'avais espionné comme une petite fille.

Il se frotta la nuque mal à l’aise.

- Je me sens tellement bête, soupira-t-il. Puis, en tournant la tête vers la maison, il demanda :

- Est-ce que je peux utiliser votre téléphone ? Je suis sensé être en tournage et si je ne préviens pas le réalisateur, ils vont envoyer la police, la garde nationale et l’armée à ma recherche.

- Oui bien-sûr. Suivez-moi, sourit Andreas en retournant dans la maison. Jimmy but cul-sec le verre d'aspirine et lui emboita le pas en passant derrière moi.

Je sentis son passage dans mon dos, c’était léger, sûrement involontaire. Mais je me mis à espérer qu’il l’avait fait exprès, qu’il avait passé délibérément sa main dans mon dos. J’eus un long frisson partant du bas de mon dos, remontant tout au long de ma colonne et s’accentuant sur ma nuque. Que m'arrivait-il? Pourquoi ressentais-je ces frissons à sa vue, à son toucher? Je n'étais nullement intéressée par cet homme. J'aimais son jeu d'acteur, son travail, c'était tout. Mais là, en sa présence, l’adrénaline me chauffait la nuque, irradiait mon ventre. Je n'avais qu'une envie, je voulais qu'il m'enlace, qu'il me prenne dans ses bras et qu'il me serre le corps à en faire craquer les os. Le gloussement de ma sœur m’arracha à ma rêverie.

- Même avec la gueule de bois, il est trooop beau! chuchota-t-elle en se penchant vers moi.

- Reprends-toi, lui conseillais-je. Tu n'as pas dit un mot et tu as gardé ce sourire crispé. On aurait dit une adolescente devant un membre d'un boys band. C'était hilarant!

Elle me tira la langue. Les hommes revinrent en riant au bout de quelques minutes et se rassirent avec nous. Fanny se recoiffa, changea de position pour essayer de rependre une certaine dignité mais reprit ce sourire forcé à la seconde où son regard croisa celui de Jimmy.

- Qu'est-ce qui vous fait tant rire, demandais-je amusée.

- Jimmy a dit au réalisateur qu'il n'était pas au tournage hier et qu'il ne le serait pas non plus aujourd'hui car il avait besoin de repos et, donc, paniqué le réalisateur a augmenté son cachet pensant qu'il essayait de renégocier son contrat, rit Andreas.

- Voilà comment marche le show business, ajouta Jimmy avec un sourire désolé. J'ai accepté le nouveau cachet et lui ai promis que je serai sur le tournage demain matin.

- Je pensais que vous étiez plus grand, sortit Fanny d'un seul coup.

On se retourna tous vers elle, surpris par cette phrase. Elle avait vraiment bugué ma parole...

- Fanny ?! demandais-je en écarquillant les yeux. Mais ça va pas?!

Jimmy éclata de rire et s’arrêta brusquement de douleur, les doigts sur les tempes.

- Encore du café? rigola Andreas.

Fanny, décontenancée, but un grand verre d'eau en détournant le regard pour ne pas à avoir à expliquer sa tirade.

- J'aurais encore une requête. commença Jimmy. Pouvez-vous m'aider à retrouver ma voiture?

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