14.La fête est finie

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Valériane avait quitté précipitamment la soirée et était rentrée en taxi, tandis que je prolongeais la nuit dans cette réception où tout avait failli basculer. Je n'étais pas pressé de retourner à la maison ; je savais que je m'étais mal conduit et que notre couple ne tenait plus que par un fil, mais après tout, c'était elle qui avait choisi de laver notre linge sale en public. Pendant tout le reste de la soirée, j'évitais cependant de croiser le regard réprobateur d'Anna et m'isolais dans un coin avec Elsa.

  • Qu'est-ce que tu vas faire, maintenant qu'elle sait tout ? m'interrogea-t-elle.
  • Je l’ignore. De toute façon, elle n'a que des doutes…
  • Tu ne crois pas que c'est le moment d’en discuter avec elle, de jouer cartes sur table plutôt que de continuer à fuir ?
  • Ecoute, je n'ai pas envie d'en parler pour le moment ! J'ai plutôt envie de toi…
  • Ici ?
  • Oui, pourquoi pas ? L'idée que l'on puisse nous surprendre est même très excitante… En tout cas, moi ça m'excite ! Touche-moi…

Elle s'exécuta en posant sa main sur l'excroissance de mon pantalon à pinces :

  • Effectivement ! constata-t-elle avec contentement.

Et puis feignant de changer de sujet comme pour mieux m'attirer, elle continua :

  • Tu as vu, j'ai mis tes boucles d'oreilles !
  • Oui, j'ai vu, mais ce ne sont pas mes centres d'intérêts principaux pour l'instant…
  • Ah oui ? fit-elle faussement interrogative pendant que mes mains et ma bouche parcouraient ses seins drapés de soie, durcis par le désir.
  • Hummm… Oui, et je suis sûr que tu as déjà mouillé ton string…
  • Encore faudrait-il que j'en porte un !
  • Laisse-moi vérifier…

Joignant le geste à la parole, mes remontèrent le long de ses cuisses sous sa courte robe fendue, et je pus constater qu'elle ne bluffait pas.

  • Tu es vraiment très coquine, dis-moi ! Et comment pouvais-tu être sûre que j'aurais envie d'abuser de tes charmes ?
  • Je connais les faiblesses des hommes et sais leur mettre "L'eau à la bouche" sans qu'ils ne s'effarouchent…
  • Viens là que je te fasse jouir ma belle !
  • Moins fort, on pourrait nous entendre…
  • On s'en fout, et puis ils vont bien t'entendre crier de plaisir !
  • Je peux aussi simplement gémir, et mon plaisir n'en sera pas moins fort. Je te connais par cœur, je sais comment contenter tes désirs de mâle…

Nous cachâmes notre étreinte derrière de lourds rideaux de velours. Je me moquais éperdument de ce que l'on pourrait penser si on nous surprenait, moi qui étais plutôt d'un naturel pudique. Je fis glisser les fines bretelles de sa robe le long de ses épaules nues pour révéler sa si divine poitrine laiteuse dont les tétons rosés s’érigeaient à mesure que ma main ou ma langue les parcourait avec une avidité non contenue tandis que mes doigts s’aventuraient dans cette intimité exquise que je mourais d’envie de pénétrer de mon glaive. Ses paupières lourdement fardées se fermaient sous ses soupirs d’extase de cet abandon total qu’elle m’offrait et auquel elle s’adonnait en basculant sa tête en arrière. Cette sensuelle invitation me donna des ailes et m’incita à descendre sur son corps, à relever le bas de sa robe sur ses hanches et à me perdre à genou dans le trésor que renfermait son entre-cuisse pour m’abreuver longuement à sa fontaine de jouissance. Ma langue et mes glorieuses phalanges étaient mes bâtons de pèlerin, elles cueillaient sans crainte la rose du plaisir tout en s’immisçant dans sa délicieuse grotte charnelle qui cascadait de désir… Se mordant la lèvre inférieure pour contenir ses gémissements, que les bruits alentour étouffaient d’eux-mêmes de toute manière, elle m’encourageait à poursuivre l’exploration de son oasis en caressant ma chevelure. Après plusieurs minutes passées ainsi à me repaître d’elle, je refis surface pour l’embrasser à pleine bouche tandis qu’elle tombait ma veste, dénouait ma cravate, déboutonnait ma chemise et défit mon pantalon pour en extirper mon sexe tendu d’excitation, qu’elle se mit à branler avec autant de dextérité que de savoir-faire. Tandis que mes mains caressaient son postérieur, je m’imaginai déjà fondre entre ses lèvres peintes de rouge écarlate. Mais l’envie de sa chatte était tellement forte que je ne pus résister à son impérieuse supplication :

  • Prends-moi… me souffla-telle.

Je ne me fis donc pas prier pour l’allonger sur la table qui jouxtait jusqu’alors notre ébat, pour pénétrer son antre de ma verge dans un ample mouvement de va-et-vient de plus en plus rapide et profond. Pour accélérer et décupler ce plaisir que l’on se donnait l’un l’autre et qu’on avait tant de mal à taire… Et puis, notre jouissance concomitante, celle que j’expulsai en elle, avec cette curieuse impression d’en décharger des litres dans son vagin tandis qu’elle m’y retenait en enserrant ses jambes autour de ma taille et en se suspendant à mon cou pour m’embrasser. Je ne débandais pas et me voyais encore la chevaucher dans de multiples positions en enchaînant les orgasmes tant j’étais accro à son corps, mais il était plus raisonnable d’en rester là à cet instant précis, même si son « je t’aime » murmuré à mon oreille flattait mon ego en faisant de moi son super-héros et sonnait comme un rappel d’après-spectacle… Nous nous rhabillâmes donc prestement avant que nous ne soyons découverts en fâcheuse posture.


Après l'amour, Elsa se blottit dans mes bras et me glissa dans la main son numéro de téléphone griffonné sur un papier.

  • Tu m'appelleras pendant les vacances ?
  • Je ne sais pas si je pourrai… Nous partons à la montagne avec les filles… Ne fais pas cette tête, je te promets d'essayer !

Nous nous quittâmes après un long baiser échangé. Anna m'interpella avant mon départ :

  • Alors tu comptais partir comme un voleur sans me dire au revoir ?
  • Excuse-moi, Anna, mais j'avais un peu la tête ailleurs…
  • Et rongée de remords ?
  • A quel propos ?
  • Ne joue pas à ça avec moi, Patrick, je ne suis pas dupe ! Tu sais très bien que ton attitude était déplacée. Tu n'avais pas à humilier Val de la sorte…
  • Ecoute-moi bien, ma belle, occupe-toi de ce qui te regarde et laisse-moi gérer la situation comme je l'entends ! Je suis assez grand pour savoir ce que j'ai à faire. Je n'ai pas besoin de tes conseils, ne te mêle pas de ma vie et va voir ailleurs si j'y suis…

J'avais employé un ton cassant et menaçant envers mon amie, et elle se sentait blessée, ne reconnaissant en rien l'homme qu'elle appréciait d'ordinaire. Mais elle avait le sens de la répartie et me renvoya son amitié en pleine figure :

  • Très bien, débrouille-toi comme tu veux, mais si tu ne voulais pas de mon aide, il ne fallait pas m'embarquer dans ton histoire en m'obligeant à garder un secret trop lourd à porter vis-à-vis de Valériane ! Je pensais que notre amitié valait bien plus que tes histoires de cul, mais je constate que je m'étais lourdement trompée sur toi, sur nous… Alors, ne compte plus sur moi pour réparer ton cœur quand tes femmes l'auront piétiné, je ne serai plus là pour toi. Sur ce, bonnes vacances et mes amitiés à Val.

Anna m'avait estomaqué avec sa tirade, puis elle avait tourné les talons pour finir de ranger la salle. La fête était vraiment finie… Tout s'écroulait autour de moi : l'amitié que me témoignait Anna, la confiance aveugle dans laquelle mon épouse me portait. Mais il me restait l'amour d'Elsa. Pour la première fois depuis le début de notre histoire, j'étais sûr de ses sentiments puisqu'elle m'avait déclaré sa flamme publiquement. En errant dans la nuit par ce froid de décembre, je fouillai mes poches pour retrouver le numéro de téléphone de ma maîtresse. J'avais envie de l'appeler, elle me manquait déjà. En dépliant le morceau de papier griffonné, je pus lire ces quelques lignes :


"Ecoute ma voix, écoute ma prière,

Ecoute mon cœur qui bat, laisse-toi faire,

Je t'en prie, ne sois pas farouche

Quand me vient l'eau à la bouche

Laisse-toi au gré du courant

Porté dans le lit du torrent,

Et dans le mien si tu veux bien,

Si tu veux bien,

Quittons la rive,

Partons à la dérive…

Cette nuit près de moi tu viendras t'étendre,

Oui je serai calme, je saurai t'attendre,

Et pour que tu ne t'effarouches,

Vois je ne prends que ta bouche…"

Serge Gainsbourg a su mieux que moi mettre des mots sur mes sentiments. Alors s'il te plaît, ne joue pas avec eux, ils sont tellement nouveaux et inédits pour moi que tu briserais mon cœur de femme. Appelle-moi. With love. Your Elsa.


Suivait son numéro de portable. Je n'avais plus envie de l'appeler, il se faisait trop tard. Mais une chose était certaine, notre liaison n'était plus un jeu. Elsa avait autant de craintes à l'égard de mes sentiments que j'en avais eu à l'égard des siens au début de notre relation. Oui, la fête était vraiment finie, notre histoire devenait vraiment sérieuse. Je n'avais pas le droit de lui briser son petit cœur, elle était trop jeune pour ça. Et puis surtout, je l'aimais. J'étais donc incapable de lui faire du mal, consciemment du moins…

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