15.Feu de glace

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Vacances de Noël. Val d'Isère. Un temps splendide, une neige idéale.

Depuis « Les Instants de Noël », Valériane ne m'adressait la parole que pour faire illusion en présence de nos filles ou de mes parents que nous venions de rejoindre dans leur résidence secondaire. Mais je passais clandestinement mes nuits sur le canapé, rêvant secrètement de les vivre auprès d'Elsa à chevaucher son corps. Son image devenait pour moi une véritable obsession, elle occupait toute mes pensées. L'imaginer nue et offerte à mes moindres désirs provoquait en moi une irrésistible envie de consommer n'importe quel sujet féminin. C'est ainsi que la troisième nuit de nos vacances, une poussée d'hormones sexuelles me conduisit dans le lit de Valériane. Il fallait que je la baise. On ne peut pas parler d'amour, c'était purement animal, voire bestial. Contre toute attente, mon épouse n'opposa aucune résistance à mes intentions. Elle espérait sans doute que cela renouerait nos liens, que mon écart adultérin était probablement dû à une certaine tiédeur sexuelle de sa part, que je serais aller chercher ailleurs ce que je ne trouvais plus dans mon couple. Faire l'amour un samedi soir sur deux quand les enfants étaient couchées, éternellement dans un lit, dans une ou deux positions ultra-classiques, le tout préprogrammé sans jamais laisser de place au désir instantané, ça ne me suffisait plus.


Alors je l'ai baisée, sans préliminaire, brutalement, violemment pour assouvir mes pulsions. Elle gémissait beaucoup plus fort que d'ordinaire, hurlait même parfois, en particulier au cours de notre première sodomie et à l'apogée du coït anal ou vaginal, mais je ne pensais qu'à ma jouissance personnelle. Et elle fut réelle... Les nuits suivantes se calquèrent sur celle qui venait de s'achever en apothéose, retrouvant le souffle sexuel du début de notre histoire, en moins tendre et romantique. Il m'arrivait même en pleine nuit de me faufiler en elle et d'accélérer le mouvement dès que je la sentais éveillée et réceptive afin de me vider mes bourses dans sa chatte ou dans son cul. Nous feignions le parfait bonheur retrouvé. Je ne pensais plus à Elsa. Je rêvais de ma femme et des multiples positions que nous n'avions pas encore expérimentées. Mais je ne la voyais que comme un simple objet sexuel.


Dernière après-midi des vacances. Neige toujours abondante et soleil au zénith. Nous laissions nos filles profiter de ces derniers instants avec leurs grand-parents à dévaler les pentes. Valériane et moi nous retrouvions seuls dans le salon de l'appartement, en tenue décontractée. J'avais très envie d'elle, comme si j'avais pris du viagra :

  • Suce-moi ! lui ordonnai-je, la main posée sur ma bite. Viens me pomper le chibre en gorge profonde, comme la bonne chienne que tu es !

Le ton était sec et attendait une soumission totale. Au lieu de cela, Valériane détourna la conversation :

  • Il faudrait qu'on consulte un sexologue, je ne peux plus continuer comme ça...
  • Tu plaisantes ? On n'a jamais autant pris de plaisir ensemble ! Faire l'amour comme on veut, quand on veut, sans se prendre la tête...
  • Mais pas comme ça... J'ai cru que c'était une passade et c'est pour ça que je t'ai laissé faire, mais je ne suis pas une prostituée.
  • Effectivement, une pute ne ferait pas une dissertation avant de me tailler une pipe ! Allez, ma belle, à genou... fis-je en déboutonnant mon jean.
  • Non mais tu t'entends parler ? Ce ton vindicatif, cette vulgarité, cette domination sexuelle que tu imposes, ce n'est pas l'homme que j'ai connu, ni celui que j'ai aimé !
  • Ca y est, t'as fini tes doléances ? Je vais devoir l'attendre encore longtemps cette fellation ?
  • Je commence à comprendre ce qu'elle a de plus que moi, cette Elsa...
  • Ah ça, c'est sûr, sa discussion serait moins stérile ! Et elle au moins, elle ne se pose pas mille questions avant de passer à l'acte...

Ca y est, j'avais lâché le morceau, involontairement. Valériane se leva du fauteuil en vis-à-vis et me dit calmement :

  • Tu auras mis le temps pour me l'avouer ! C'est si difficile que ça de me parler ?
  • Je...
  • Pourtant, il y a beaucoup de choses que tu n'hésites pas à demander alors qu'elles sont très loin de nos habitudes !
  • Ecoute...
  • Non, toi écoute-moi, j'ai été suffisamment patiente ! Apparemment, je ne suis plus la femme qui fait battre ton coeur et qui correspond à tes besoins sexuels. Alors, c 'est à toi de faire tes valises dès notre retour de vacances.
  • Je... Je ne voulais pas te faire de peine...
  • Cela fait des mois que tu me mens, c'est ça que je te reproche, que je vis comme une trahison ! Je ne te reconnais plus. Tu n'as pensé qu'à toi. Tu nous as oubliées, tes filles et moi. J'espère que cette garce vaut la peine que tu te donnes à faire voler en éclat notre cellule familiale, et que tu l'aimes, parce que sinon, le gâchis sera total...
  • Oui, je l'aime. J'aime Elsa à en crever ! Tu ne peux pas comprendre... Je l'aime à la folie ! Elle m'a mis le coeur et le corps à l'envers, je la vois partout... Avant elle, je ne savais pas ce qu'était l'amour... 

Une larme roula sur la joue de Valériane :

  • Et moi, j'étais quoi pour toi ? Hein, j'étais quoi ? me demanda-t-elle dans un sanglot mâtiné d'amertume. 
  • ...
  •  Réponds-moi, merde ! Et assume pour une fois, assume tout le mal que tu me fais...

Après quelques secondes de silence, je lui lâchai enfin cette douloureuse vérité :

  • J'ai simplement compris qu'en quelques mois, elle a pris plus de place dans mon coeur et dans mon corps que toi durant toutes ces années.
  • Tu te rends compte de ce que tu es en train de me dire ? Est-ce que tu t'en rends vraiment compte ? Putain mais c'est pire que l'adultère en lui-même ce que tu me balances à la gueule, c'est renier notre histoire, notre couple, notre vie !
  • J'ai cru que cela ne durerait pas mais je suis accro, complètement. Je ne comprends pas comment on en est arrivé là... Je suis désolé Val...Pardon...

Moi aussi, je pleurais sur la fin de notre idylle. Mais la tristesse qu'éprouvait mon épouse laissa place à sa colère. L'oeil de Valèriane était moins humide et son regard se fit d'un seul coup beaucoup plus glacial :

  • Tu annonceras toi-même à tes filles que tu vas vivre ailleurs. Tu as toujours envie d'une fellation ? 

Le ton sarcastique et cassant de sa question aurait refroidit plus d'un acteur porno. Mon envie s'était envolée depuis un moment déjà :

  • Plus vraiment non.
  • Je constate avec plaisir que tu ne réfléchis pas toujours qu'avec ta queue !
  • Là, c'est toi qui devient vulgaire... 

Valériane pris sa veste et sortit de l'appartement. Elle resterait une semaine de plus à Val d'Isère quand je demeurais seul. Seul pour expliquer la situation à mes parents. Seul pour affronter le jugement de Sarah et Morgane, la condamnation sans appel d'un méchant papa qui faisait fuir leur si gentille maman. Seul avec elle pour rejoindre ce pavillon que je me devais de quitter sous peu. Seul.


Quand Valériane revint enfin à la maison, ses filles lui sautèrent au cou. Je m'étais résigné à boucler mes valises. Et je partis sans qu'aucune des femmes de ma vie d'alors ne daignent me dire au revoir. Mon coeur était serré de tourner la page sans pouvoir étreindre une dernière fois mes amours. Devant mes larmes, aucune compassion. Juste le discret sourire narquois et vainqueur de celle qui devenait mon ex. Sa plus belle vengeance : me faire haïr par mes filles et être rayé de leur vie à jamais.



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