Chapitre 3 - La forêt - Parti 3

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Inconsciemment, je fais un petit point sur mon état. Physiquement, je suis certes blessée, mais rien de très grave, à ce qu'il me semble. Ce qui m'étonne d'ailleurs, car une telle chute et être emporté par fleuve violent ne doit pas être une partie de plaisir, ce que j'ai manqué en m'évanouissant. Je pense sincèrement que j'aurais dû être bien plus touché. Quelque chose cloche. Mentalement, aucun souvenir ne m'est revenu depuis le mariage. Qui suis-je? Avaly de Linalien, d'après ce qu'a dit le prêtre, certainement princesse d'un royaume dont je ne connais pas l'importance. Et après? Je n'ai aucune idée de ce que je dois faire, je sais seulement que je n'ai aucune envie que l'on me dicte ma conduite. Et encore moins d'épouser un soi-disant Prince terrifiant avec un sourire d'ange.

C'est à ce moment qu'un sentiment de malaise m'envahit. Je suis perdue, sans repère, et cela commence à me faire vraiment peur. Plus tôt, je crois que je ne me rendais pas vraiment compte de ce qu'il m'arrivait car mon esprit était occupé de tous les côtés, entre le roi, le prince, le mariage, la chute, mon errance dans la forêt. Dans cette grotte, au calme, je prends vraiment conscience de mon état. Pourquoi ma mémoire est-elle si vide? Il doit bien avoir une raison, ou alors je fais un rêve beaucoup trop réel. De toute façon, mes courbatures et la douloureuse flamme qui irradie ma poitrine me font bien comprendre que je ne dors pas.

Alors que je sens mon rythme cardiaque s'emballer, je me fais violence pour me calmer. M'énerver ne servira à rien, surtout dans mon état. Je décide de reprendre mes esprits et commence par ouvrir la malle, dans l'espoir d'y trouver quelque chose d'utile.

À l’intérieur, je trouve une multitude de vêtements aux couleurs quoique délavées mais toujours très chatoyantes et quelques peu usées. Toujours est-il qu’aucun trou ne vient s’inviter dans les tissus, me permettant de troquer mes guenilles de mariée fantôme contre un habit sec et bien plus confortable. Je parviens à dénicher un pantalon large brun et une tunique bleue roy, couleur me ramenant à ma filiation royale. Même si la matière n’est pas des plus agréables à porter, c’est un véritable plaisir d’enfiler ces fripes propres. Alors que je jette ma robe en boule dans un coin, mon estomac vient me rappeler à l’ordre. Depuis quand n’ai-je rien avaler ? J’ai l’impression que cela fait des semaines. J’ai bien pu m’abreuver à une petite source pendant mon périple, mais aucun signe de victuaille. Je suis tiraillée par la faim et par le sommeil et c’est finalement ce dernier qui l’emporte, la vieille paillasse me tendant les bras. Je remets donc au lendemain la recherche de nourriture et m’allonge sur les feuillages qui s’effritent. Quelques instants plus tard, les songes viennent m’emporter dans leur monde imaginaire.

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