Le point de vue de James Corvus

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- Plus vite, Blanche ! Plus vite ! lui crie la jeune elfe.

La licorne redouble d'efforts pour accélérer son galop.

"Puissions-nous arriver à temps . . ." pensé-je.

Je me suis en effet rendu compte il y a peu de l'absence de ma protégée. Je suis aussitôt allé voir Arwen, qui semble être la meilleure amie d'Emma, pour savoir si elle n'était pas avec elle, mais ce n'était pas le cas. En comprenant que la jeune blonde avait disparu, la princesse a insisté pour aller à sa recherche avec moi. Nous voilà donc en train de chevaucher au milieu de la forêt sur le dos de sa licorne pour tenter de retrouver Miss Superbum. J'espère seulement qu'elle n'a pas quitté la cité des elfes dans le but de retrouver mon jumeau . . .

Nous passons bientôt devant la sépulture de la louve-garou qui s'est sacrifiée pour elles et, un peu plus loin, nous aperçevons quelque chose : le corps de John git au sol, tandis que devant lui, la jeune sorcière s'écroule à son tour sur la neige.

En voyant cela, je descends du dos de la licorne sans même attendre qu'elle s'arrête et cours en direction du corps de la jeune fille pour le prendre dans mes bras, en l'appelant :

- Emma ! Vous m'entendez ?

Mais elle ne répond pas. Ses paupières sont closes et de sa bouche coule un filet de sang, tâche écarlate sur sa peau claire. Je me penche sur elle et colle mon oreille à sa poitrine, où se trouve la blessure responsable de son état. J'entends les battements de son coeur. Ils sont de plus en plus rapides, en réponse à la diminution de la pression artérielle, conséquence de sa plaie. Seulement, à ce rythme là, son coeur ne tiendra pas longtemps, il faut à tout prix arrêter l'hémorragie !

Je m'apprête à enlever ma cape pour m'en servir comme bandage, lorsque la jeune elfe me dit :

- Laissez-nous faire.

Sa licorne s'approche doucement de nous, de son pas grâcieux et élégant, propre à tous ses semblables, et pose sa corne sur la blessure. Une lumière blanche s'en dégage, mais je ne vois aucun changement au niveau de la plaie. Arwen m'explique :

- La corne de ces animaux a le pouvoir de tout purifier par son simple contact.

- Si je comprends bien, elle désinfecte la blessure.

Elle hoche la tête, puis s'agenouille près de son amie et pose ses mains sur la plaie, avant de commencer à réciter l'une de ses incantations en language elfique. La blessure commence aussitôt à se refermer, doucement, mais sûrement, jusqu'à ce qu'elle soit entièrement guérie.

Cependant, la jeune fille ne se réveille toujours pas. Elle est sans aucun doute inconsciente et épuisée par le combat qu'elle vient de mener. Je la porte donc dans mes bras et m'adresse à la jeune rousse :

- Rentrons pour nous occuper d'elle et annoncer à votre père la mort du sorcier maléfique qui menaçait notre monde.

Elle acquiesce d'un simple hochement de tête.

*

L'euphorie est à son comble dans la cité des elfes et la nouvelle ne tardera pas à se répandre : Emma Superbum, la dernière descendante du clan du Basilic, a tué le sorcier maléfique John Corvus.

Je contemple le visage endormi de cette dernière. Je tiens à rester auprès d'elle jusqu'à son réveil pour m'assurer de ne pas la perdre à nouveau.

Azur, son petit dragon, est blotti contre elle. Lui aussi était très inquiet à son sujet et est rassuré de la voir saine et sauve.

Arwen, quant à elle, est aux côtés de son père, pour superviser les préparatifs de la fête organisée pour célébrer l'heureuse nouvelle.

Les paupières de la jeune fille s'ouvrent lentement et elle cligne plusieurs fois des yeux, avant de se redresser pour s'asseoir dans le lit. Azur se jette sur elle pour la lécher affectueusement, la faisant rire :

- Ha ha ha ! Oh, moi aussi je suis heureuse de te revoir !

Son regard finit par tomber sur moi et son sourire disparait. Elle prend un air consterné pour me dire :

- Je suis désolée. Je sais que je n'aurai pas dû partir sans votre consentement, mais je ne voulais plus impliquer personne dans cette histoire.

Elle soupire, puis lâche :

- Allez-y, grondez-moi, j'y suis prête . . .

- Vous gronder ? Pourquoi vous gronderais-je alors que vous venez de sauver notre monde d'une terrible menace ? Et puis . . .

"Et puis, je suis si heureux de te revoir saine et sauve, mais ça, ne compte pas sur moi pour te le dire . . ."

Elle semble quelque peu étonnée de mon calme, mais son sourire revient très vite illuminer son visage et elle se précipite vers moi pour se jeter dans mes bras, en déclarant :

- Vous aussi, je suis heureux de vous revoir. Et . . . Merci pour tout.

Surpris par son soudain élan d'affection, je reste quelques instants immobile, avant de finir par lui tapoter la tête, en disant :

- De rien, de rien.

Je n'aime pas l'avouer, mais cette jeune fille a su me charmer et j'ai fini par m'attacher à elle. J'espère seulement pouvoir être pour elle le tuteur idéal car je n'ai jamais eu la fibre paternelle.

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