(Dimanche) Samedi 18 avril 2020

2 minutes de lecture

Je viens de corriger la date. Je me perds.

Le soleil est parti depuis quelques jours, j’espère qu’il n’est pas en quarantaine... Le temps est pesant, le temps semble coincé dans ce sablier virulent.

Le ciel est blanc, mais il ne fait pas froid, pas trop. Nous sommes tous plongés dans un roman de Stephen King, sous son Dôme. Et, piégés à l’intérieur, quelqu’un nous observe et se rit de nous.

Et bien soit, riez tant que bon vous semble.

Je suis fatiguée de toute façon, et aujourd’hui je n’ai pas la tête à lutter.

Je commence une « to do liste post-confinement » et plus les heures passent, les journées, les semaines, plus elle s’allonge.

Ce matin, j’ai sorti mon épilateur électrique, car même si je suis confinée, je n’aime pas avoir les jambes poilues (j’ai déjà dit cela il me semble). Mais qu’est-ce que c’est long avec cet engin ! Mon esthéticienne me manque, d’autant que je ne peux pas tout faire avec ce truc...

Quand ma « to do liste » enchaîne trop vite les items (ce qui est de plus en plus le cas), je décide de faire une contre liste.

Quand on l’attaque, l’empire contre-attaque.

En fait, je cherche à faire le point de tout ce qui me manquera après le confinement. Bon, il faut être réaliste, cette tâche est beaucoup, beaucoup plus rapide ! Mais, numéro un, je ne vais plus voir autant mon mari, et ça... ça c’est dur.

Il reprend le travail demain, après toutes ces semaines tout les deux, à profiter l’un de l’autre, il va falloir que je commence une cure de désintoxication. J’espère qu’il va pouvoir travailler dans des conditions sécuritaires... Mais j’ai peur.

J’ai envie de bouger, de nager. Ne pourrait-on pas avoir une dérogation pour se rendre à la plage ? Faire du longe-côte, ça ne craint rien !

Encore une semaine de vacances pour les enfants et moi, et ensuite, on recommencera le télétravail, et ça me pèse.

J’aimerais qu’ils revoient leurs amis, qu’ils se marrent avec leurs copains, qu’ils vivent une vie normale d’adolescents.

Si au moins le soleil voulait revenir, je serais peut-être moins... je ne sais pas.

Je cherche toujours le positif, j’essaie, promis, alors je vais terminer là-dessus :

Aujourd’hui j’ai arraché le poil à la racine, j’ai retiré le noir de mon être, j’en ai supprimé ses fondements même, les ai abandonnés aux quatre vents. Aujourd’hui tout est doux, comme renouvelé, aujourd’hui je caresse la vie sans épine, sans noirceur. Demain de nouvelles pousses parsèmeront mon corps, s’insinuant et proliférant pour finalement éclorent en moi. Demain, demain seulement...

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