Jeudi 16 avril 2020

2 minutes de lecture

Le pâton de mon pain complet est en cours de levage, mes cheveux sont enroulés dans une serviette, le masque maison que je viens d’appliquer va doucement faire son office... Je suis dans le petit salon sur ma terrasse, et bien posée dans mon fauteuil, je participe au concert matinal des oiseaux joyeux. Vous devez bien connaître ce groupe hétéroclite, il se produit tous les jours, à toutes heures pour celui qui sait écouter.

L’écoute. C’est quelque-chose que nous n’avons peut-être pas l’habitude de bien faire. Prendre la peine d’écouter les autres.

Voici une expression qui prend ici tout son sens : « prends la peine de m’écouter », comme si savoir entendre autrui, était une chose difficile. Est-ce difficile d’entendre l’autre ? Dans une société qui prône la possession, une société qui nous a rendu trop égoïste, oui, c’est concevable. Quelle tristesse ! Car quelle peine peut-on éprouver à écouter ? La peine de comprendre ? D'être bléssé par ce qu'on réalise finalement connaître de l'autre ?

L’écoute c’est le partage, c’est savoir faire preuve d’empathie, c’est comprendre l’autre et même si aucun mot ne nous vient à l’écoute des autres, ce n’est pas ce qui compte. Prendre le temps d’écouter, c’est apprendre, apprendre sur lui, sur elle, sur eux, sur cet inconnu qui vous transperce de son récit, sur cette chanteuse qui vous transporte d’émotions, sur soi finalement.

Alors je suis peut-être toute seule sur ma terrasse (espèce humaine s’entend), mais j’écoute. Et c’est bon. L’insouciance des oiseaux en amour, le travail de ceux qui fabriquent leurs nids... je les entends. J’entends mes voisins, j’écoute le son de leurs voix sans chercher à les espionner, non, j’écoute simplement le ton, le son, et j’entends la joie et l’insouciance d’une petite fille haute comme trois pommes, la voix sage d’un homme plus âgé qui lui répond. J’écoute la vie qui s’écoule et cette musique est douce à mes oreilles. J’entends au loin le vrombissement d’un avion, quelque-part des gens voyages encore. Et j’écoute le calme reposant de cette journée, avec une douceur toute retrouvée.

J’entends le bruit de mes doigts sur le clavier de mon ordinateur, et je me dis que la vie est aussi derrière mon écran, au travers des personnes qui me lisent, à travers vous. Je vous entends, lecteurs assidus ou de passage, et je sais que vos pensées et vos paroles, même si elles ne sont pas toujours d’accord, font de vous les maillons de cette mélodie qui me berce ce matin.

J’entends la machine à café qui bourdonne, un petit café en terrasse ?

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