CHAPITRE 87 : « Tokyo » « Hisahito »

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CHAPITRE 87 : « Tokyo » « Hisahito »


Aussitôt dites les paroles de Florian affolent aussi bien Masako que son mari, n’y voyant là qu’un problème lié forcément à la santé de leur neveu.

- Une autre opération ?

Florian voit bien la panique les gagner, aussi les apaise-t-il d’un geste de la main se voulant rassurant.

- Cette maladie-là ne se guérit pas hélas aussi facilement.
- Mais enfin de quoi parles-tu ?? Quelle maladie ??
- Celle du cœur ou si tu préfères celle de l’amour qu’il porte à une personne en particulier et qui a été l’objet de ma remarque en le découvrant involontairement.

Masako reporte son attention sur son neveu qui maintenant a changé complètement de physionomie, passant de la pâleur maladive à la rougeur honteuse de se sentir découvert sur ce qu’il voulait à tout prix ne garder que pour lui.

- Il n’y a pas de honte à ton âge à tomber amoureux, je ne vois pas là un problème insurmontable ni de quoi s’inquiéter.
- Là il me semble que tu t’avances un peu vite chérie, n’oublie pas son rôle à jouer dans notre société et surtout qu’il devra à son tour porter le titre que j’ai hérité de mon père.

Florian stoppe net la polémique qui sinon s’ensuivra en donnant son ressenti sur la question.

- Représenter un pays et cela même si ce n’est qu’à titre purement symbolique est autant un engagement, qu’un long parcours du combattant où aucune erreur n’est acceptée. L’amour étant ce qui justement est suivi avec le plus d’attentions dans les médias, le fait qu’il soit ou plutôt devrais-je dire qu’il ne soit pas conventionnel, apportera beaucoup de tristesse et le rendra au final impossible.
- Mais enfin de quoi parles-tu, de quel amour s’agit-il ?

Masako s’adresse cette fois directement à son neveu.

- Qui est donc cette personne que tu aimes pour que Florian nous mette en garde ?

L’impératrice a alors comme une illumination, comprenant ou croyant comprendre qui est cette personne.

- Aiko !! Je te savais proche de ma fille mais pas à ce point-là.

Hisahito laisse couler quelques larmes de désespoir, tout en hochant négativement la tête pour bien faire comprendre à sa tante que ce n’est pas de sa cousine qu’il s’agit.

- Mais alors qui ??
- Qui a dans votre entourage une beauté suffisamment troublante pour faire battre la chamade à un jeune célibataire ? Une beauté qui ne laisse absolument personne indiffèrent et qui en plus a été élevé par la même nourrice, pour être toujours ensemble jusqu’à ces dernières années ?
- Non !! Ne me dis pas que c’est… To… Tomoya !!

Le sourire contrit de Florian vaut pour réponse, laissant le couple impérial dans un ahurissement total en apprenant la nouvelle.

Le temps que l’idée fasse son chemin dans leur esprit, Florian observe Hisahito qui depuis que le prénom de Tomoya a été révélé semble beaucoup mieux respirer, sans doute soulagé d’un grand poids de ne plus avoir à cacher ses sentiments.

Florian s’approche au plus près du jeune prince pour lui parler personnellement.

- Je sais ce que ça fait d’aimer quelqu’un, je ne vais donc pas te jeter la pierre. Juste que tu dois savoir que le cœur de Tomoya n’est pas libre, il est pris depuis déjà de longues années par l’un de mes deux fils et je ne pense sincèrement pas qu’il y ait de la place pour un autre. De plus il te considère comme son propre frère, je suis sûr que tu comprendras où je veux en venir.
- Mais… pourtant… je l’aime !!
- Lui aussi t’aime, seulement différemment de toi.
- Peux-tu lui faire oublier cet amour impossible ?

Florian se tourne vers l’empereur qui vient de lui faire cette demande.

- Vous rendez vous compte du vide qu’il y aura dans ses souvenirs si je fais ce que vous venez de demander ? Combien de fois par jour ses pensées vont vers son cousin, j’imagine que cela doit être un nombre impressionnant. Il vaut mieux pour « Hiro » qu’il garde ce sentiment précieusement tout en ayant la sagesse de le garder secret comme jusqu’à présent.

Florian se tait un instant avant de reprendre d’une voix contrite.

- Je n’aurais d’ailleurs jamais dû en parler le premier, je suis quasiment certain que tout serait resté tel quel et serait resté platonique dans le cœur « d’Hiro ». Ahhrrrr !! En ce moment tout tourne de travers, je ne sais vraiment pas ce qui m’arrive !!
- Comme si tu avais à voir dans les sentiments d’Hirohito, pourquoi dis-tu une chose pareille alors que tu n’es ici que depuis quelques semaines ?
- Tout a commencé il y a une quarantaine d’années, sur cette Terre-là tout du moins !! Si je n’avais pas recréé toute… Arrhhh !!

Florian se passe les deux mains dans les cheveux en se frottant désespérément la tête.

- Peut-être devrais-je tout effacer et revenir là où tout a commencé !!
- Crois-tu que cela changerait quelque chose ? Je pense pour ma part qu’il ne fallait pas partir il y a vingt ans, qu’il te fallait continuer à vivre avec tes amis en faisant les choses que tu aimais le plus.
- Comment j’aurais pu avec la mémoire qui m’était revenue ?
- Alors trouve quelqu’un capable de te le faire oublier à nouveau !!
- Pffttt !! Comme si c’était pos…

Masako comprend alors qu’elle lui a mis le doigt là où il fallait pour que celui qui pour elle sera toujours son ami, l’ayant conquise en faisant les pires pitreries, retrouve lui aussi le plaisir de ces instants si particuliers.

Les images reviennent alors à elle quand le petit rouquin est passé au travers du paravent en s’étonnant qu’ils avaient collé du papier peint là où il n’y avait pas de murs.

D’autres images aussi savoureuses et qu’elle garde précieusement en mémoire lui viennent alors, lui redonnant le sourire éblouissant qu’elle avait perdu ces dernières années.

- Aurais-tu trouvé la solution ?
- Je… je ne sais pas, peut-être.
- Alors fais pour le mieux et retrouve cette joie de vivre que je t’ai toujours connue à l’époque. Dis-moi au juste ce qui t’en empêche ?
- Les responsabilités envers ce que j’ai créé.
- Tu parles bien de ce à quoi je pense ? Ne sont-ils pas suffisamment adultes pour se passer de toi, nous autres croyons également qu’il y a eu un ou plusieurs créateurs, ce n’est pas pour ça que nous les voulons près de nous, les imaginer nous suffit amplement alors pourquoi ne pourraient-ils pas continuer à vivre avec juste le souvenir de ton existence ?
- Je ne sais pas trop où cela me mènera si je revenais à cette époque, comment ensuite poursuivre sur le long terme une vie que j’ai réellement aimée mais qui fera alors apparaître au grand jour mes ou plutôt nos différences à Thomas, Antonin et moi.
- Tu parles de votre immortalité, crois-tu que nous n’étions pas près de la reconnaître comme un miracle ? Je pense que tu serais devenu un peu comme tu l’es en ce moment pour tous les systèmes et les planètes qui connaissent ta présence et ce que tu représentes.
- Si je pouvais revenir sur Terre à ce moment précis où j’en suis parti, j’aimerais vraiment que ma vie soit identique à la vôtre.

Le couple impérial se regarde visiblement troublé par ce qu’ils pensent avoir compris des paroles du petit rouquin, c’est Naruhito qui lui répond alors d’un ton dénotant bien toute l’absurdité de l’idée émise.

- C’est du n’importe quoi, à la limite je veux bien imaginer que tu vieillisses volontairement vos corps le temps d’une vie humaine mais pas ce que j’ai cru comprendre dans tes paroles et qui mettraient fin définitivement à vos vies.
- D’ailleurs est-ce même seulement possible ?

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