Chapitre 17 : L’infiltration réussie

10 minutes de lecture

Derrière moi je sentis le présence tendu de Misrord. Je venais de refaire plusieurs pas en arrière dans notre relation. M’en voulais-je ? Une part de moi refusait de le penser mais je savais qu’il était trop tard.

Mon coeur rata un battement. Devant moi une silhouette que je reconnaissait bien surgit, dans la lumière au bout du couloir. On distinguait dans le contre jour, sa longue tignasse parsemée de reflet roux. J’eu un moment d’absence n’en revenant pas de la voir ici.

« Lana ! » Dit-elle avec une joie et une surprise non dissimulées. Elle s’apprêta à me rejoindre en courant, elle n’était pas d’une nature très expressive sauf avec moi ou mon frère, avant d'être bloquée par une masse gigantesque. Lillemord était apparut de nul part, freinant notre élan de joie.

« Vous n’avez pas à vous approcher de nos rois. Décliner votre identité et suivez moi…

— Je suis parfaitement en droit de rejoindre Ma reine.

— Lillemord, laisse la tranquille, je la connais bien, elle ne nous fera aucun mal. » Je m’étais rapprochée et posant délicatement la main sur son épaule, je lui fis comprendre de s’éloigner de la jeune fille. Je percevais nettement ses traits qui me ressemblaient d’une certaine façon. Elle avait des grands yeux bleus qui tirait vers le vert, un nez petit et légèrement relevé et de nombreuses tâches de rousseur. Ma mère la comparait souvent à un changeling, ces fées échangées à la naissance avec un enfant humain.

Une fois que le jumeau de Misrord se fut décalé, la jeune femme ne perdit pas de temps et se jeta dans mes bras. « Lana, ma soeur ! Je rêve de te revoir depuis si longtemps.

— Atala, que fais-tu ici ? » Elle ne me répondit pas préférant enfuir son visage dans le creux de mon cou. Nous avions douze ans d’écart. Ma mère, avant de donner cette enfant chérie de la famille, a eu de nombreux problème de fausse couche. Mon père était alors partit en voyage pour trouver une solution. La séparation avait été dure et ce fut à ce moment que je me suis rapprocher de Bruder. Puis quand mon père est revenu, la joie des retrouvailles avait amené un heureux évènement. Notre famille ne fut jamais autant soudée jusqu’à la mort de mes parents enterrés ensemble selon nos traditions.

Je resserrais légèrement notre étreinte avant de m’éloigner. Je compris dès lors qu’elle fusillait du regard Lillemrod et par la même occasion Misrord posté juste derrière. Puis voyant que je la regardais, elle répondit enfin à ma question : « Jörg m’a demandé de te retrouver. Il s’inquiétait parce qu’il ne recevait aucune réponse construite de ton « mari ». Eté arrivant et ce que cela impliquait, il m’a engagé. J’ai su rentrer dans le château car le « maitre » était parti chassé.

— Arrête d’appuyer sur sa titulature, il règne avec moi depuis qu’il a conquis notre terre et le serment nous lie. » Elle me regarda surprise.

En me retournant pour chercher l’approbation de l’homme, je le vis me sourire avec tendresse. La colère de mon départ précipité semblait avoir disparu et cela me rassura quelque peu.

Je détournai rapidement le regard et me re concentrai sur ma soeur. Elle faisait une moue désapprobatrice en me regardant de travers.

« Ma sœur, je t’aurais cru plus guerrière.

— Atala, tu comprendras un jour que se battre n’est pas la meilleure solution. »

La jeune fille renifla de désapprobation. « Tu aurais dû le dire plutôt à Bruder. »

Je retiens un hoquet de stupeur qui dissimulait une certaine peur. Que voulait-elle insinuer ? Que savait-elle de la violence de cette homme ? Pourtant elle ne sembla pas remarquer mon trouble ou bien faisait-elle semblant de ne pas le voir ?

J’essayai de reprendre contenance en analysant ses traits, les détails de ses émotions reflétées par son visage. Son regard était rivé derrière moi et je me doutais qu’elle regardait Lillemord comme celui ci la dévisageait elle.

Puis soudain rompant ce silence qui devenait électrique par la querelle de ma sœur et son frère, Misrord prit la parole : « Si tu es rentrée pendant que j’étais patrie, Comment n’avons-nous pas pu te retrouver une fois revenu ? » Il soulevait en effet un problème auquel je n’avais pas pensé. Misrord m’avait fait comprendre que la crise avait durée plus longtemps que je ne le pensais. J’étais donc tout aussi surprise qu’Atala ai tenue tout ce temps cachée des Loups qui restaient de brillant chausseurs et traceurs.

« Et bien en fait, c’est très simple. » Atala m’avait toujours impressionnée pour son sens du sérieux et du danger presque inexistant mais toujours doublé d’une grande confiance en elle. Elle était une femme fière et entreprenante et je comprenais pourquoi elle m’en voulait de ne pas me révolter. Nous n’avons pas les mêmes expériences et de ce fait pas le même point de vu. Elle risquait tellement moins que moi.

Elle continuait d’expliquer chaque étapes de son parcours quand je me re concentrais sur ses paroles. « Je connais ce châteaux et la forêt comme ma poche, j’ai donc innové mon entrée pour ne pas que vous me repériez. Après tout vous restez des animaux, si l’on contre vos instincts, vous êtes aussi facile à berner qu’un humain. » Sur ma droite, j’entendais Lillemord grogner, la façon de parler d’Atala semblait l’agacer. Mais la jeune fille l’ignorai ouvertement et gardait son ton condescendant, le menton relevé, les bras croisés. A la fois élevée comme enfant miracle et à l’ombre de deux aînés au destin tout tracé, il y avait de quoi former un caractère bien trempé.

« Ainsi je suis rentrée par l’une des portes principale parmi les fermiers qui rentraient du soir avec leur bovin et leur charrue. Cela a pu brouiller mon odeur si il y avait de ceux de votre espèce aux portes. Puis je suis restée discrète auprès des habitants jusqu’à ce qu’ils aient l’habitude de ma présence. Au final même quand vous être revenus c’était comme si j’avais toujours été là. » Elle nous regardait de haut comme si elle faisait remarquer une faille dans la sécurité du châteaux. Lillemord s’apprêta a la contredire mais Misrord l’en empêcha, sa voix masculine résonna dans la pièce : « Je suis impressionné par ta capacités à te cacher. » Atala ne le laissa pas continuer son compliment, le coupant fièrement : « N’est-ce pas Lana ? » Elle me prit par le bras m’obligeant à reprendre mon équilibre. Je me trouvais désormais face aux deux hommes et leur regard agacé, s’additionnant à la remarque de ma sœur, me fit rire.

« En effet, tu étais souvent imbattable à cache-cache mais cela n’est pas une raison pour te mette en danger.

— Je ne me mets pas en danger, je savais rester loin d’eux. Quand j’ai appris ton état de crise et comment il forçait à te voir, je voulais absolument vérifier que tu allais bien sinon Jörg comme moi ne l’auront jamais accepté. Mais en arrivant dans le hall c’est Wighlem taché de sang que j’ai vu. Alors j’ai imaginé le pire. »

En disant cela, elle me serra un peu plus fort en regardant Misrord dans les yeux. Celui-ci lui répondit calmement : « Si cela avait été le cas je n’aurai même pas accepté de suivre les traditions et je l’aurais tranché sur le champ.

— Ça ne fait pas de vous une homme meilleure à mes yeux.

— Atala ! » Son nom que je prononçais offusquée fit écho au grognement de Lillemord. Elle ne pourrait jamais savoir comment il m’avait protège contre mes démons. Et pourtant elle continua sa critique bien trempée. Le combat de regard se faisait désormais entre ma sœur et Misrord.

« Ne me regardez pas comme ça. Même si Lana est ma sœur, votre « femme » et le chef du château elle est autant soumise à la loi que son peuple. Ne pas juger comme il se doit son assaillant reviendrai à lui faire un traitement de faveur.

— Tu…

— Et, désolé de vous couper, je doute qu’il soit judicieux de le juger uniquement parce que vous êtes celui qu’il a attaqué. Cela donne à votre raisonnement une valeur encore plus absurde. Vous vous portez un jugement négatif qui ne convient pas à une figure de chef. Cela affaiblit vos position de le tuer sans l’accord de notre peuple. »

Je vis cette fois les traits de Misrord se froncer. Le caractère bien trempé de ma sœur ne lui plaisait clairement pas, ou tout du moins ce que celle-ci sous-entendait. Il grogna et en me regardant il dit : « Je vois que les caractères politiques sont de familles. » J’allais lui répondre amusée mais Atala me devança encore une fois sur un ton hautain : « Cela est logique, sachez que pour calmer mes crises de jalousies, mes parents m’ont fait participer beaucoup plus tôt aux réunions politiques avec mon frère et ma sœur. Je suis donc habituée des traités politiques avec les hommes. Je connais mes droits et mes valeurs et c’est pour cela que Jörg m’a fait venir ici retrouver Lana.

— Bien ! Malheureusement d’autres occupations nous attendent et je compte en finir avant la fin de la journée. Vous ne verrez donc pas d’inconvénient à ce que Lillemord vous reconduise chez votre frère. Puisque vous êtes tant enclin à ce qu’on respecte nos devoirs. » Il se tourna ensuite vers ce dernier coupant la parole à Atala qui tentait de se défendre, avant de me tendre le bras. « Mon frère garde là le temps que je lui écrive une missive. Lana voulez-vous bien me suivre au bureau ? »

Ma sœur ne manqua pas un instant pour marquer son mécontentement en claquant la langue et tapant du pied. Parfois elle ressemblait encore à une enfant.

Pour ma part je commençais à être mal à l’aise à son coté. Elle m’avait clairement manquée et j’étais heureuse qu’elle soit là mais ses réactions face à l’homme devant moi commençai à m’agacer aussi. Je n’oserai pour autant jamais lui avouer ces sentiment que je m’efforçais d’éloigner sans jamais pouvoir m’en séparer. Atala faisait naitre en moi la frustration de voir mon mari se faire insulter sans pouvoir réagir. Je voulais qu’elle sache à qui pour il méritait sa reconnaissance.

D’ailleurs le bras tendu du Loup m’appelais et je du croiser les mains pour réfréner cette envie.

« Vous ne pouvez m’en séparer, j’ai encore tant de chose à lui dire à propos…

— Dois-je vous rappeler les devoirs des chefs de clan. Vous sembliez pourtant au faite de ceux-ci lors de vos remarques incessantes.

— Pardon ?! » Remise à l’ordre, elle fit une tête choqué. Elle allait se défendre mais je l’en dissuadais d’une pression sur le bras. Je voyais dans le regard et la posture de Misrord que le comportement trop fière de ma sœur lui avait briser sa patience. Ce que je distinguais sur son visage à cet instant me donnai envie de le rejoindre, de le calmer et de passer du temps avec lui.

À quel point mes crises avaient-elles affectées mon comportement ? Ne devrais-je pas avoir peur des hommes comme avant ? Et si ce n’était pas mes crises la cause de ce changement mais plutôt tout ce qui s’était passé depuis la révélation sur son espèce. Cette perspective m’effrayait soudain car je comprenais que cela devenait inévitable alors que j’essayais toujours de m’éloigner de ces sentiments.

Misrord avait à mon égard une tendresse qui réveillait en moi quelque chose de différent et peut être de plus fort que mes sentiments pour l’homme de mes 16ans ou ceux qui m’avait poursuivi au cours de ma vie avec Bruder.

Je repris doucement la parole pour essayer de les calmer : « Ma sœur suit Lillemord, je comprend ton point de vu mais je dois gérer quelques affaires avec Misrord. Tu sais que mon peuple passe avant toutes choses même celles qui me tiennent à cœur. Je dois le suivre. »

Je n’attendis pas pour partir prenant le bras de Misrord. M’éloigner de ma sœur n’était pas facile d’autant plus qu’elle m’avait manqué depuis longtemps et que j’avais de nombreuses choses à lui dire mais l’ambiance devenait électrique. J’imaginais bien son regard frustré car je ne lui donnais pas raison, elle l’avait toujours eu quand mes parents préférais écouter Jörg et moi plutôt qu’elle lors d’une dispute. Son caractère, elle le tenait surement de ma mère qui me disait souvent avoir rencontrer mon père en lui coupant un doigt. Histoire facile à croire dés lors que ce père en question n’avait plus le haut de son majeur. Pourtant, elle n’avait jamais été violente.

Misrord me gratifia d’un sourire qui se répercuta dans chaque fibre de mon corps. Je n’avais pas fait attention en détournant les yeux que lui me regardait depuis longtemps. En mon plongeant dans son regard, je sentis en lui la fierté parce que je donnais l’impression de l’avoir choisi.

Je me mis aussi à sourire en accélérant mon pas pour arriver au bureau. Mais il m’arrêta quelques portes avant, une lueurs espiègles faisait scintiller le bleue de ses yeux. Cette lueur me rappelait celle de Lillemord, accentuant leur ressemblance. Je pris les devant en l’interrogeant innocemment : « Tu vas me dire que tu l’avais repérée depuis bien longtemps et que tu voulais la laisser m’approcher ?

— Surement si cela avait été le cas mais justement ça ne l’est pas. Son odeur est vraiment étrange. Elle passe inaperçue, aucun de la meute ne l’avait repérée. Sinon Lillemord n’aurait pas été autant sur ses gardes alors qu’il a plutôt tendance à être accueillant. Elle a fait naitre en moi un sentiment de familiarité mais aussi de danger.

— Je me disais aussi qu’il était plus tendu, cela se répercutait sur moi d’ailleurs.

— C’est normal. Tu es très réceptive aux hormones que l’on dégage. » Il dit cela avec un geste de pure tendresse à laquelle je ne m'y attendis pas. Un sourire tendre se dessina sur ses lèvres, Il s’approcha et déposa un baisé sur ma tempe. Je retiens mon souffle un moment avant qu’un sourire timide se dessine sur mes lèvres. Ce geste me renouait à des souvenirs nostalgiques et dégageaient en moi une douce chaleur.

« Soit ! Je ne mentais pas en disant que je voulais terminer aujourd’hui la distribution pour la fin de saison. » Me rappela-t-il en s’éloignant de moi. Il descendit sa main pour me prendre la mienne, laissant sur son passage une trainée de chaire de poule qui vient se rajouter au trouble de son baiser.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Falabella ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0