Lucas

2 minutes de lecture

– Bonsoir Lucas.

– Bonsoir madame… Vous savez comment je m’appelle ?

– Oui, je te connais. Je t’ai vu plusieurs fois dans les couloirs.

– Ah, vous travaillez ici, à l’hôpital, alors ?

– Je… Oui, j’accompagne les malades quand ils doivent partir.

– Vous avez dû voir mon copain Karim quand il est sorti. Il était là pour une opération du ventre, mais il est guéri maintenant… Mais pourquoi vous n’êtes pas habillée en blanc comme toutes les infirmières et les docteurs ? C’est triste, le noir.

– Je suis un peu triste cette nuit, Lucas.

– Pourquoi ?

– Parce qu’un petit garçon n’a pas réussi à guérir.

– Ah… Moi quand je serai grand, je veux être docteur, pour sauver les gens et les enfants malades. Comme ça, plus personne ne sera triste.

– Moi aussi, j’aimerais bien que personne ne soit triste, tu sais.

– Et je serai un chevalier Jedi, pour combattre les méchants, avec un sabre laser. Maman m’a dit que je pourrais en avoir un pour Noël !

– Ne parle pas trop fort. Il ne faut pas la réveiller.

– Oui c’est vrai, elle est fatiguée. Cette semaine, elle est venue dormir à côté de mon lit tous les soirs. Elle est très inquiète, mais quand elle se réveillera, je vais lui dire que je me sens beaucoup mieux. Elle sera trop contente.

– Maintenant, nous allons sortir tous les deux, Lucas. Tu me donnes la main ?

– On va marcher dans les couloirs ? La nuit, on n’a pas le droit normalement. Je me suis déjà fait gronder et si…

– Ne t’inquiète pas. Comme je suis avec toi, personne ne dira rien.

– C’est vrai ? Promis ?

– Je te le promets.

– Je ne suis jamais sorti la nuit, mais j’aime bien explorer l’hôpital. Avec Karim, un jour, on est descendu tout en bas jusqu’à l’accueil, juste tous les deux. Quand on est remonté, les infirmières nous cherchaient partout et après, elles l’ont dit à maman. On a passé un sale quart d’heure…

– Voilà, viens. On y va.

– Vous avez la main froide, madame… Attendez ! Je vais juste faire un bisou à maman.

– C’est très gentil, Lucas. Elle en a besoin, ta maman.

– J’espère qu’elle ne va pas se réveiller quand on sera dehors.

– Non, elle n’a rien entendu…

– Qu’est-ce que vous avez ? Vous pleurez ?

– Ce n’est rien, Lucas. Allons-y.

– Moi quand je suis triste, je pense aux étoiles filantes. Vous croyez qu’il y en a ce soir ?

– Oui, il y en a.

Annotations

Vous aimez lire essaime ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0