21
Nathan se retrouva à l’endroit où tout avait commencé : le parc. À ce moment de l’après-midi, l’endroit n’accueillait encore presque personne. Parfait. Nathan avait besoin de temps pour réfléchir et se reposer.
Il trouva un arbre éloigné du chemin de promenade qui donnait de l’ombre. Il vérifia d’abord qu’il n’y avait aucune commodité dans les environs avant d’y prendre place. Il inspecta sa crevasse. Grande Gueule s’était endormie, comme à l’accoutumée. Le dos de sa main était maculé de sang menstruel dont les effluves quoique faibles, n’échappaient pas aux narines du gamin. Il n’osa cependant pas aller à la fontaine pour se rincer, de peur de réveiller le parasite fauteur de troubles.
Il repensa à Valérie, à son cri de terreur et à comment cette histoire se transformerait grâce à la magie du bouche à oreille. Cependant, la crainte de passer le reste de sa scolarité avec une réputation de pervers tordu ne représentait que la partie visible de l’iceberg.
— Ça va remonter jusqu’aux profs, obligé, se murmura-t-il. Ils vont appeler les parents. Et là je serai bon pour aller chez les fous.
Il se dit avec un certain soulagement que l’annonce de ses deux heures de colle et de son renvoi du cours de biologie passeraient crème après ça. Il rit de cette absurdité.
Les nerfs épuisés, Nathan finit par s’endormir.
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