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Tim et Nathan savaient exactement où retrouver le reste de la petite bande de copains, Olivier et Sébastien : au terrain de foot.

De petits tas de neige résistaient aux rayons du soleil, si bien que les quatre gamins entreprirent une bataille de boules de neige. Nathan eut une pensée pleine de gratitude envers sa mère : les autres n’avaient pas leurs gants. Leurs doigts s’engourdirent donc très vite tandis que Nathan les mitraillait sans relâche. Même Tim, pourtant champion de ces batailles, dût déclarer forfait.

Plus tard, d’autres garçons de leur collège arrivèrent et ils lancèrent une partie de foot. Nathan fut déclaré homme du match. Boosté par sa victoire d’avant mais toujours inquiet d’obéir à sa mère, il choisit la position de gardien. Rien ne passa le mur Nathan. Les boulets de canon de Tim ne firent aucune différence alors qu’il jouait dans la section cadet d’une équipe de première division.

Seulement, quand le match prit fin et qu’il fallut piocher des bonbons dans le grand sachet que Tim avait ramené, les choses se compliquèrent : il avait acheté des Car-en-Sac.

Les garçons prisaient beaucoup les friandises. Chacun d’eux savait ce que représentait le sacrifice d’une partie de son argent de poche pour des gourmandises supplémentaires. Ainsi, quand ils virent Nathan se débattre avec le sachet pour piocher quelques bonbons avec ses gants sales et mouillés, l’orage que Stella avait failli faire éclater au-dessus de sa tête au déjeuner passa pour une menace lointaine.

Tim arracha le sachet des mains de Nathan.

— Qu’est-ce que tu fous dans mes bonbecs ? Arrête ! tu vas péter le sachet !

Le groupe, révolté à l’idée de perdre la moindre friandise, se mit à insulter Nathan.

— Mais ouais, qu’est-ce que tu fous ? l’invectiva Sébastien. Enlève tes gants, Trouduc !

Nathan, la bouche pleine de bonbons, lança négligemment :

— Peux pas. Ma mère m’a défendu de les retirer.

Et regretta aussitôt sa volubilité passagère.

— Ah l’autre ! s’exclama Olivier. C’est aussi ta môman qui te torche le derrière après popo ?

— Ça me fait penser que la tienne m’a demandé de m’occuper du sien ce soir.

Hilarité générale mais l’affaire restait sérieuse. Tim cessa de rire le premier et regarda Nathan droit dans les yeux.

— Sans déconner Nathan, t’as douze ans ! Tu peux plus laisser ta mère te commander. T’es un bonhomme ou pas ?

Et les deux autres de renchérir :

— Ouais ! t’es un bonhomme ou quoi ? Et puis, elle est où ta daronne, là ?

Nathan ne savait plus où regarder. Partout sauf les yeux inquisiteurs de Tim. Néanmoins, il savait que détourner le regard aurait été pris pour un aveu de faiblesse. Il bomba le torse et déclara :

— Bien sûr que je suis un bonhomme. Qu’est-ce que vous croyez ?

En guise de preuve, il retira ses gants, les jeta au loin et chipa d’un coup sec le paquet de bonbons. Les autres se lancèrent à sa poursuite et ce fut la mêlée générale d’où émanaient les rires et les cris symptomatiques des jeunes qui profitent de leurs derniers moments d’insouciance.

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