Où le bonheur se boit et se mange en bonne compagnie

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Nous arrivons un quart d’heure plus tard chez Jérôme et Gwenaëlle (Gwen en fait comme elle se fait appeler). Jérôme est aussi un enfant du pays et un ami d’enfance d’Eric. Il a repris l’entreprise familiale de feu d’artifice, la plus grosse de la région. Bien évidemment, comme ils sont locaux, ce sont eux qui s’occupent de toutes les activités pyrotechniques des Féria, surtout le fameux « toro de fuego » et bien sûr le grand feu d’artifice de fermeture sur les bords de l’Adour.

Jérôme avait fait des études en Bretagne et y avait rencontré Gwen. Elle avait accepté de quitter ses côtes natales pour s’installer sur celles des Landes et ils avaient emménagé dans la maison à l’usine. Leur jardin était attenant à la réserve de poudre !!!

 

Nous sortons de la voiture et sommes accueillis par Gwen et Arnaud, le frère de Jérôme. Nous débarquons les victuailles et l’alcool que nous portons dans la cuisine, qui déborde à la fois de plats et d’occupants. Soudain, l’eau me monte à la bouche : j’aperçois lors de l’ouverture du frigo un plat de foie gras aussi grand que la table ! Bien d’autres mets tout aussi appétissants sont visibles, sans compter la collection de vins et liqueurs de tout genre, incluant un chaudron (un vrai !) de sangria faite maison, secret de la mère de Jérôme et Arnaud.

Outre ceux présents dans la cuisine, le reste des convives est dans le jardin, en train de boire l’apéro. Jérôme s’active à ne pas laisser de verre vide trop longtemps. Il a du boulot étant donné qu’il y a une cinquantaine de personnes : ses parents, bien sûr, quelques oncles et tantes, la femme d’Arnaud et leur bébé, les parents de Gwen fidèles à la tradition de venir dans les Landes depuis tant d’années et beaucoup d’amis : des landais, des bretons, des parisiens, des grenoblois, des réunionnais et même des canadiens !

A grand renfort de serrage de main et de claquage de bises, on se présente et on s’intègre à la foule.

Je ne m’en rends pas compte mais mon verre ne désemplit pas. Ainsi, c’est dans un certain état de… bonne humeur avancée que deux heures plus tard je m’assois à table. Qu’on se rassure : nous en sommes tous au même niveau. Seule Nadège est restée sobre : elle travaille cette nuit et son métier d’infirmière prohibe la consommation d’alcool. D’un côté, tant mieux car Eric étant aussi joyeux que moi, je me demandais si on n’allait pas devoir rentrer à pied !

Le repas débute par la sangria maison qui, apparemment, est une affaire importante dans la famille. Au début, on la déguste et comme des critiques culinaires, on exprime son opinion, tout en évitant de fâcher la matrone qui l’a faite. Puis, on en boit avec moins de modération jusqu’à ce que les dix litres y passent…

Ensuite, pour tout avouer, c’est devenu un peu flou pour moi. Les plats ont défilé et se sont mêlés aux conversations animées et aux fous rires spontanés. Je crois quand même me souvenir que le foie gras avait une texture de velours et que j’en ai beaucoup mangé, au grand bonheur de Gwen qui avait passé deux jours à le préparer. En fin de repas, c’est la grande annonce : Gwen est enceinte ! Grand joie générale ! Les bouteilles de champagne sont sabrées et la liesse se répand d’autant plus sur les convives. Je suis alors dans un état de bien-être et de bonheur qui m’a été rare d’atteindre.

 

Nous sommes en train de tranquillement siroter notre café quand Nadège déclare qu’il est 19h et qu’elle doit partir car elle ne va pas tarder à embaucher. Sa proposition est simple : soit Eric et moi venons avec elle et elle nous dépose ville sur le chemin de l’hôpital, soit nous y allons à pied depuis l’usine de feu d’artifice. Ne nous sentant pas forcément super vaillants pour faire quelques kilomètres à pince et étant de nature conciliante, nous optons pour la première option. Nous saluons tout le monde, embrassant chaudement nos hôtes et les félicitant à nouveau pour leur futur bébé. Je promets d’accueillir chacun d’entre eux à Méandres si l’occasion se présente. Puis, nous montons dans la voiture et partons en direction du cœur de la Féria.


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