Besoin pressant

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Parce que l'envie d'écrire ça peut nous prendre un peu comme une envie de chier, quoi de mieux qu'un ordi sur les genoux et quelques minutes à tuer sur le trône pour assouvir l'un et l'autre de mes besoins primaires.

Par où commencer ? Difficile, mais je vais essayer de faire de mon mieux.

Je suis une femme qui gère. Quoi ? À vrai dire, pas mal de choses. Peut-être trop, je l'accorde et je pense que cette maîtrise montre à présent toute l'étendue de ses failles.

On dit que la grossesse ça déséquilibre le centre de gravité et bien celui qui a pondu cette connerie ne croit pas si bien dire. Dieu que je comprends certaines femmes qui, une fois leur utérus gravide et leur ventre s'arrondissant, décompense de pathologies jusque là parfaitement maîtrisées... Pour résumer, ma vie à moi, gravite autour de plusieurs autres vies que l'on appelle un entourage et qui ne va pas forcément très bien.

Ma sœur traverse seule une dépression depuis plusieurs années. Mon conjoint, qui a perdu son papa il y a quelques mois, a traversé une très vilaine passe également lorsque la grossesse n'était alors qu'à l'état d'amas de cellules et pour couronner le tout, cette dite grossesse n'a pas débuté sous les meilleurs auspices... Charmant, n'est-ce pas ? Et moi dans tout ça ? Et bien je gravite. Je ne vais pas vous cacher que je suis tombée de haut lorsque Mathieu m'a annoncé être contraint d'interrompre son contrat de travail devant des crises d'angoisses à répétitions et un traitement anxiolytique instauré par le médecin traitant... Il est mon ancre, ma bouffée d'air et de bonheur... Si lui vacille, alors que me reste-t-il ?

Le travail. J'adore mon job. Travailler avec ses amies, faire un taf gratifiant baignant dans l'amour, dans la fierté, dans le bonheur, tout le monde en rêve ? Et bien je le vis au quotidien. Enfin, je le vivais... Car oui, là aussi, les limites se sont faites sentir. Satané utérus, satané bassin. Me voilà contrainte de me mettre à l'arrêt devant une vilaine sciatique. Comment je vais compartimenter maintenant ? Là bas, rien d'autre ne compte et personne ne me hante, mais ici, chez moi, seule, isolée, limitée physiquement, avec un locataire qui prend de plus en plus de place, et qui me transforme de plus en plus, tant sur le plan physique, que sur le plan moral, je vacille à mon tour.

Car oui, toi qui bouges, toi qui grandis, tu chamboules tout. Oserais-je dire qu'à cause de toi, je me retrouve chez moi à ne pas pouvoir profiter de la bouffée d'oxygène que représente mon boulot ? Oserais-je dire que par ta faute, je me retrouve avec des angoisses, et une forme de culpabilité de te faire ressentir tout ça ? Oserais-je dire alors, que j'ai besoin d'aide pour gérer cette culpabilité ? Car oui, petit bébé, il m'a fallu du temps pour t'appeler ainsi, pour m'envisager maman, pour appréhender ta présence dans mon corps, et ce, même si tu as été programmé depuis longtemps. Et c'est pour cela, que j'ai besoin d'aide. Tu mérites de ressentir ce qu'est la paix, la sérénité, la confiance et l'amour. Les angoisses d'une mère qui s'inquiète pour son entourage ? Tu ne les mérites pas, elles ne te servent à rien, tout comme, au final, elles ne me servent à rien. Il s'agit de leur vie à eux et pas de la mienne, qui au final, est si belle ! Veinarde !

Alors voilà ici le premier texte depuis une éternité, écrit sur les chiottes, les pieds fourmillants, après avoir passé l'après-midi à rechercher le meilleur babyphone ou le sac à langer idéal d'un bébé que je pense déjà aimer autant que j'aime son père qui sourit à nouvea, et surtout après avoir réfléchi à ce que je vais dire à la sophrologue que je rencontre lundi.

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