Royal Palace - I

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Je ne sais pas pour vous mais moi j'aurais aimé faire partie de l'élite, de cette race de décideurs dont on pense qu'ils ont une vie bien meilleure que la nôtre.

On regarde les couvertures des magazines peoples et l'on se prend a rêver de turpitudes, de débauches, de divorces dorés. C'est incroyable ce que l'on serait capable de faire pour avoir une vie comme la leur.

C'est du moins ce que je me disais souvent jusqu'à ce que me tombe dessus cette sombre affaire de meurtre au Royal Palace.

Une jeune fille que j'avais connus avait sauvagement été poignardée après avoir été violée et torturée. L'auteur de cet acte odieux l'avait laissée, nue sur le lit d'une suite de l’hôtel luxueux fréquenté par les stars et starlettes du moment.

La victime de cette folie meurtrière était une habitante de mon quartier que j'avais vu grandir. Rien a priori ne la prédestinait a finir ainsi. Je ne connaissais pas alors les détails de sa vie, mais elle me semblait être l'une de ces jeunes ados sans histoires autre que celle qu'elles amplifient pour se donner l'impression de devenir adulte dans la douleur.

Elle s'appelait Marie Zinev, avait à peine dix-neuf ans, et un joli minois. Un corps à damner un saint d'après ce que j'ai pu imaginer car le tueur l'avait plutôt bien amoché. Yeux bleus, cheveux teint en blond, peau légèrement halée. Bref, l'archétype de la princesse innocente qui n'attend que son prince charmant pour avoir l'impression de vivre.

La femme de ménage l'a retrouvée, nue sur le lit de la chambre 102, baignant dans son sang, lardée de coup de couteau. Sur sa peau, on pouvait voir une multitude de contusions et des brulures de cigarettes. Le tueur s'était acharné sur sa victime, et j'avais la dure mission d'annoncer à sa mère, une femme divorcé vivant seule avec ses deux enfants, la victime et son frère, la triste nouvelle.

Depuis que je travaille dans la police de cette petite ville de la banlieue, je crois qu'aucune mission ne m'a parue si difficile. J'ai l'habitude de voir la mort, si toutefois on peut parler d'habitude. Disons que le spectacle des corps sans vie ne m'impressionne plus tant qu'à mes débuts. Mais dans le cas de la petite Marie, il s'agit d'une personne que j'ai connu, que j'ai croisé dans la rue, à qui j'ai dit bonjour. Bref, ce n'est pas une inconnue. Et puis surtout, il y a sa mère.

Helena fait partie de ces femmes qu'aucun homme ne laisse passer sans la regarder. Sans être particulièrement belle, elle rayonne. Elle a ce je ne sais quoi qui la différencie des autres et attire le regard des messieurs. Et bien sûr, bien que policier, je suis comme tous, je l'avais remarqué sans jamais avoir osé lui parler.

Je suis un vieux célibataire et tiens à le rester, mais je dois bien avouer que c'est exactement le genre de femme qui pourrait me faire changer d'avis sur le sujet.

Je regrettais d'avoir à la rencontrer sans de telles circonstances. Mais ce sont les inconvénients du métier que j'ai choisi.

C'est ainsi que je me suis retrouvé dans la cuisine d'Helena pour lui annoncer la triste nouvelle. J'aurais aimé une entrevue courte, mais elle avait tenue a ce que j'entre et m'avais offert un café avant même que j'ai le temps d'en placer une. Quand enfin je put en venir au sujet de ma visite, j'étais attablé devant une tasse de breuvage fumant et Helena rayonnait devant moi.

« Qu'a encore fait Marie ? » me demanda-t-elle

« Elle a été retrouvée morte dans une chambre d’hôtel du Royal Palace » dis-je d'une voix atone, un peu comme un journaliste annonçant un génocide au vingt-heures.

« Qu.. quoi ? » bégaya la femme qui un instant auparavant était encore rayonnante « Que dites-vous ? »

« La vérité malheureusement, elle été retrouvée morte dans une chambre du Royal Palace »

« Comment est-ce possible ? Vous devez vous tromper, Marie dors dans sa chambre ! »

« Vous en êtes sûr ! » dis-je abasourdi, « je vous invite à vérifier que votre fille est bien là, je... je la connais et suis à peu près certain que le corps qui a été retrouver ce matin est le sien, d'autant que son sac et ses papiers d'identités ont été retrouver sur place. »

Helena se leva précipitamment et se dirigea vers la chambre de la jeune fille. Elle revint quelques instants plus tard avec elle.

Marie était là devant moi, encore à moitié endormi. Et je dois avouer que je n'en croyais pas mes yeux. Comment était-ce possible ?

« Quelle est cette blague ? » demanda Helena, visiblement agacé par ma présence.

« Ce n'est pas une blague madame » répondis-je cherchant à retrouver mes esprits « Ce matin a été retrouvé le corps d'une jeune femme ressemblant étrangement à votre fille, et surtout un sac et des papiers d'identités au nom de celle-ci »

« Comment est-ce possible ? »

« n'avez-vous pas perdu vos papier ? » demandais-je à la jeune femme qui semblait sortir d'un rêve.

« On m'a volé mon sac, il y a environ un mois de cela, j'ai déclaré le vol » répondit-elle

« Dans ce cas nous retrouverons trace de votre plainte, mademoiselle, pouvez-vous me dire ce que vous faisiez hier soir ? »

« Je suis sortie avec des amis, mais pourquoi cette question ? » Elle semblait maintenant tout à fait éveillée, et si elle n 'était pas aussi charmeuse que sa mère, elle avait tout de même hérité de son assurance qui lui donnait un air de maturité assez inattendue chez une jeune fille de son age.

« Un corps lardé de coup de couteau a été retrouvé tôt ce matin dans une chambre du Royal Palace, avec un sac à main et des papiers d'identité à votre nom, mais... »

« mais ? »

« … ce qui me surprend le plus, c'est que moi-même qui vous connait, du moins en temps que voisin, je vous aurais pris pour la victime ! La ressemblance est plus que frappante. Vous comprendrez que je vous pose quelques questions «

« Je le comprends mais, jusqu'à preuve du contraire, mon seul tort dans cette histoire est de m'être fait voler mes effets. C'est déjà suffisamment pénible en soi, je n'ai guère envie d'être importuné par cette histoire, je suis en pleine préparation de mes examens »

Helena qui jusqu'à maintenant s'était tenue a l'écart de notre conversation, ne put s'empêcher d'intervenir, ce n'est pas le genre de femme qui reste à l'écart des évènements qui se passe à ses cotés

« Marie a raison inspecteur, elle s'est juste fait voler ses papiers et n'a pas a répondre à vos questions »

« Je ne souhaitais pas vous importuner, mais vous comprendrez que les faits sont quelques peu troublants et méritent d'être approfondis » *

J'avais beau observer les deux femmes avec attention, elles ne laissaient transparaitre aucuns sentiments, comme si cette affaire ne les touchait pas. Comme si tout cela n'avait rien d'étrange. On retrouve une morte ressemblant de façon troublante à Marie, ses papiers d'identité au côté de la victime, et elle avait l'air de s'en moquer, prétextant qu'elle n’était pas concernée puisqu'elle n'était pas la victime.

«Bon, Je vais vous laisser car je vois que tout cette histoire vous importune, mais vous comprendrez que la justice ne puis laisser cette affaire sans mener une enquête, nous risquons fort de nus revoir» dis-je, un peu gêné par le silence des deux femmes «je vous tiendrais au courant pour vos papiers volés, mais attendez-vous a être interrogé dans les prochains jours, il m'étonnerais que le juge laisse cela passé.»

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