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Le Critique Xhritiq

Retour sur Assiégés, tome 3 de la série Terre de Xhonsamsayam.

Extrait du tome 3, chapitre 27 :

Il alluma sa bouilloire, ustensile pour chauffer l’eau dont le nom dérive du verbe « bouillir », et se servit un « thé » en trempant un sachet de ces plantes originaires des Indes (ancienne colonie britannique au sud du continent asiatique (1)) avec un nuage de lait produit par ces animaux cornus qu’il connaissait sous le nom de « vaches ».


(1) cf. mappemonde.



Ce nouveau tome de la saga « Terre » continuera de ravir les fans et de repousser les détracteurs, car il jouit des mêmes qualités et souffre des mêmes défauts que les précédents opus : un univers d’une richesse époustouflante doublé d’explications d’une lourdeur assommante.

Xhonsa poursuit également les dénonciations courageuses qui l’ont rendu célèbre. On se souvient avec révérence de sa claire métaphore aux agissements pishna dans son chapitre consacré aux bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki. On découvrira avec angoisse ses critiques à peine voilées du gouvernement raqtavian à travers l’amorce d’intrigue sur le « Brexit », au nom délicieusement exotique ; le « coronavirus » qui, comme la fièvre blanche, secoue les nations victimes d’un excès d’optimisme ; le personnage de Trump, caricature criarde de feu Maqtaxhamsayam VI ; entre autres plaisantes railleries que je laisse au lecteur le plaisir d’élucider.



Extrait du tome 3, chapitre 44 :


« Pourquoi ne pas y aller en voiture ? Plus personne ne voyage à cheval, Thierry. Et puis l'automobile nous permettrait d’atteindre des pointes de 130 km/h en respectant les limitations de vitesse. Nous pourrions également voyager à cinq dans un même engin.

– Je préfère le train. Ces sortes de voitures accrochées les unes aux autres roulent trois fois plus vite car elles sont montées sur des rails métalliques qui automatisent en outre le trajet : nul besoin de les conduire.

– Mais nous devrons nécessairement nous arrêter dans la capitale, Paris, pour le changement de gare, et cette ville est un cauchemar à traverser : il nous faudra trois quarts d’heure (1) à condition que l’ensemble des transports en commun y fonctionne normalement ! »


(1) Une heure vaut soixante minutes, une minute vaut soixante secondes, une seconde équivaut à peu près à un battement de cœur humain.



La richesse indéniable de cette histoire serait, comme à son habitude, mieux servie par une once de sobriété. Hormis ce travers récurrent chez notre bien-aimé Xhonsa, l’intrigue de la saga fâche mon âme de critique. Oh, l’univers en lui-même mérite toutes les accolades reçues, à l’exception de quelques événements qui éprouvent notre suspension volontaire de l’incrédulité. Citons notamment le chapitre dédié à Phineas Gage que l’armure narrative protège de la mort malgré une poutre en travers du crâne, blessure pourtant mortelle pour les autres personnages ; ou encore l’accession à la présidentielle de l’acteur Ronald Reagan, dont heureusement la nation imaginaire s’étonne ; sans compter Gengis Khan, Staline, Hitler, Kim Il-Sung et j’en passe, vrais méchants de contes moraux, même si on applaudit la nuance amère à les faire révérer par leurs peuples respectifs.

Non, c’est l’intrigue elle-même que j’estime malmenée : sur une toile imaginaire mais réaliste, l’auteur a concentré tous les maux et improbabilités dans le dernier acte de son récit, intitulé « 2020 ».

Des coïncidences incroyables m’ont éjecté du récit à plusieurs reprises, de même que la propension de l’auteur à évoquer des trames autrement plus alléchantes que les aventures passives de notre héros confiné chez lui et amateur de « vidéos » (images mobiles) de petits félins domestiques, tandis que le lecteur n’attend que d’en découvrir davantage sur les intrigantes « Guerres Mondiales », sur les rites aztèques, la conquête spatiale, les explorateurs polynésiens, la richesse de Mansa Moussa, l’explosion cambrienne, la résistance celte face à l’empire romain, les guerres des trois royaumes de Chine, l’extinction des dinosaures non-aviaires, les voyages de Marco Polo, les mythes aborigènes, les évasions de Yoshie Shiratori, etc. etc. etc. dont les noms seuls nous font frétiller les antennes.

On espère que l’auteur s’attellera à développer certaines de ces sous-intrigues dans de futures publications.

155 ère 10, Toriqimsayam.

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