Chapitre 19 - L'Ondo

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Au petit matin, Sauron se leva et vêtit son uniforme de la Guilde, il agrippa sa claymore et l'accrocha dans son dos. Il s'approcha de Cirth et le secoua légèrement afin qu'il soit un minimum réveillé.

— Cirth, je sors, on se rejoint tout à l'heure.

Cirth gémit comme pour acquiescer et se rendormit rapidement tandis que son compagnon quittait la chambre en fermant derrière lui. Il remonta le couloir en prenant soin de bien attacher le foulard couvrant le bas de son visage et pénétra dans la cour intérieure. Vorondil était lui aussi debout, vêtu de son armure et sa large épée dans son dos.

— Bonjour Sauron, tu es matinal.

— Les démons ont hanté mes pensées toute la nuit.

— Ne te préoccupe pas de ces paroles. Je suis certain que la bête t'a dit ça pour te faire peur. Je vais justement en ville pour en apprendre davantage. J'ai besoin de rendre visite à une ancienne connaissance. Je vais lui montrer le grimoire qu'on a trouvé lors de notre voyage.

— J'espère que tu pourras trouver plus d'informations ! Est-ce que cela signifie que je suis libre de mes mouvements pour aujourd'hui ?

— Bien sûr, comme tous nos hommes. Nous nous rejoindrons à la fin de la journée pour faire le point. Je pense que nous repartirons demain.

Le valet du prince apporta sa monture brossée et sellée et lui tendit les rênes. Vorondil les prit dans sa main et s'avança vers la sortie du château en tirant son cheval. Il mit un pied sur l'étrier, monta sur sa selle et partit au pas dans les rues de la ville. Sauron le suivit du regard jusqu'à ce que les gardes ferment les portes, puis il se tourna vers le valet qui était en train de nourrir les autres chevaux et lui demanda où se trouvait le prince Anario. Le jeune garçon posa le seau d'avoine sur le côté et fit signe à Sauron de le suivre. Il le guida dans les couloirs du château et l'emmena tout au nord, à l'arrière des bâtiments. Ils arrivèrent sur un plateau où s'entraînait Anario.

C'était une très grande terrasse de pierre grise, surélevée avec vue sur les montagnes. Un faux pas sur le côté menait à une affreuse chute dans un gouffre. Anario était debout face aux reliefs, les pieds légèrement écartés, les bras sur le côté et les yeux fermés. Il était extrêmement concentré. Soudain, sans même regarder derrière lui, il dit :

— Approche Sauron, viens me rejoindre. Veuillez nous laisser, je vous prie, ajouta-t-il en s'adressant aux autres personnes présentes.

Les gardes ainsi que le valet courbèrent le dos et se penchèrent en avant, puis ils se redressèrent et quittèrent les lieux, laissant les deux hommes seuls. Comment a-t-il fait pour savoir que j'étais là ? se demanda Sauron, stupéfait. Il n'a même pas ouvert les yeux. Il s'avança jusqu'au prince et s'arrêta juste à côté. Il regarda dans la même direction, ne comprenant pas vraiment ce qu'il était en train de faire. Anario recula son pied droit tout en prenant appui sur le gauche, recula également son bras en pliant son coude et tendit l'autre vers l'avant. Il inspira, expira, ouvrit les yeux et rapprocha son bras droit brusquement comme s'il donnait un coup de poing. Un jet d'air s'échappa de sa main comme une flèche et trancha l'un des rochers se trouvant devant eux en un instant. Il se brisa en mille morceaux. Sauron fut surpris. Il ne s'attendait pas à cela, il avait ressenti une grande puissance.

— J'apprends à utiliser les champs énergétiques qui constituent mon aura. Si je peux contrôler mes points de chakra éparpillés dans mon corps, je peux utiliser mon aura comme bon me semble.

— Im-Impressionnant ! C'est comme ça que tu as senti ma présence ?

— Tout à fait. Tu peux concentrer ton aura dans ton arme ou tes membres afin d'accroître ta puissance et ton équilibre intérieur. C'est une capacité que possédaient nos ancêtres. De génération en génération, nous l'avons perdue, mais certains individus peuvent encore la développer.

— Briser le cœur de glace d'un wendigo à main nue ? Ce serait utile lors de mes voyages avec Vorondil... Est-ce que tu peux m'apprendre ?

— Je suis encore en train de me perfectionner mais je peux peut-être t'enseigner quelques bases. Écarte tes jambes de quelques centimètres, tiens-toi droit et ferme les yeux. Si on se concentre sur les points spirituels, l'aura s'élargit, s'amplifie et devient immense. Si on possède une grande volonté, elle devient alors puissante ! Il faut que tu imagines cette volonté couler dans tes veines comme étant une partie de toi et toi à la fois. Tu dois t'entraîner à ouvrir et fermer ces points spirituels.

— Cela me paraît plus facile à entendre qu'à appliquer.

— Essaie de te concentrer !

Sauron ferma les yeux sous le regard attentif du prince. Il essaya de s'imaginer son aura comme étant un serpent sous sa peau, parcourant son corps, buvant son sang, respirant l'air de ses poumons et ayant à chaque fois pour obligation de se réapprovisionner à des points correspondant aux différents pores de passage de l'aura. Soudain, une légère brume, à peine visible à l'œil nu, enveloppa son corps pendant un court instant, puis disparut.

— Tu y es ! Tu as compris Sauron ! J'ai pu voir ton aura un bref instant !

— Sérieusement ? Je n'ai rien vu, rien senti !

— C'est normal, tu en es à peine au début. Je ne pense même pas que tu aies ouvert tes pores. En concentrant ma propre aura dans mon regard, je peux voir celle des autres et donc estimer leur puissance, tu pourras le faire aussi. Je suis surpris tout de même, mais ne sois pas déçu, cette maîtrise demande beaucoup de méditation et de patience. Elle se nomme « ondo ».

— Laisse-moi continuer encore, je suis sûr qu'en réunissant toute ma volonté, je serai capable de maîtriser ça en un rien de temps ! s'exclama Sauron, sûr de lui.

Il continua alors sa méditation et resta debout, immobile, face aux montagnes en essayant de réunir toute la volonté de son corps et en visualisant son serpent, les yeux fermés. Il était extrêmement calme. De son côté, Anario ne pouvait rester aussi passif, il poursuivit sa propre méditation ; il saisit une épée et essaya de l'envelopper de son aura en la considérant comme un prolongement de son bras et non comme une arme indépendante. Il ne tenait pas son épée. Il était cette épée.

Histoire écrite par A.L MATHERS ♥ IG @a.l_mathers

Illustrée par Noémie DUMONT ♥ IG @la_noun

Corrigée par Mélany BIGOT


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