Chapitre 03 - Amour Interdit

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Note : ce chapitre contient une illustration réalisée par Noémie DUMONT que nous ne pouvons malheureusement pas publier sur Scribay. Vos pouvez la retrouver sur mon compte Wattpad, Instagram ou Facebook ! Bonne lecture :)

Il y avait exactement vingt ans de cela, Sauron naissait dans l'étable d'une ferme aux abords du village d'Imrad. Sur un lit de paille, il laissa une rivière sanglante qui entraîna la mort de sa mère. Elle avait les cheveux longs jusqu'au bas du dos, des boucles dorées majestueuses et des yeux aussi bleus que les océans. Les villageois la connaissaient pour sa douceur et son sourire éblouissant qui réchauffait les cœurs des plus malheureux. Elle était la fille de deux nobles de la région qui l'avaient nommée Elerinna. Son éducation avait été faite de manière irréprochable au sein de leur demeure, elle arrivait toujours en avance à ses classes et se réjouissait constamment d'apprendre de nouvelles choses. C'était une jeune femme rayonnante et pleine de vie, dotée d'une extrême générosité. Tous les habitants du village la considéraient comme une véritable princesse, bien qu'elle ne fût qu'une simple noble.

Lors d'un après-midi d'automne, vêtue d'une longue robe blanche en dentelle et d'une cape en velours bleu ciel, elle se hissa sur sa monture et partit se promener en dehors du village. Sa cape se fermait au niveau de son cou à l'aide d'une broche en or renfermant en son centre un éclat de saphir. Elle avait redressé sa capuche sur sa tête, recouvrant ses boucles coiffées en natte qui lui retombait sur l'épaule. Des perles de nacre pendaient sur l'extrémité de ses oreilles, assorties au collier qui habillait sa poitrine. Sa monture était à son image, une jument musclée, aussi blanche que la neige, aux sabots argentés qui galopaient avec grâce et élégance, semblables aux pieds d'une danseuse, et à la longue crinière reflétant la lumière du soleil.

Ce jour-là, elle décida de s'aventurer dans la forêt voisine. Les arbres étaient fins et grands, entourés d'une écorce grise et râpeuse. Le sol était d'un vert vif des plus éclatants. Les rayons du soleil éclairaient chaleureusement les lieux, de petits oiseaux perchés sur les branches accompagnaient les pas d'Elerinna. Elle se sentait apaisée, elle avait l'impression de s'envoler dans les cieux et de voyager dans les contrées les plus magiques du monde. Elle se rapprocha alors d'un lac et s'y arrêta. Elle contempla les fleurs qui se trouvaient à ses pieds, quelques ancolies d'un violet royal entourées d'une multitude de boutons d'or. Puis elle leva les yeux vers l'eau brillante et, de l'autre côté du lac, vit quelqu'un qui la fixait.

C'était un homme grand et imposant. Il avait les cheveux et les yeux aussi noirs que les ailes des corbeaux, ainsi qu'une barbe naissante sur ses joues et son menton. Il portait une veste d'armure sans manches en cuir et de longues bottes par-dessus son pantalon noir. Une ceinture en argent dans laquelle étaient sculptés des dragons lui serrait le bas de la taille. Une chaîne tenant un pendentif en rubis venait égailler son torse.

Leurs regards se croisèrent longuement, le bleu des yeux d'Elerinna n'avait jamais autant brillé, et ceux du bel inconnu en firent de même. Elle avait l'impression de le connaître, complètement subjuguée. Un sentiment chaud et agréable parcourut son corps et vint éclairer son cœur. Mais plus il la regardait, plus elle se sentait gênée. Elle esquissa alors un tendre sourire et disparut brusquement dans la forêt.

Le soir, après avoir dîné avec ses parents, elle se coucha dans son lit, cheveux lâchés, blottie dans une couverture de soie. Elle scruta le plafond, repensant à l'homme de la forêt, à ses yeux obscurs, mais aussi étrangement étincelants et pleins de vie, dans lesquels semblait vivre tout un royaume, un monde magique et lointain. Son cœur accélérait et battait d'une force extraordinaire. Elle n'arrivait pas à s'endormir tant il occupait ses pensées, elle devint de plus en plus curieuse à son égard et décida que le lendemain, elle retournerait dans la forêt pour tenter de le revoir.

C'est exactement ce qu'elle fit ; elle galopa à travers les plaines colorées jusqu'au bois, descendit de sa monture et marcha calmement jusqu'au lac. Elle regarda de l'autre côté et, à sa plus grande joie, il était assis en train de lire un livre. Il relâcha ses mains, leva le dos et la tête avant de la fixer comme il l'avait fait la veille, mais cette fois-ci avec une extrême tendresse. Elle s'assit dans l'herbe, le regarda avec de plus en plus d'admiration jusqu'à la fin de l'après-midi, avant de remonter sur sa jument et de disparaître à nouveau dans la forêt. Elerinna y retourna tous les jours, ils se regardèrent avec de plus en plus d'amour, se rapprochèrent, jusqu'au moment où ils se retrouvèrent face à face, et, avec une grande timidité, elle lui dit :

— Je m'appelle Elerinna.

— Dovahkiin, répondit-il avec grâce.

Sa voix était douce et chaude. Ils se revirent souvent, échangèrent leurs anecdotes et leurs secrets avant de s'offrir ce qu'ils avaient de plus précieux : leurs cœurs. Elerinna et Dovahkiin étaient très amoureux, mais il y avait quelque chose entre eux qu'ils gardèrent secret aux yeux du monde, comme si cela pouvait leur coûter leur vie. Pour une étrange raison, elle ne parla jamais de lui à sa famille et affirma que ce qui lui importait le plus, c'était qu'elle n'avait jamais été aussi heureuse qu'avec lui. Plus d'un an s'écoula et elle tomba enceinte. Peur d'être rejetée par ses parents, elle partit un soir avec l'aide d'une servante pour accoucher dans la ferme d'un vieil ami aux abords de la forêt. Cependant, lors de cette tragique nuit, elle perdit la vie. Son amant n'était pas venu et personne n'entendit parler de lui. Lorsque le soleil se leva, sa mère et son père ayant appris la nouvelle se ruèrent jusqu'à l'étable, ils virent avec colère et chagrin le corps de leur fille sans vie. Ils rejetèrent immédiatement la faute sur le nourrisson, mais décidèrent tout de même de l'élever par respect pour leur défunte fille.

À la suite de ce tragique accident, tout le village reporta sa colère et sa tristesse sur le pauvre enfant. Elerinna était une véritable princesse qui avait amené dans le cœur des villageois un bonheur incomparable. Ils étaient terriblement peinés et auraient préféré voir son doux visage, et son fils dans une tombe, plutôt que l'inverse. Le pauvre garçon dut subir les tourments des habitants durant toute son enfance ; sa famille le rejetait et le traitait presque aussi bien que le plus piteux des serviteurs. Il lui semblait que même leurs chiens recevaient un meilleur traitement. C'est pourquoi, lorsque les parents d'Elerinna durent lui donner un nom, ils choisirent une signification elfique bien particulière... Sauron, le détesté.

Les années passèrent, et la vie de Sauron n'était que misère. Personne ne le respectait, ne le regardait ou ne lui adressait la parole. Il servait ses grands-parents nuit et jour. Son cousin, le fils aîné de la sœur d'Elerinna, avait fait de lui son valet, son esclave. Il le traînait partout où il allait, le rabaissait constamment et le maltraitait. Fort heureusement, Sauron n'était pas seul, il était proche de la famille du fermier qui était présent à sa naissance et du forgeron du village qui lui enseignait à se battre. Sa tante remarqua que Sauron avait un fort potentiel et elle en fut inquiète. Inquiète que le peu de personnes qui le soutenaient puissent faire surgir ce potentiel, il deviendrait alors un homme bien trop puissant, à la fois fort et intelligent. Alors qu'ils avaient tout fait pour l'écarter et le rendre misérable, elle voyait finalement en lui une menace grandissante. Elle décida alors de trouver un moyen de le faire exiler, mais eut vite une meilleure idée.

Un beau jour, elle paya les services d'un homme puissant dans l'objectif de le faire disparaître. L'homme en question vint le kidnapper une nuit de pleine lune, il l'emmena très loin du village. Il avait pour but de le jeter dans une forêt connue pour abriter des créatures mystérieuses qui ne faisaient qu'une bouchée des voyageurs égarés. Il y déposa le jeune homme, livré à lui-même, et partit aussitôt.

Histoire écrite par A.L MATHERS ♥ IG @a.l_mathers

Illustrée par Noémie DUMONT ♥ IG @la_noun

Corrigée par Mélany BIGOT

Actuellement disponible sur Amazon en version papier !

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