Chapitre 04 - Seul dans l'Obscurité

2 minutes de lecture

Sauron était couché sur le dos, dans la mare de sang laissée par les victimes. Il était essoufflé ; il inspira profondément et expira lentement. Il entendait cette opération se produire dans son corps, l'air entrer et sortir de ses poumons, circuler dans sa gorge. Tout son corps était recouvert de sang noircissant sur sa peau et ses vêtements. Il regarda autour de lui, une jambe arrachée, un os déboîté, une langue coupée, un œil crevé, des corps sans vie, des intestins libres... du sang partout. Il était sans voix. Sauron ne comprenait pas ce qu'il s'était passé. Pourquoi aurait-on voulu tuer toutes ces personnes ? Une envie de vomir l'envahissait, il avait les larmes aux yeux. Il voulait savoir pourquoi il était le seul survivant, mais il ne se rappelait rien, il avait perdu connaissance. Finalement, peu lui importait. Il était vivant, et ça lui suffisait amplement ; si on avait eu pitié de lui, qu'il en soit ainsi !

Il se redressa, prit appui sur son genou et se leva avec maladresse. Il enjamba avec précaution les cadavres et les membres arrachés, toujours accompagné par cette épouvantable nausée. Il se sentait affreusement mal, quelques larmes coulaient le long de ses joues, mais il les essuya rapidement avec sa manche. Quelle que soit la bête qui a fait ça, je ne veux en aucun cas être là lorsqu'elle reviendra, pensa-t-il. Il arriva finalement là où les arbres poussaient, quittant ainsi la terre humide. En s'appuyant avec sa main contre un tronc, il lança un dernier regard dégoûté vers la boucherie qui se trouvait derrière lui et accéléra le pas. Sauron s'avançait de plus en plus dans la forêt. Il ne savait pas où il allait, mais il était au moins sûr d'une chose, c'était qu'il s'éloignait le plus possible de l'endroit d'où il venait. Il ignorait ce qu'il allait trouver, mais tout était sûrement mieux que de recevoir le même sort que ceux qu'il avait vus en se réveillant.

Il trébucha souvent, se heurta et se râpa les mains contre les roches et les troncs des vieux arbres. Il avait faim, mais surtout, il avait soif. La forêt semblait n'avoir ni ruisseaux, ni flaques ou restes de pluie dans les trous. Sa bouche était sèche. Il aurait tout donné pour une gorgée d'eau fraîche. Cette eau fraîche sur laquelle on se rue pendant les longues journées d'été, lourdes et chaudes. Malheureusement, Sauron n'avait pas ce luxe. Il lécha le reste de ses larmes salées sur ses lèvres et le sang sur ses mains. Il était fatigué et tout homme désespéré dans son état aurait sûrement fait de même pour satisfaire sa soif, si ce n'est pire. Il ne cessait de se demander comment les végétaux avaient pu pousser dans un endroit aussi aride que le désert. Ses épaules et ses jambes devenaient de plus en plus lourdes, et bien que la bête l'eût épargné, il craignait de finalement mourir de faim et de déshydratation. Soudain, quand son moral ne semblait pouvoir que s'améliorer, il regarda devant lui et, entre les arbres, il vit une lumière.

Histoire écrite par A.L MATHERS ♥ IG @a.l_mathers

Illustrée par Noémie DUMONT ♥ IG @la_noun

Corrigée par Mélany BIGOT

Actuellement disponible sur Amazon en version papier !

Soutenez-nous :) Le lien est dans les commentaires

Annotations

Vous aimez lire A.L Mathers ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0