50/ La confiance de Sati et d'Iridar

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 Ba et ses guerriers évitèrent les campements dans leur course pour prévenir Iridar. Cela les aurait ralentis, sans compter les détours engendrés, puisqu'aucun de ces campements ne se trouvaient sur la trajectoire en ligne droite allant de l'embouchure dimensionnelle jusqu'à la colline. À un moment, ils avaient entendu un bruit, et l'infiltré métamorphe avait ordonné à ses troupes de s'arrêter.

 — Vous entendez ? avait-il dit. C'est peut-être "ce type" en armure. Allons voir !

 — Il serait préférable d'avertir le Gardien d'abord, avait rétorqué Morlan, qui n'avait certainement pas envie d'affronter Soucia à nouveau.

 Les récits de l'archer avaient terrifié tout le monde. Pour cette raison, ils le soutenaient.

 — C'est vrai ! C'est notre priorité ! Ne sous-estimons pas la force de l'humain, ni ne nous détournons de notre mission.

 L'ours avait accepté, et ils faisaient cap vers la colline.

 À son pied, Ba ne voyait pas le Gardien.

 — Où est-il passé ? demanda-t-il à ses collègues changeformes.

 — Pourquoi serait-il parti ? surenchérit le premier.

 — Il a sans doute déjà trouvé l'humain ! positiva le second. C'est une bonne chose, tout est déjà réglé !

 L'ours grimpa jusqu'au sommet. Il scruta les environs. Sa vision était bien moins efficace que celle d'Iridar, mais suffisait à distinguer le gros des contours. Le soldat de fer n'était pas visible, mais les traces qu'il avait laissées, oui ! Le campement du général Kros était jonché de corps immobiles, et plusieurs retranchements se trouvaient en ruine.

 — C'est quoi ce bordel ?! grogna Ba.

 — Je ne vois pas le Gardien. Ça sent mauvais.

 — Vous deux, ordonna l'ours, foncez jusqu'aux baraquements, réveillez-moi tous les endormis, et amenez-les ! Moi et les autres, on va s'occuper de cet enfant de salaud.

 — Ne parlez pas comme ça du Gardien, il pourrait vous entendre.

 — Je parle de l'humain, grosse conne !! Cassez-vous !

***

  Malgré la saison chaude, l'air commençait à devenir frais. L'obscurité avait désormais totalement engloutie la forêt. Seuls les poudroiements lumineux dans les campements permettaient de voir clair, mais une fois loin d'eux, impossible de voir à plus de deux mètres. Hormis Karathris, dotée de nyctalopie, seule Ororah parvenait à distinguer les contours de l'environnement grâce à ses yeux particuliers. Elle guidait donc la troupe.

 Sati avait neuf armes à trimballer maintenant. Il en restait plein d'autres chez Kros, mais elle n'avait pas la force d'en tenir une dixième. Et en porter neuf, ça allait bien deux secondes !

 Avant de quitter le camp, elle avait raconté à Unio le carnage auquel elle avait assisté pendant qu'il attendait à côté de l'autre retranchement.

 — Je sais. La guerre est impitoyable.

 — Le seul point positif, c'est que maintenant il y a un arc à ta disposition.

 — Combattre à l'épée fut une expérience inoubliable, mais je préfère toujours attaquer à distance.

 Sati s'était ainsi débarrassée d'un arc, et elle avait trouvé preneur pour le second qui lui restait. Seulement, elle avait reçu en échange deux épées. Là où elle fut rusée, c'est qu'elle demanda qui préférait combattre avec deux lames. Elle en refourgua six, et ne lui restait plus que trois à transporter. C'était bien plus facile, et elle ne risquait pas de se couper !

 Elle qui pourtant ne combattait pas était la plus confiante du groupe. Voir tous ces soldats armés, ainsi qu'un humain en cuirasse qui se prétendait invincible et la déesse Karathris, lui conférait un grand sentiment de sécurité. Rien ne pourrait se mettre en travers de leur route !

 Ce dont elle ne se doutait pas, c'était que Malgati avait été aperçu...

***

 — Nz'jrg, merci pour avoir permis à ce maître de m'appeler. La cité des Florantiis aurait été anéantie sans toi.

 — Je ne faisais que mon devoir, Gardien, vous le savez bien.

 — En effet, mais certains d'entre nous faillissent à leurs devoirs en ces temps. Si tu l'acceptes, je te confie la tâche d'aider ce noble peuple à rebâtir ses maisons. Je vais m'occuper de la végétation de ce côté-ci pendant que tu construis sur celui redevenu verdoyant.

 — J'accepte volontiers, Gardien. Cependant, permettez-moi une remarque.

 — Accordée.

 — On nous a signalé un humain qui voudrait libérer celui que nous avons emprisonné.

 — Cela ne m'étonne pas. Qui ne souhaiterait pas sauver les siens ?

 — D'après les témoignages de ceux qui l'ont croisé, il est "très très fort". Je me rendais justement chez les Florantiis pour réclamer leur aide.

 — Pour un humain ? C'est absurde, n'as-tu pas confiance en tes propres capacités ?

 — C'était surtout pour le repérer. Et puisqu'ils ne peuvent pas, au vu de la situation, je pense qu'il faudrait que vous le fassiez.

 — Quelqu'un d'autre est-il au courant pour cet Homme qui se balade ?

 — Tout à fait. Sir Ba allait justement vous avertir.

 — Sir Ba fera parfaitement l'affaire. Il a survécu aux Hommes pendant de nombreuses années. Et ce sera pour lui l'occasion de faire ses preuves.

 — Je vous assure, Gardien, que les descriptions faites de l'humain sont effrayantes. À mon humble avis, votre présence est requise.

 — Cela attendra. Nous n'allons pas déployer une armada complète pour une seule de ces créatures. Des défenses considérables sont déjà en place et le mettront hors d'état de nuire sous peu, si ce n'est déjà fait. Les Florantiis ont le plus besoin de moi actuellement.

 — Qu'il en soit ainsi.

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