Chapitre 23 : L'ANNIVERSAIRE DES JUMEAUX JUILLET 2013

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 Nous montons dans la suite de Thomas et nous nous installons à la terrasse, on a du pain sur la planche pour annoter les albums ! Il a fait un boulot remarquable et en plus j'avoue que je ne savais pas qu'il nous prenait en photos comme cela, oui ces dernières années avec les smartphones que nous avons, mais pas auparavant et j'en suis très heureux. Toutes ces photos nous font penser à de bons et de moins bons souvenirs, mais tout cela fait partie de notre vie.

Thomas s'approche de moi et me dit :

— Bouge tes fesses, fais-moi une place, et il s'installe dans le transat avec moi.

 Je dépose l'album sur nos jambes, j'en suis toujours à la première page, il y a une photo de la naissance des kids, ils ont quelques heures et je passe mes doigts sur cette photo.

— Tu as toujours dit que Jessica t'avait souri ce jour-là, tu sais que c'est physiquement impossible...

— Je te jure qu'elle m'a souri, elle avait quelques minutes et elle m'a souri.

— Elle t'a toujours aimé, tu sais.

 En entendant cela, mon cœur fait une fausse note, je ne suis pas prêt à raconter à Thomas que j'aime sa fille, ni que je passe mes nuits avec elle.

— C'est réciproque, Thomas. Tu sais, mec quand tes kids sont nés, il y a eu quelque chose de spécial dans nos vies, nous avons franchi le cap de l'adolescent à l'adulte en quelques minutes.  Leur naissance a imbriqué nos vies les unes dans les autres, et je sais que s'ils n'étaient pas nés, nous ne serions pas ce que nous sommes, j'en suis persuadé.

— C'est certain, cela a changé nos vies, à tous les quatre, mais parfois je me dis que quelque part, je ne vous ai pas laissé le choix, je vous ai mis devant le fait accompli et vous avez sans doute manqué quelque chose et c'est à cause de moi. La vie d'Oliver a aussi changé en acceptant de vivre avec nous.

— Pourquoi tu dis cela ?

— Julian, tu n'es pas marié, tu n'as pas de petite amie fixe, tu n'as pas d'enfant, et je me dis que j'en suis en partie responsable.

— Mec, tu es mignon comme tout, mais tu n'es pas mon genre, - je lui dis en lui poussant l'épaule, ce qui le fait sourire- ce n'est pas à cause de toi si je ne suis pas marié, je n'ai tout simplement pas encore trouvé la bonne personne.

— Peut-être que si je n'avais pas eu les enfants aussi jeune, vous auriez pu fonder une famille.

— J'ai une famille, Thomas et pour rien, tu m'entends, pour rien au monde je ne veux changer quoi que ce soit à ma vie, ni toi, ni mon job, ni ma famille. J'aime tes enfants comme si c'étaient les miens et je sais que c'est réciproque pour les six, je suis heureux avec vous, j'ai trouvé ma place. Je t'aime frangin et sincèrement je ne veux rien changer, absolument rien !

— Je sais que tu le penses quand tu me dis cela.

— Oui, je le pense Thomas, je suis heureux. La normalité n'est pas d'être marié, d'avoir un chien, une maison et deux enfants. Moi, j'ai six enfants que j'aime de tout mon cœur et je sais que ce ne sont pas mes enfants biologiques, mais pour moi cela ne change rien. Tu n'as jamais fait de remarque, alors je te pose à nouveau la question : cela te dérange que je dise MES enfants ?

— Non, surtout pas, Julian, surtout pas. J'ai toujours eu l'impression que tu partageais mon travail de père et j'en suis bien content, je sais que je peux te faire confiance dans les décisions que tu prends, cela sera toujours pour leur bien. Je sais que tu aimes Jessi plus que les autres, et c'est comme cela.  Je suis très heureux que mes enfants aient d'autres personnes sur lesquelles compter.

— J'aime autant Jessi que je peux aimer Stéphanie !!!!

 Mon Dieu, j'ai l'impression que Thomas lit en moi comme dans un livre ouvert. Cela se voit donc tant que cela que j'aime Jessica plus que tout ?

— Non, Jessi est spéciale, pour moi comme pour toi. Je suppose que c'est la première née et c'est cela qui la rend spéciale.

— Ça c'est vrai, tu as raison, je te jure qu'elle m'a souri et les autres pas, c'est ça la différence.

— Je ne sais pas si c'est cela qui fait la différence, mais je veux que tu me promettes quelque chose !

— Quoi ?

— Je veux que tu me promettes à nouveau de t'occuper de nous, comme tu as fait cette promesse à Sarah, il y a vingt-quatre ans, mes enfants ont besoin de toi, j'ai besoin de toi.

— Pourquoi tu me dis cela ? Tu as des ennuis ?

— Non, aucun.

— Thomasssssss !

— Aucun ennui, je t'aime, j'ai besoin de toi et je pense que c'est le genre de chose qui doit être dite, c'est tout.

— Je t'ai déjà expliqué que tu n'es pas du tout mon genre, laisse tomber, tes avances ne changeront rien, je lui dis en le bousculant, puis j'aoute  : je t'aime aussi frangin, et oui tu peux compter sur moi pour les années qui suivent, toi, nos frères, nos kids et Jessica.

 Thomas s'est installé dans mes bras et s'il n'arrive pas à dormir dans un avion, il adore dormir au soleil. Je déplace le pied du parasol afin que nos têtes ne soient pas trop exposées. Nous passons le reste de la journée à paresser, cela fait un bien fou. Comme prévu, nous allons dîner dans un délicieux restaurant français, une fois de plus, Oliver a fait un boulot exceptionnel, tout est en ordre ! Les albums photos ne sont pas encore prêts, il y a trop de choses auxquelles on pense, nous les leur offriront vendredi soir, quand tout le monde sera là. Malgré tout, chacun de nous a acheté un cadeau, comme nous l'avons toujours fait et comme nous le feront encore les années suivantes. J'ai été prendre une montre Breitling pour Jackson et j'ai pris des boucles d'oreilles en or rose pour Jessi. Nous retrouvons un semblant de "normalité". Je voudrais crier au monde entier que je suis l'homme le plus heureux de la planète, mais je n'arrive pas à prononcer ces mots devant Thomas. J'ai l'impression que je suis devant un puit sans fond, je suis tombé dedans et je ne sais pas comment faire pour en sortir.

 Le soir venu, nous rentrons dans nos chambres et une fois de plus, cela passe inaperçu, j'ai passé de nombreuses nuits dans la même chambre que Jessica.

— Merci Julian, les boucles d'oreilles sont magnifiques, me dit-elle en m'embrassant dans le cou, la porte à peine fermée. Je la prends dans mes bras et ajoute :

— Ce n'est qu'une partie du cadeau, ne bouge pas, je reviens.

 J'ai ouvert l'armoire et je prends un emballage rose avec un gros nœud rouge au-dessus, je lui tends la boite.

— Encore, mais tu me gâtes de trop, me dit-elle.

— Aujourd'hui ton père m'expliquait que je t'aimais plus que je ne pouvais aimer tes frères et sœur, je pense qu'il a raison... je le lui confirme en lui souriant.

 Lorsque j'ai acheté les boucles d'oreilles, j'ai pris aussi une chaine avec un pendentif en forme de cœur. C'est une réplique du "Cœur de l'Océan", un des bijoux trouvés à bord du Titanic, je sais que Jessica l'a toujours aimé et il y a quelques mois j'ai demandé au bijoutier de me le recréer. En ouvrant la boite, je lis de la surprise dans son regard, ainsi que de l'émotion, des larmes perlent aux coins de ses yeux, elle me sourit. Je prends le bijou hors de son écrin, et je le lui passe autour du cou en lui disant :

—Ton père a raison, je t'ai toujours aimée plus que les autres, mon cœur a toujours battu au rythme du tien et j'ai été le pire des connards que la terre a porté en n'acceptant pas l'amour que tu voulais me donner. Aujourd'hui je sais que quoi qu'il advienne, nous sommes unis. Je ne te promets pas d'être à temps tous les soirs pour dîner, je ne te promets pas de garder les fans à cinq kilomètres de distance, et je t'avoue que je ne suis toujours pas capable de regarder ton père en face pour lui avouer que je t'aime, mais dans tous ces doutes, il y a une chose dont je suis certain, c'est l'amour que j'ai pour toi. Je t'ai aimée le jour où je t'ai vue, tu es mon rayon de soleil, ma joie de vivre, la raison pour laquelle je me lève le matin, tu es absolument tout ce que je recherche, tu es la femme de ma vie, et si tu le veux bien, j'espère qu'un jour tu seras la maman de mes enfants. Je veux vivre auprès de toi, je veux vieillir avec toi, à tes côtés, je veux t'aimer simplement. Je t'aime Jessi comme jamais je n'ai aimé quelqu'un et comme jamais je n'aimerai une autre personne, non personne d'autre.

 Ses lèvres se sont déposées sur les miennes, ses larmes se sont mêlées à nos baisers, mais le brasier qui brûle en nous les a vite séchées. Un tourbillon, un incendie, un volcan coulent dans nos veines, le feu est en nous et nous dévore chaque instant, chaque minute et cela nous convient parfaitement bien à l'un comme à l'autre. Une fois de plus nous avons fait l'amour par terre, cela me fait sourire, nous n'avons pas besoin de superbes suites, nous employons notre lit uniquement pour dormir. Après une bonne douche, nous nous couchons enlacés dans les bras l'un de l'autre. Je me sens bien, je suis à ma place, j'ai trouvé ce qui manquait à ma vie, je suis en paix avec moi-même.

Note: le cœur de l'océan https://www.baunat.com/fr/coeur-de-l-ocean

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