Chapitre 9

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Il fallait l'avouer, son ivresse était une bonne excuse. Elle louait l'alcool, le remerciant de lui avoir permis d'ôter toutes ses inhibitions, d'arracher tous ses doutes, d'emprisonner ses remords et surtout de faire taire sa conscience. Lorsqu'elle l'avait vue entrer dans la pièce en fureur, elle n'avait pu retenir la frénésie de son cœur. Il était fou de rage, elle l'aurait même juré jaloux, et quand son regard hostile la transperça, elle se sentit fondre. Dieu ce qu'il pouvait être sexy quand il était enragé. Mais il osait encore se la ramener après ce qu'il lui avait dit, il osait se permettre d'interférer dans sa vie et ça, elle ne le permettait pas. La dispute éclata, tellement prévisible. Et il s'était approché, elle jurerait avoir vu dans ses yeux une envie de meurtre. Qu'il la tue alors. Puis, son corps se colla au sien et elle ne put réprimer un frisson. Shane Ryan  l'attirait et c'était jouissif d'enfin pouvoir l'avouer. Son regard changea et elle discerna des émotions trop exaltées, trop violentes dans ses pupilles. Elle souriait. Il était raide d'elle, c'est tout ce que son esprit embrumé et déchiré se disait.


  • Dis-moi que tu m'aimes, lâcha-t-elle alors.

Il ne s'attendait pas à ça et c'était toujours un plaisir de le surprendre. Elle savait qu'il était aussi paumé qu'elle. Elle savait que tout comme elle, il n'arrivait pas à s'avouer la vérité. Mais elle, elle était ivre, alors elle le forcerait d'une manière ou d'une autre. Elle voulait l'entendre de sa bouche. Au fond, elle le voulait lui tout simplement.


  • Tu sais que je t'aime...susurra-t-il alors en faisant glisser ses mains le long de ses bras, lentement jusqu'à sa taille.

  • Non, protesta-t-elle énervée. Dis le comme si tu donnerais ta vie pour moi, comme si rien d'autre ne comptait, comme si tout au monde ne tournait qu'autour de moi ... Comme si t'y croyais, espèce d'enfoiré !

Il avait abandonné, il ne voulait plus se prendre la tête et elle le savait. Il avait dit ce qu'elle voulait entendre et ni l'un ni l'autre ne savait si ces paroles étaient véridiques ou non. Mais elle, quoi qu'il dise, continuerait de le pousser dans ses retranchements de toute manière. Elle aimait trop ce jeu. Elle aimait trop le pousser à bout, car il n'était jamais si beau que quand elle le mettait dans tous ses états. Elle redressa la tête, dégageant son cou avant de lui sourire et de lui lancer un regard provocateur. Le Ryan  avait chaud. Il avait envie d'elle. Envie d'elle à en crever. Oubliant tout, il les libéra alors.

Laney avait sentit ses mains contre sa taille, elle avait senti la pression de ses doigts, la force de ses bras qui la collait contre lui. Elle avait remarqué la lueur dans ses yeux, ce désir qu'il éprouvait et elle priait pour ne pas oublier tout ceci quand elle dégriserait. Les lèvres qu'elle désirait tant s'approchèrent, lentement et elle sentit son souffle frais contre sa bouche. Ses mains qui prenaient appui contre le lavabo jusque la, se redressèrent jusqu'à sa nuque qu'elle empoigna. le Ryan ne tarda pas plus alors et plaqua ses lèvres contre les siennes, fiévreux. Laney oublia alors instantanément toutes ses pensées. L'odeur de Shane , était douce et froide à la fois, avec son parfum qu'elle aimait tant en cet instant, l'envahit complètement. Sa bouche l'inonda, l'enflamma toute entière alors qu'il l'embrassait si bien. Sa main droite se plaça contre sa nuque et sa main gauche resta à sa taille alors qu'il la plaquait encore plus contre lui. Elle déposa sa main droite sur la joue du ténébreux la faisant glisser lentement jusqu'à sa gorge puis sa nuque, tandis que sa main gauche se cramponnait à ses épaules puissantes, lui offrant le soutient nécessaire pour ne pas chavirer. Le brun décolla un instant ses lèvres des siennes, haletant. Elle vit alors dans ses yeux le reflet des siens : passion, désir, avidité.

  • Tu me rends fou... murmura-t-il alors à son oreille avant de l'embrasser dans le cou.

Les bras avides de la Moreno le tirèrent néanmoins rapidement pour qu'il lui revienne et il n'hésita pas une seconde avant de percuter ses lèvres, plus brutalement cette fois. Le Ryan sentait la passion beaucoup trop : trop dévorante. Tous ces gestes à elle, devinrent plus enflammés, alors que lui aussi arrêtait enfin de se contenir. La bouche de Laney s'ouvrit légèrement, lui laissant l'accès qu'il désirait. Le désir aussi abject qu'insensé qu'il lui portait lui faisait mal. Il la voulait toujours plus, toujours plus près, toujours plus fort. Sa langue entra alors dans sa bouche et ce fut comme une explosion de saveurs qui le prirent. Elle ne résista pas non plus pour y gouter, laissant sa langue jouer avec la sienne. Les mains du Ryan abandonnèrent la nuque et la taille de la jeune femme, pour glisser le long de ses côtes, de ses hanches et enfin saisirent ses cuisses. Laney  se cabra alors instinctivement sous l'onde particulièrement bestiale qui la secoua. Elle faillit gémir d'envie. Il la souleva agilement et ses jambes s'insinuèrent autour de sa taille. Il la plaqua violemment contre le mur et les mains de son amante glissèrent contre son torse où elle put agripper sa chemise pour continuer malgré tout à le coller toujours plus près. Le plaisir qu'ils ressentaient tous les deux était à la fois un soulagement pour avoir enfin arrêté de combattre et de résister et à la fois une torture lorsqu'ils songeaient à la réalité qu'ils devraient affronter par la suite.


Les mains du taciturne quittèrent les jambes de la Moreno , la forçant à plus se cramponner encore pour rester contre lui. Il insinua alors sa main droite sous son tee shirt, contre ses reins et elle se sentit frémir alors que ses doigts caressaient délicatement sa peau. Les mains de Laney s'agrippèrent contre ses épaules alors que son dos s'arquait de convoitise, excitant plus qu'il n'était permis le Ryan . Les lèvres de ce dernier quittèrent à nouveau celles de la Moreno , mais pour mieux se déposer contre son cou qu'il effleura délicatement, lui procurant un plaisir dingue. Elle le voulait, elle le voulait entièrement. Soudain, un éclat de rire les fit sortir de leur bulle passionnel et ils entendirent quelqu'un frapper bruyamment à la porte. Les amants se crispèrent et s'arrêtèrent net. La réalité les avait déjà rattrapés.


******

Quel mal de crâne ! Laney se réveilla douloureusement en se massant la tête. Il faudrait qu'elle arrête rapidement ses conneries... Les lendemains étaient toujours plus atroces. Lentement, elle essaya de se rappeler des derniers événements de la soirée. Elle se releva alors brusquement, en revivant les derniers instants marqués par sa mémoire. Oh non... Elle avait vraiment succombé à Shane Ryan ?! Elle avait trahi sa meilleure amie ?! Et mise à part ce point, elle n'avait aucun regret... Mais qu'est-ce qui lui prenait bon sang ! Comment avait-elle pu être si bête ? Et en plus... Elle n'était pas repartie chez Matthew ? Non, elle était bel et bien dans sa chambre. C'est vrai, c'est Justin qui les avait interrompus et qui l'avait ramené ici. Un peu plus et elle aurait conclu avec le ténébreux et elle n'avait pas moyen de savoir si ça aurait une bonne ou une mauvaise chose... Difficilement, elle se leva et descendit telle la loque humaine de base les escaliers. Elle se crispa un instant en remarquant Sydney , assise sur le canapé, les yeux dans le vide. La culpabilité s'immisça aussi vite dans sa poitrine et elle s'approcha lentement. Sydney avait l'air mal, très mal.


  • Sydney ? l'appela Laney en s'asseyant à ses côtés. Ça va ma belle ?

  • Ça y est, répondit la blonde dans le vague.

  • Quoi donc chérie ?

  • Ça y est, répéta-t-elle. Il m'a quitté.

La brunette  se pétrifia tout en écarquillant les yeux de surprise. Il l'avait...quitté ? Impossible, il n'aurait tout de même pas... Mais qu'est-ce qu'elle avait fait ? Se sentant défaillir, Laney prit délicatement son amie dans ses bras, qui après quelques instants, fondit en larmes contre sa poitrine. La Moreno , elle aussi versa son lot de larmes en repensant à ce qu'elle avait fait la veille.


Trahison.

Ce mot se grava dans son esprit avec violence et ses bras resserrèrent son étreinte contre sa meilleure amie.

  • Désolé... ne put-elle alors s'empêcher de susurrer.

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