Chapitre 8

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Son truc à elle, c'était de se remettre en question. Elle se sentait toujours inférieure et elle prenait toujours tout pour elle. Elle culpabilisait pour un rien, se flagellait de remords pour rien. Cependant, quand elle comprit que les larmes de sa sœur coulaient à cause d'elle, quand elle s'avoua qu'elle avait joué avec ses sentiments en jouant avec son amant, quand elle comprit que ce n'était pas qu'un simple jeu de haine entre eux, la culpabilité devint telle, qu'elle n'arrivait plus à le supporter. Elle était forte, affrontait toujours tout de front, mais là, elle était paumée. Ce Ryan lui avait vraiment pourri la vie. Alors elle commença par s'isoler, elle partit chez son cousin Matthew  en prétextant une excuse idiote à Sydney . Ses amis avaient alors tenté de la joindre mais elle les avait ignorés. Son cousin était sympa, mais il était trop attaché à de mauvaises choses. 


Au début, Laney résista, puis petit à petit, elle se laissa aller. Elle commença à boire, puis continua jusqu'à l'ivresse. Puis elle fuma de nouveau quelques clopes comme autrefois, avant de fumer des joints et elle songea même alors à s'attaquer aux drogues dures, complètement perdue désormais. Pourquoi se mettait-elle dans de tels états pour cette histoire ? Parce qu'il quittait ses pensées seulement dans ces moments-là ! À cet instant, elle était dans le salon et venait de finir une bouteille de vodka. Elle était plus souvent déchirée que sobre désormais. Son portable sonna et elle reconnut alors Justin qui l'appelait. Elle décrocha, alors que la tête lui tournait.


  • Allooo, dit-elle d'une voix cassée.

  • Laney? Ah j'arrive à te joindre enfin ! Qu'est-ce que tu fous ?

  • Je suis chez un cousin, t'inquiètes chéri, dit-elle en s'allumant une clope.

  • T'as l'air bizarre Laney ... soupçonna le brun. Bon écoutes, tes amis sont plutôt inquiets, tu leur manques tu sais. Ça fait une semaine que tu ne donnes pas de nouvelle. Ce soir, c'est l'anniversaire de Tristan . Tu devrais venir. Ils seraient contents de te voir débarquer.

Laney pouffa, avant de sourire légèrement et de raccrocher. Après tout pourquoi pas ? Elle était trop ivre pour réfléchir convenablement. Lamentablement, elle enfila un short moulant en jean et un teeshirt blanc qui laissait transparaitre son soutien-gorge rouge sang. Elle enfila des bottines brunes et une veste avant de sortir dans la rue en titubant. La nuit était tombée depuis longtemps. Elle eut du mal à se diriger, mais heureusement, l'appart de Tristan n'était pas bien loin. Elle y parvint avec beaucoup de difficultés néanmoins, une vingtaine de minutes plus tard. Elle monta les escaliers et toqua alors à la porte, avant d'allumer une nouvelle cigarette. C'est un Tristan surprit qui ouvrit la porte. Laney en l'apercevant, cria son nom avant de lui sauter au cou. Derrière, se tenaient beaucoup de monde, dont « ses amis ».


  • Laney ? demanda le brun étonné.

  • Joyeux anniversaire mon chou, dit-elle alors avant de l'embrasser furtivement sur les lèvres à la surprise générale et de rentrer.

Les regards étaient braqués sur elle. Sexy. Dans un autre monde. Elle était à des kilomètres d'eux. Elle était ivre, ça se voyait et pour beaucoup d'entre eux c'était la première fois qu'ils la voyaient ainsi. Pourtant elle en avait eu d'autres des crises du genre, où elle se laissait complètement dépasser par les événements et subissait un changement total de personnalité. Elle enleva sa veste et les regards masculins s'intensifièrent sur elle. Justin était présent, quand il l'avait eu au téléphone, il n'avait pas cerné l'étendue de son comportement. Chelsie et Whitney , très inquiètes, n'osèrent malgré tout pas la voir alors qu'elle discutait avec un ami de Tristan qu'elles ne connaissaient pas. Elles se regardèrent gênées, Laney n'allait pas bien, vraiment pas bien. Jude et Kyle eux étaient déjà bien trop imbibés pour s'inquiéter et étaient juste heureux de la voir parmi eux.


Le Ryan lui, était tout sauf heureux de son côté. Il était à l'étage et avait accompagné sa copine se coucher, car elle était malade. Il s'en foutait, il n'était pas d'humeur à faire la fête de toute manière. Il n'était d'humeur à rien en fait. Toutes ses pensées étaient constamment tournées vers une seule et même personne. C'est simple, il n'arrivait plus à se la détacher de la tête et il ne comprenait même pas pourquoi. Depuis quelques jours, il devait cependant s'avouer qu'elle lui manquait terriblement et c'était atroce à assumer, car tout était sa faute. Pourquoi est-ce qu'elle l'obsédait tant ? Au fond de lui, il se doutait de ce qui se passait en lui. Attention, jeu, attirance, excitation, manque, jalousie... Rien n'était anodin.


Il attendit que la blonde s'endorme avant de redescendre profiter de la fête. Alors qu'il descendait les escaliers, il aperçut quelque chose qui lui glaça le sang. Elle était là. Oui c'était bien elle, qui dansait de manière si serrée avec un pauvre inconnu. Il fit un pas instinctif en avant, prêt à aller éclater la tête du connard qui osait poser ses mains ainsi sur elle avant de se reprendre. Qu'est-ce qui lui prenait ? Elle n'était pas à lui. Elle était libre ! Mais il ne pouvait s'empêcher d'être jaloux. Vraiment jaloux. Ses yeux ne se détachèrent plus d'elle. Elle lui avait tant manqué et elle était maintenant là, devant lui et il avait déjà envie de l'étrangler tant elle le foutait hors de lui.


La musique cessa enfin, au plus grand plaisir de Shane . Sauf que le couple partit aussi vite s'isoler dans la salle de bain. C'était hors de question. Elle était complètement ivre, elle allait regretter. Ce n'était pas son genre. Il se devait de lui faire éviter ça n'est-ce pas ? Sans même y réfléchir, il les suivit et retrouva l'inconnu entrain d'embrasser langoureusement celle-ci contre le lavabo. Plein de haine, il le tira à leur plus grande surprise et l'éjecta de la salle de bain en un coup de poing avant de refermer la porte à clé derrière lui. Sa respiration était saccadée sous le coup de la colère et il se retourna lentement sur Laney qui le regardait furieuse.


  • Je peux savoir ce qui te prend ? s'écria-t-elle en pointant un doigt accusateur sur son torse.

  • Tu rigoles ou quoi ? s'exclama-t-il alors. T'allais te faire sauter par cet idiot dans la salle de bain !

  • Et alors ?! T'es pas mon père à ce que je sache. Alors mêle-toi de ta putain de vie et va donc voir ta copine au lieu de t'occuper de ce que je fais.

Le Ryan allait péter un câble. Elle le rendait complètement dingue. N'y résistant plus il s'approcha vivement d'elle jusqu'à la bloquer contre le lavabo. Leurs corps étaient collés, ils étaient plus proches que jamais et le ténébreux semblait vouloir l'étrangler tant le mépris se lisait dans ses yeux. Ils s'affrontèrent du regard puis peu à peu, leurs pensées respectives prirent une tout autre direction. Laney sentait le corps puissant du taciturne contre le sien, lui procurant des sensations indéfinissables. Lui la voyait entre ses mains et sentait une chaleur dévorante le bruler. Elle était accessible, il la soumettrait s'il voulait. Et Dieu savait combien il la voulait. Elle l'attirait trop. Ses pensées avaient trop été prises par elle. Son corps frémit. Putain. Il n'en pouvait plus de se mentir.


  • Dis-le ! lui ordonna-t-elle alors avec une lueur de défi.

  • Quoi donc...susurra-t-il en rapprochant sa tête de la sienne, reniflant la douce odeur de ses cheveux.

  •  Dis-moi que tu m'aimes, exigea-t-elle alors.

Shane se redressa et la regarda, stupéfait et complètement subjugué. Il en avait marre de réfléchir, marre de se poser cinquante mille questions, marre de devoir agir de telle ou telle manière, marre de faire ce qu'il devait faire au lieu de ce qu'il voulait faire, marre de chercher à comprendre, marre de la voir si loin de lui, marre de devoir se retenir, marre de ne pas pouvoir l'avoir, marre qu'elle ne soit pas à lui, marre de s'interroger, marre de résister. A présent, il n'en avait rien à foutre de sa fierté, de son arrogance, de ses sentiments, de ses pensées ou encore de sa conscience. Il la voulait, c'est tout ce qui comptait.


  • Tu sais que je t'aime...susurra-t-il alors en faisant glisser ses mains le long de ses bras, jusqu'à sa taille.

  • Non, protesta la Moreno énervée . Dis-le comme si tu donnerais ta vie pour moi, comme si rien d'autre ne comptait, comme si tout au monde ne tournait qu'autour de moi ... Comme si t'y croyais, espèce d'enfoiré !

Elle le défia du regard et il se sentit s'y perdre. Il se foutait d'absolument tout autour. Il ne pensait qu'à elle. Il aurait tout donné en cet instant pour elle, tout oublié pour elle, tout fait et tout dit pour elle. Alors, n'y tenant plus, il fit ce qu'il l'obsédait depuis bien longtemps et captura fiévreusement ses lèvres.



Le point de non retour était atteint.

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