Ce qui cloche avec le concept d'identité.

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Je vais essayer de montrer ce qui cloche avec le concept d’identité.

Partons d’un fait : l’identité est le nouveau mot à la mode.

Et comme la droite, et même l’extrême droite sont à la mode, on a donc droit à une

« génération identitaire ».

C’est un nouvel habit pour de vieilles haines, car l’ennemi est toujours le même.

Il s’agit de combattre l’immigration sauvage, de lutter contre « le grand remplacement » (qui dure, selon certains, depuis si longtemps, qu’il en devient paresseux) .

Tout cela est fort vague, une rapide discussion permet de comprendre de quoi l’on parle : les musulmans ou les arabes (ces deux termes ne sont pas du tout synonymes, mais la haine ne perd pas son temps en distinguos subtils) .

Tout discours contradictoire, à commencer par le mien, ne sont que des élucubrations d’intellos- bobos ou d’islamo- gauchistes ( je n’en ai jamais croisé un seul, mais cela fait sans doute trop longtemps que je vis à la campagne) .

Désolé , mais l’objectif de ce défi n’est pas de se lancer dans des polémiques sans fin, en utilisant des arguments préfabriqués, mais de réfléchir.

Je suis surpris de voir combien ce concept d’identité est accepté comme une évidence.

On peut déplorer la mainmise de la droite dure sur le concept d’identité de la France,

ou sur celui de patrie, mais il faut noter que la gauche n’échappe guère au mirage identitaire.

Le mouvement LGBT, la lutte contre l’homophobie vont reprendre cette logique de défense d’une identité différente. Le mouvement queer va même jusqu’à inscrire cette notion au cœur de son combat.

Diane Lamoureux défini ainsi le queer : « Le queer représente cette idée que les identités ne sont jamais clairement définies, qu’il y a toujours une recomposition de l’identité selon les circonstances et le milieu. La pensée queer permet de mettre en lumière de cette fluctuation des identités. »

De nouveau, évitons les débats préfabriqués et réfléchissons.

Tout le monde semble accepter cette notion d’identité comme évidente, tout le monde semble prêt à vivre et mourir pour elle.

Un doute me saisit : Suis-je le seul à trouver qu’il y a quelque chose qui cloche ?

Pour nous, en philosophie, l’identité a le sens suivant A= A, ce que nous pouvons appeler l’identité numérique.

C’est un concept intéressant d’un point de vue logique, mathématique voire métaphysique, mais cela ne vaut pas la peine de vivre ou mourir pour elle ?

Mais enfin, Monsieur, il ne s’agit pas de cela : il s’agit, ici, de mon identité, ce que je suis au plus profond de moi.

Alors là : je suis perdu !

Je suis ce que je suis : si je suis identique à moi-même, comment peut-on détruire cette identité ?

Comment la France qui s’est construite sur des siècles avec des populations de toutes origines et avec des français basques ou bretons (et bien d’autres !) qui ne parlaient pas un mot de français, peut-elle avoir une identité ?

Si l’identité sexuelle est mouvante, et même indépendante de la biologie, sur quoi peut-elle donc s’appuyer ?

Bref, rien ne me semble plus obscur que ce nouveau concept d’identité !

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