Préparatifs

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Un vendredi, c'est toujours annonciateur d'un weekend, surtout les vendredis où nous avions une séance centrée sur la douleur. C'était la quatrième ou cinquième séance, on commençait à être rodé. C'étaient des journées suspendues ou je me préparerais, je réfléchissais ou allez, jusqu'à où. Camille faisait de même de son côté, jusqu'à où je tiendrais.

En rentrant, je préparais succinctement le salon, je déplaçai meuble et banquette pour avoir tout le loisir de l'enchainer au centre du salon et pouvoir graviter autour d'elle. J'étais excité à l'idée que nous allions pousser le jeu plus loin. Lors de la dernière séance, il y avait un vinyle de musique tribale atmosphérique qui nous avait emporté dans une trans assez unique sans qu'on s'y rende compte. J'ai voulu pousser l'expérience plus loin, j'ai réussi à trouver le vinyle d'un album qui me hante. Loin d'être une musique écoutable du tout venant, du doom, plus précisément du funeral doom. Ce genre de musique capable de vous amener au plus profond des méandres de votre esprit.

J'ai reçu la galette hier, le timing était juste bien. Mais en attendant pour les préparatifs, j'avais mis à fond un gros death metal, pour me vider la tête. Je plaçais les cordes, les harnais, nettoyer les sextoys. Puis j'ai passé un bon moment à jouer avec mon amplie et les enceintes pour obtenir un son enveloppement tout le salon. N'en déplaise au puriste, ça sera un système en 4.1 pour de la musique et pas de la stéréo. Enceinte au quatre coins du salon et un gros caisson de basse, j'aime ce caisson de basse, mes voisins un peu moins.

Elle arriva tôt, même très tôt, 18 h 30, un miracle ou un après-midi de posé, ou simplement le fournisseur internet qui faisait une maintenance qui les empêchait de travailler. Elle rentra, me gratifia d'un "Bonjour maitre" et se dirigea dans la chambre. C'était son moment pour se mettre dans l'ambiance, le jeu.

Je finissais mes petits ajustements du salon, puis ouvrit l'armoire, dedans se trouvait un de mes derniers cadeaux que Camille m'a fait. Un costume d'un tailleur. Je le mis pantalon gris anthracite, chemise noire et chaussure noire. "Tu porteras autre chose que des Doc's au moins" au moins ça dure plusieurs années une paire de Doc's!

Je mis le vinyle sur la platine plus vielle que moi, tout était prêt, ne manque que Camille, j'étais un peu stressé comme à chaque fois en prévision de devoir briser Camille à coup de lanière de cuir. Le claquement des talons se fit entendre sur le carrelage. Elle arrivait en talon haut percher et un string échancré à l'indécence total, qui ne couvrait que ses lèvres intimes.

Intérieurement cette situation me fit rire, on était devenue les caricatures de la soumission qu'on ne voulait pas être au début, moi en costume, elle en talon et juste en culotte. Il n'y avait pas de sourire en coins, on était concentré sur un jeu qui nécessitait de se mettre dans une bulle absolut.

Elle se mit sous les cordes qui pendaient du plafond. Je lui passai les laniers aux poignées puis tira sur les deux cordes. Cette fois-ci, pas de main attachée au-dessus de la tête, mais les bras écartés, attachés en l'air. Je mis la tension des cordes comme à chaque fois, elle ne doit toucher le sol que de la pointe de pied, pile la hauteur des talons.

Camille était là, pendu, donné aux milieux du salon, fière, tenant droite, le visage encore victorieux. Il y a une heure, elle devait sûrement traiter une somme de travail colossal, à présent mon but était de la briser, lui faire oublier jusqu'au moindre centime de comptabilité, qu'elle ne devienne que douleur est gémissement.

Je finis le rituel de début de séance, j'ai sorti deux vers à shot, et les remplis d'un élixir tout droit venu des iles d'Islay. Pris un autre grand verre à pinte que je remplis d'une bête industrielle.

Je pris les deux shooter et me placa devant Camille.

— Ton safe word

Elle annonça le nom de la souris jaune faisant des éclaires.

– Si tu ne peux pas parler

Elle tapa trois fois aux sol du pied, fit une pause et recommença

– Si tu ne peux pas bouger

Elle se mit à fredonner un riff de guitare impossible à déloger de son crane une fois installé.

J'apportai le shooter aux lèvres de Camille, je pris le mien aussi et nous avalons le liquide tourbeux a en s'en décrocher le palais. Il ne me restait plus qu'à abaisser la buse de lecture de la platine pour commencer.

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