Le sommeil est lourd pour Minou qui, comme à son quotidien, a passé la nuit à se rincer le gosier en taverne et se remet de ses émotions nocturnes. Le corps est tout aussi pesant que le sommeil alors que la chaleur des rayons du soleil viennent réchauffer le visage. Les yeux s'ouvrent, les azurs de la brune balayent la chaumière, dans un flou. Une silhouette se profile alors, le silence règne. Piastre. La Maire se frotte les yeux, reprend peu à peu ses esprits qui quittent lentement les bras de Morphée.
Il est là, à griffonner quelque chose sur un vélin. Elle l'avait aidé à se repérer lors de son arrivée à Saintes et elle l'appréciait. Des discussions en entraînant d'autres, elle lui avait proposé d'être son garde du corps. Une extravagance qu'elle s'était accordée.

Minou n'a pas grande peur dans la vie, si ce n'est la solitude qu'elle n'apprécie que rarement, que lorsque elle la choisit. Minou est toujours entourée, elle en est ravie. Toujours à courir à droite et à gauche, les sommeils étaient solitude depuis quelques temps. La brune aime à ce qu'on prenne soin d'elle, qu'on la protège, qu'on veille sur elle même si elle aime à râler et à le nier dès qu'elle en a l'occasion. Un caractère.

Piastre est là, il veille sur elle, sur ces sommeils et sur ses déplacements, il est protecteur et cela la rassure. Les jambes glissent hors de la literie, les pieds viennent se poser au sol et le corps se redresse, sans un bruit. Minou s'avance vers son garde du corps et le sien est nu. Un bras rattrape la couverture dans laquelle la brune vient s'enrouler. A pas de loup, furtivement, le menton de la jeune femme vient se poster au dessus de l'épaule de l'homme plus âgé et il semble concentré. Curiosité. Une phrase soufflée vient alors le questionner sur son activité. Les mains tiennent la couverture du bout des doigts, elle sourit.