Chapitre 16

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Esmée

À présent que Lirédus est hors de portée, il est tant d'affronter Ania qui n'a pas levé le petit doigt pour sauver son complice. C'est même tout le contraire qui se produit, elle sourit comme une démente, les bras en l'air en tournant sur elle-même. Je suis sidérée et suspicieuse face à son comportement. Quelque chose m'indique que ça ne va pas être de tout repos pour la combattre. Pourtant contre toute attente, elle n'attaque pas, c'est même tout le contraire qui se produit. Ania se prosterne face à la mer, devant Poséidon qui s'avance vers nous ruisselant de goutte d'eau. Le Dieu des océans est imposant comparé à ses frères. Sa musculature digne des plus grands guerriers d'Olympe est impressionnante, cependant son visage inspire la bonté alors que ceux de ses frères dévoilent l'autorité et la peur. Arrivé à notre hauteur, Poséidon sourit tendrement à Ania, caresse son visage du bout des doigts, avant de me bloquer la vue de son dos et de l'embrasser à pleine bouche.

Zut alors, à celle là je m'y attendais pas. A priori, je ne suis pas la seule à être surprise. Andrew qui vient tout juste de me rejoindre, reste stupéfait face au spectacle qui s'offre à nous. Une fois leur échange salivaire terminé, le Dieu des Océans se retourne dans notre direction en blottissant contre son torse robuste la grande prêtresse.

— Bonjour Déesse de la nature et Dieu des ombres, félicitation pour votre victoire commune, prononce-t-il d'une voix enchanteresse.

Nous le saluons à notre tour, tout en gardant un œil sur le couple face à nous. Par le lien qui nous unit, j'interroge Andrew de toutes les questions qui me mitraillent l'esprit. Cependant, mon âme sœur me répond que lui même n'était pas au courant de cette relation. Nous voilà dans de beaux draps, est-ce réellement Poséidon ou Halgamet qui se joue de nous? La réponse tant attendue ne tarde pas à nous être donnée, quand le trident du Dieu des Océans apparaît dans sa paume de main. Un rayon doré illumine le couple avant de disparaître sous nos yeux.

Je me retourne vers Andrew qui m'observe aussi surpris que moi.

— Maintenant, on fait quoi ? Demandé-je

mi-figue, mi-raisin.

— J'en sais rien, Poséidon vient juste de nous enlever la pièce manquante pour retrouver Halgamet, soupire t-il en se frottant le visage.

Pas faux, nous sommes dans une impasse sans possibilité de faire machine arrière. Désappointée, je m'assois en tailleur sur l'herbe en réfléchissant à une solution, Andrew me rejoint, lassé par cette situation en posant sa tête sur mon épaule. Nous restons dans cette position un bon moment sans prononcer le moindre mot. Lorsque je suis happée par une lumière qui sort de la grotte de la grande prêtresse. Je pousse délicatement le visage de mon beau brun, me redresse en quatrième vitesse sous son regard éberlué, qui ne saisit pas mon changement d'attitude.

— Regarde, pointé-je du doigt la caverne.

— Qu'est-ce que ça pourrait être ?

— Je ne sais pas, mais on devrait aller voir, qu'en penses tu?

— Oui, mais tu restes derrière moi et je ne plaisante pas Esmée.

D'un signe de tête j'acquiesce, puis comme demandé, je reste en arrière. À l'abord de l'orifice, nous avançons avec méfiance dans l'antre de la grande prêtresse. Ce que nous découvrons est des plus basique, des grigris cloués dans la roche, une cheminée où une marmite est déposée sur les cendres encore fumantes. Néanmoins ce qui attire mon attention se trouve sur la table rectangulaire en bois, au centre de la pièce, où deux gros livres sont encore ouverts. Je m'approche de la console et survole du bout des doigts les écritures grecques inscrites quand un jet de lumière surgit sur un mot bien précis "Olympe", avant de s'évaporer sous mes yeux. Andrew qui était à mes côtés m'observe incrédule.

Ania, nous aurait-elle laissé un indice avant de disparaître dans les profondeurs de l'océan Atlantique ?

— Est-ce que Halgamet serait sur le Mont ? M'interroge Andrew reprenant ses esprits.

— Je le pense, cependant je n'arrive pas à comprendre l'intervention de Poséidon, réponds-je décontenancée.

— Il est peut-être de mèche avec Halgamet, qu'en penses-tu ?

— J'en sais rien et pour avoir notre réponse il faudrait que l'on puisse se rendre sur le Mont. Seulement, Zeus refuse notre présence dans son repère, soupiré-je en emportant le livre.

Nous quittons la grotte, déboussolées par les derniers événements vécus, sans avoir obtenu une explication concrète. Le soir venu, nous nous arrêtons dans une petite auberge qui ne paye pas de mine, afin de nous restaurer et nous reposer. Allongée sur le matelas de ma chambre, je manipule le grimoire de la grande prêtresse, quand les pages se mettent à virevolter seules, avant de se figer. De nouveau un mot apparaît en surbrillance et cette fois-ci, il s'agit d'un prénom" Héraclès ". Aussitôt je saute du matelas et pars en vitesse frapper à la porte d'Andrew. Il apparaît vêtu d'une serviette autour de sa taille. À cette vision, je déglutis difficilement, oubliant limite pour quelles raisons je suis au pas de sa chambre.

— Esmée? Qu'est ce que tu fais là ? Tu as des ennuis ? s'enquiert-il en sortant dans le couloir.

— Euh... non… j'ai un nouvel indice, prononcé-je d'un timbre un peu trop aigu.

Andrew me fixe d'un drôle de regard, avant de me pousserdélicatement d'une main posée dans le creux de mes reins, et m'invite à pénétrer dans son antre. Il referme la porte derrière lui, me fait face, croise les bras sur son torse, tandis que je ressens une soudaine envie de toucher sa peau. Je secoue la tête pour me remettre les idées en place, mais son regard qui me déshabille ne m'aide pas. Bon Dieu, il me fait quoi là ? Et Zut, je suis en nuisette, non mais quelle cruche ! Vite Esmée trouve un truc à dire.

— Andrew ? Le nom d'Héraclès te dit quelque chose ? Demandé-je rougissante face à son comportement de prédateur.

— Hum, laisse moi réfléchir, murmure t-il avant d'avancer de quelques pas.

Punaise, réagit Esmée sinon tu es fichue. Avoue que tu en meurs d'envie, m'apostrophe la voix de ma conscience. Je zappe cette réflexion et me concentre sur

Andrew, n'est plus qu'à quelques centimètres de mes lèvres, lorsqu'il susurre un oui. Sentant ma gêne, il recule légèrement et m'explique d'une voix rauque et éraillée que c'est l'un des fils de Zeus, qui a disparu lors d'un combat.

— Ok, donc se pourrait-il que Halgamet soit sous son apparence ?

— Bonne question ma déesse, pour le savoir il faudrait que je me mette en lien avec Hadès.

— Bon, bein, je te laisse te renseigner dans ce cas, m'expliqué-je en tentant de me faufiler.

Malheureusement, je n'ai pas le temps de le contourner que Andrew me retient par la taille, me rapprochant dangereusement de son torse et de ses lèvres pleines. Ça y est je suis fichue, je ne peux plus résister, son odeur musquée appelle à la luxure et décuple tous mes sens. Lorsque sa bouche investit la mienne, je fonds. Mon corps ne peut plus résister. Je frissonne de plaisir et de désir, au moment où ses doigts frôle ma cambrure à travers le tissu en soie. Andrew se détache de moi, essoufflé, ses yeux brillants d'envie.

— Esmée… arrête moi sinon je ne pourrais plus me retenir.

— Continue, haleté-je en collant ma poitrine contre son torse.

Andrew me caresse la joue avant de réunir nos lèvres, nos langues se retrouvent en se mouvant à merveille. Ses mains redessinent mon corps tel un artiste peignant des arabesques sur une toile vierge. Je m'abandonne à lui lorsque sa bouche quitte la mienne pour effleurer mon cou et mes épaules. Avec l'aide de ses dents il abaisse chacune de mes bretelles avant de palper et aspirer mes seins, de ses mains expertes et de sa bouche. Bon sang ! Cette nouvelle expérience est divine, au point que je ne contrôle plus les spasmes qui secouent mon être. Andrew le dieu du sexe vient de faire son retour, pour enflammer chaque parcelle de ma peau . Et je dois reconnaître qu'il s'y prend à merveille malgré mon manque d'expérience totale. Malheureusement tout bon moment à une fin. Nous sommes interrompus en pleins préliminaires par l'arrivée de Hadès dans la pièce. Andrew s'empresse de me cacher derrière lui en observant son cousin d'un mauvais œil.

— Bon sang, tu étais obligé d'intervenir maintenant, râle Andrew.

— Désolé de vous couper en plein ébat sexuel, mais l'heure est grave, nous informe Hadès.

— Que se passe t-il ? Interviens-je préoccupé par le visage fatigué du Dieu des Enfers.

— Héraclès est de retour, or, l'aura que je perçois n'est pas la sienne. Une autre personne a pris possession de son corps, explique Hadès anéanti. Nous avons besoin de vous sur le Mont immédiatement, le chaos qui y règne ne peut être contenu que par six divinités.

— Lesquels ? Demande Andrew sur la défensive.

Hadès lève ses barrières mentales et ce que nous lisons, à travers lui, nous glace le sang. Nous faisons partie de ses divinités, en comptant les trois frères et mon père. Néanmoins, il nous manque une inconnue à résoudre dans cette équation. Qui est réellement Héraclès ? Halgamet ou le vrai fils de Zeus soi-disant mort au combat? Mais surtout quels dons a-t-il ? La réponse nous ne la connaissons pas, ni les uns ni les autres, cependant une chose est sûre, c'est que nous sommes tous en danger. Sans un mot de plus, je pars me changer dans ma chambre et enveloppe le grimoire que je cache dans ma malle, avant de rejoindre les deux dieux dans la pièce adjacente. À mon retour, Andrew vient entrelacer nos doigts, tandis que Hadès ferme les yeux. D'une main levée, le roi du Tartare balaie la pièce, les murs disparaissent laissant place à un voile gris qui nous encercle et nous transporte sur les terres de mon enfance, Olympe.

Fin du chapitre.

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