Chapitre 15

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Andrew

Blottie au creux de mes bras, je n'ose toujours pas libérer Esmée, même si nous avons atterri depuis cinq bonnes minutes sur la terre ferme. Son contact m'apaise, mon cœur vibre pour elle. Quand je repense à notre lamentable échec de la veille où j'ai bien cru la perdre à tout jamais, j'en frissonne de peur. Je suis éperdument tombé amoureux d'elle et je vais lui prouver chaque jour, chaque heure et chaque minute où elle se trouvera en ma présence.

— Andrew, tu sais que tu peux me lâcher, hein? Nous sommes en Irlande, m'annonce t-elle un sourire radieux aux lèvres.

Je sais, mais je ne le désire pas, alors je décide de jouer un peu, en espérant obtenir ce que je souhaite d'elle, un baiser. Sera-t-elle prête à faire ce compromis?

— Je te laisse t'échapper qu'à une seule condition, dis-je en l'observant avec malice.

Elle plisse les yeux, réfléchit à toute vitesse avant de me poser la question à laquelle je m'attendais.

— Et c'est quoi le deal ?

— Que tu m'embrasses, lui dévoilé-je.

Ses yeux émeraudes s’assombrissent, son visage devient aussi rouge qu'une tomate, pourtant, elle ne se démonte pas, au contraire, je dirais qu'elle me surprend. Esmée se hisse à ma hauteur sur la pointe des pieds, elle pose ses mains autour de mon visage. Ses lèvres douces au goût de miel se rapprochent dangereusement des miennes, mais à la dernière minute, elle dévie sa course pour venir frôler ma joue. Malheureusement pour elle, j'avais vu le coup, qu'elle me préparait et je l'ai juste laissée faire. Pour autant je n'en reste pas là, j'ai besoin de la sentir frémir au contact de ma peau et de ma bouche. Une fois que ses talons touchent le sol, je la maintients collé contre mon torse, penche ma tête et avec ma langue vient titiller ses lèvres qui appellent à la luxure. Elle les entrouvre et notre baiser se fait plus profond. Il est sensuel à souhait, à tel point que, comme pour notre tout premier, nous nous mettons à voltiger dans les airs dans un nuage pourpre empli d'électricité. J'en veux plus, beaucoup plus, cependant mon cerveau ce traitre se remet en fonction au mauvais moment. Je me sépare d'elle à contre cœur, notre petit nuage de bonheur s'évanouit sous le regard déçu d'Esmée.

Cependant malgré tout ?, je tiens à la rassurer. Kje lui glisse à l'oreille que je n'en ai pas terminé avec elle avant que nos pieds touchent à nouveau la verdure. Kje m'écarte d'elle, lui fais un clin d'œil et m'immisce dans sa tête afin de connaître son ressenti. Esmée est troublée par son désir et ses sentiments envers moi. Parfait, c'est ce que je souhaitais, lui faire perdre les esprits même si en vrai au final c'est elle qui a le pouvoir sur moi. Je dépose un baiser sur son front et sans ajouter un mot, je lui tends la main, elle s'en saisit et nous reprenons notre chemin perdus dans nos pensées. À l'approche de l'orée du bois où Esmée a failli perdre la vie, je ressens son aura changé, elle est en train de s'obscurcir. Du coin de l'œil je l'observe. Son visage est fermé, sa respiration se saccade, elle ferme les yeux et resserre ses doigts avec force sur ma main, pour tenter de retrouver son calme. Ce qui ne fonctionne qu'en partie. Alors pour lui prouver que plus personnes ne lui fera du mal, je lui transmets une partie de mon amour, de mes convictions en caressant sa main de mon pouce pour tenter de l'apaiser. Une fois sortie de la forêt, Esmée est plus sereine, elle sourit et son teint a repris de la couleur. Elle s'arrête un instant pour contempler le paysage qui s'offre à nous.

— Merci, murmure-t-elle de sa voix angélique.

— Ravi de t'avoir aidée, réponds-je en embrassant sa joue qui s'enflamme à mon touché.

Je souris victorieux de la voir si réceptive à mon contact. Après ce petit interlude, nous décidons de survoler les paysages pour nous rendre à Leinster le plus rapidement possible. Lirédus se trouverait aux cœurs des montagnes de Wicklow, en compagnie d'une grande prêtresse, au nom d'Ania. Je remercie Hadès, qui a su convaincre son frère, Poséidon, pour obtenir les renseignements sur cette femme aux pouvoirs ancestraux. Nous allons devoir rester sur nos gardes pour ne pas nous faire surprendre une seconde fois.

********************

Deux jours, que nous empruntons tous les chemins possibles qui nous mènent aux différentes grottes où Lirédus pourrait se planquer. Mais, à chaque fois c'est un échec cuisant, nous ne trouvons rien hormis des chauve-souris. Nous commençons même à désespérer de le retrouver. Nous n'avons plus qu'une dizaine de jours avant que Zeus mette fin à notre existence. J'avoue que je commence sérieusement à baliser. Mes sentiments envers Esmée grandissent de jour en jour et franchement je ne supporterai pas de la perdre. Plongé dans cette constatation, je ne m'aperçois même pas qu'Esmée s'est volatilisée. Mon cœur s'emballe à la pensée que Lirédus ait pu s'en prendre à elle. Cependant quand je perçois son aura proche de moi, je respire à nouveau, ma déesse est debout sur un rocher en train de ramasser des baies sauvages à une centaine de mètres. Je m'empresse de la rejoindre en restant bien vigilant, car la lune ne devrait pas tarder à être remplacée par son ami le soleil.

Arrivé à sa hauteur, je ne peux m'empêcher de la prendre dans mes bras, c'est peut-être bête, mais ça me réconforte de la maintenir contre mon torse.Au moins je la sais en sécurité. Quoique, elle reste tout de même en danger, quand mon érection se réveille pour venir saluer son fessier bombé collé à mon entrejambe. Afin d'éviter de la mettre mal à l'aise, je la retourne avec délicatesse, afin de plonger dans ses prunelles de couleur émeraude. J'aime voir à travers ses yeux ce qui la chamboule et à cet instant ce que j'y lis me rend fier comme un coq. Esmée désire m'embrasser, voire à aller un peu plus loin. Bon sang, si elle ne met pas de barrières mentales immédiatement, je ne réponds plus de mes actes.

— Esmée…avertis-je une première fois.

— Oui, répond-elle sur un ton aguicheur.

Bon Dieu, comment résister à sa voix mélodieuse et à ce corps sublime soudé au mien ? La solution m'est apportée, lorsque j'entends murmurer des paroles d'un chant de guerrier. Immédiatement, je romps le contact visuel avec Esmée qui est déjà à l'affût du son qui nous parvient aux oreilles. Ma déesse pointe de son index une colline au loin, avant de rebrousser chemin pour en avoir le cœur net. Je la retiens in-extremis par télépathie en lui demandant de se saisir de son arc et de l'armer d'une flèche. Je fais de même de mon côté en sortant mon épée de son fourreau. Je dépose rapidement un baiser sur ses lèvres et d'un commun accord, nous partons survoler la zone sans nous approcher de trop près. Nous sommes à quelques mètres de l'entrée, le chant s'est soudainement arrêté à notre approche et de la fumée ocre sort par les parois. Serait-il possible que Lirédus soit ici en compagnie de la grande prêtresse ? La réponse nous parvient quand une ombre s'approche de nous. Immédiatement, Esmée utilise le pouvoir de l'air, ses longs cheveux bruns vole autour de son corps avant de changer de couleur tout comme ses iris qui deviennent bleus. Elle ouvre ses bras vers les cieux et quand elle les rabaisse, un vent violent emporte le nuage formé soit par le sorcier ou bien la prêtresse. Lirédus apparaît sous nos yeux avec un air de vainqueur.

— Il était tant, j'ai bien cru qu'on ne verrait plus jamais, s'exclame-t-il sournoisement.

— Où est Halgamet, le coupé-je .

Il s'esclaffe à ma demande avant de reprendre son sérieux et d'appeler la grande prêtresse. Je ne sais pas ce qui me retient à cet instant, de ne pas le manipuler pour le voir gémir de douleur, allongé et gesticulant au sol. Je suis prêt à le rabaisser lorsque la voix d'Esmée s'interfère dans mes pensées destructrices.

Contrôles toi, notre priorité reste Halgamet.

— Je sais pourtant ce n'est pas l'envie qui me manque après ce qu'il t'a fait subir.

— Laisse-les nous apporter les réponses à nos questions et après tu pourras te charger de lui.

— Je t'ai déjà dis que je t'aime quand ton caractère de dominante ressurgit.

Esmée coupe la connexion troublée par mes paroles, puis tente de reprendre le contrôle pour rester concentrée. Je ne tarde pas à le faire à mon tour en entendant les pas de Ania la prêtresse. Son sourire ne me dit rien qui vaille et ça ne rate pas lorsqu'elle de sa voix sépulcrale elle nous annonce que le dieu déchu que nous cherchons n'est plus présent sur terre. Je n'en crois mes yeux, hélas, elle prononce la stricte vérité. Et, elle nous le prouve quand elle entame un chant celte, qui fait surgir un miroir de terre où nous apercevons le second d'Arès sous une autre apparence. Je reste sous le choc, Halgamet est de retour sur le Mont avec le physique du fils disparu de Zeus.

— Impossible! s'écrit Esmée en se préparant à attaquer poussée par sa colère.

— Ce que tu vois est bien réel, Déesse de la nature et bientôt ce sera la fin du règne de votre grand chef. Vous ramperez à nos genoux une fois tous les plus grands sorciers délivrés…

Ania est interrompu dans son discours par ma déesse qui vient d'utiliser l'ensemble de ses pouvoirs, pour lui faire fermer son clapet. Lirédus profite de ce moment d'inattention de ma part pour m'attaquer par surprise. Cependant Esmée est plus rapide, elle se place devant moi créant un rempart de son corps. Je suis stupéfait par son nouveau changement, ses cheveux sont teintés d'or, d'argent, de vert, de rouge et de bleu. J'observe chacun de ses mouvements qui sont époustouflant même le sorcier frissonne de peur devant un tel pouvoir. Lirédus se met à genoux devant elle, la suppliant de l'épargner. Hors ma déesse lui refuse sa requête, d'un geste parfaitement maîtrisé, elle propulse le sorcier dans les airs avec comme seul arme, son index. Esmée se retourne dans ma direction et me convie à terminer le travail. Je ne me fais pas prier deux fois, j'invoque les ombres et le pouvoir du feu puis indique l'endroit précis où je vais mettre fin à la vie du sorcier. D'un signe de tête, mon âme-sœur exécute ma demande et le corps de Lirédus s'échoue avec fracas contre les rochers désignés. Je rejoins ma proie mortellement touché et ferme les yeux pour faire le vide en moi. J'ordonne aux ombres de s'emparer de son corps, de son esprit et de son âme, une fois la mission accomplie, je libère les ombres et finalise le travail. Accroupi face au sorcier, je me saisis de son visage qui rougit à mon toucher, sa chair fond comme de la guimauve, tandis que je me délecte de sa souffrance sous le regard bienveillant de ma déesse.

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