Chapitre 6

7 minutes de lecture

Andrew

Trois heures qu'Esmée s'est volatilisée. J'ai peur que Halgamet et ses sbires lui mettent la main dessus. Je connais le motif de son départ, j'ai pu le lire en elle.

Ce petit bout de femme va me rendre dingue. Elle me fait déjà passer par toutes les émotions possibles, mais celle qui l'emporte à cet instant, c'est l'angoisse. Je tente de me calmer, avant de me connecter à nouveau à son âme. Je lâche un soupir de satisfaction, quand enfin je la retrouve. Je peux même voir l'ensemble du décor. Esmée est assise au cœur de la forêt, entourée de ses amis les bêtes, les conifères ont penché leurs branches dans sa direction permettant ainsi de cacher son aura. Ils veillent tous sur leur déesse avec amour.

Je décide donc de la rejoindre au plus vite, tout mon être la réclame, c'est mon âme sœur, c'est à moi de veiller sur elle. Pourtant, j'ai un temps d'hésitation en repensant à ses yeux émeraudes vides de toutes émotions. Si elle savait que je ne souhaite qu'elle et faire son bonheur, Esmée serait réellement surprise. Cette beauté brune est totalement différente de toutes celles que j'ai fréquenté, même Héra ne lui arrive pas à la cheville. Rien que d'imaginer l'épouse du grand patron, je frissonne de dégoût. Comment ai-je pu avoir des relations avec elle ? Sachant que Zeus a été furieux de l'apprendre en nous voyant dans ses appartements. Heureusement que Hadès a su remettre en place son frère sur sa frivolité, mais malheureusement ça ne l'a pas empêché de me destituer. Je suis passé du dieu de la sexualité au prince des ombres et des Enfers. Cependant ? J'aimerais bien savoir pour quelles raisons il en veut à Esmée. Serait-il possible qu'il en veuille à Arès de lui avoir pris Artémis ? Au lieu de me préoccuper du cul des autres, je ferais bien de partir à la recherche d'Esmée.

D'un clignement de paupières, je me téléporte à l'endroit exact où elle se trouve.

Je m'avance vers elle, le cœur battant à la vitesse de la lumière. Il ne me reste que quelques centimètres pour la rejoindre. Pourtant, mon corps refuse d'avancer, mes pieds sont ancrés au sol. Et sans même le voir je me sens propulsé en arrière, j'ai juste le temps de dégainer mon épée, qu'il est déjà trop tard. Je ne peux plus rien faire, mon dos percute de plein fouet un tronc d'arbre, me coupant le souffle, avant d'être enveloppé de branches et feuilles. J'essaye vainement de m'extraire de ce piège, mais plus je bouge plus l'étau se referme sur mon corps. La seule solution pour m'en sortir c'est de faire appel à mon pouvoir des ombres. Je ferme les yeux, concentre le peu d'énergie qu'il me reste. Un petit filet noir transperce les branches quand mes paupières s'ouvrent. Quelques minutes ou secondes plus tard, je ne pourrais le dire, me voici délivré. Les branches se sont écartées, tandis que je m'écroule au sol à genoux tentant de reprendre ma respiration.

Bon sang ! Esmée a de sacré dons, entre ceux de la nature et du vent qu'elle vient d'acquérir je plains toutes les personnes qui l'approcheront par surprise. Je n'aimerais pas me retrouver face à elle, une fois ses pleins pouvoirs maîtrisés. Pourtant ce qu'elle vient de faire provoque en moi une colère incontrôlable.

— Non, mais ça va pas ! Pourquoi as- tu fait ça ? hurlé-je mon épée en main.

— Ne me parle pas de la sorte, sinon je te fais repartir dans ta prison de verdure ! rétorque t-elle sur le même ton.

Tu dois te calmer, elle a eu peur. Je tente de rester zen puis range mon arme avant de reprendre une discussion plus temporisée.

— Désolé, je m'inquiétais c'est tout. Tu avais l'air effrayée quand tu as quitté la maison, sans que j'en connaisse la raison.

Esmée garde le silence tout en me regardant, elle n'ose même pas me poser la question qui la trouble à ce point. Je décide de mettre un terme à ses pensées mélancoliques en lui mentant.

— Alors c'est ça qui te tracasse? Esmée je ne suis pas ton âme sœur, tu as juste le pouvoir de communiquer par télépathie avec moi comme tu le fais avec la nature.

Mensonge ! J'aimerais tellement pouvoir lui dire ce qu'elle représente à mes yeux. Cependant une promesse est une promesse, j'ai juré à Arès que je ne dévoilerai rien à sa fille tant qu'elle n'aura pas intégré la totalité de ses dons. Et bon sang que je le regrette à cet instant, alors que ses yeux de jade s'écarquillent de stupeur.

— Maintenant, que tu as ta réponse, peut-on rentrer ?

— Oui, prononce-t-elle gênée.

Si elle savait que de la voir dans cet état, me broie le cœur. Je n'ai qu'une envie c'est de la voir sourire à nouveau. Elle est mon âme sœur, celle qui m'apportera tout l'amour que je recherche depuis une centaine d'années. Frustré de ne rien pouvoir lui apporter, je me retourne, claque des doigts pour me téléporter dans le salon de la demeure que nous occupons. Esmée arrive quelques secondes après moi et reste scotchée sur place en voyant que j'ai tout nettoyé et que la table est dressée.

— Installe toi, je reviens.

Je pars à la cuisine faire réchauffer nos plats. Une fois assis face à Esmée, je décide de clarifier certains points. Je lui rappelle notre mission puis que je souhaite qu'on apprenne à se connaître, mais surtout qu'elle arrête de disparaître à tout bout de champ. Je lui tends la main afin qu'elle scelle ces accords. Elle hésite, puis finit par poser ses doigts délicat sur les miens. Je suis satisfait et notre discussion reprend bon train.

Vers vingt trois heures nous partons nous reposer, demain nous devons nous rendre à Londres et nous aurons besoin de la totalité de notre force.

Allongé sur le matelas, je repense à cette première journée riche en émotions. Je ne sais pas si je vais pouvoir tenir ma promesse longtemps. Ma belle déesse m'attire indéniablement comme un aimant. J'ai beau mettre des barrières pour résister, je suis persuadé qu'Esmée réussira à les franchir sans grandes difficultés.

****************

Le jour se lève ainsi que la faune et la flore. Esmée est réveillée depuis un moment, je l'entend parler aux oiseaux, qui gazouillent en réponse. Il est tant pour moi d'émerger et de sortir des draps. Une fois ma douche prise et après m'être habillé, je rejoins ma belle déesse au salon. Elle est dos à moi, debout face à la fenêtre une tasse à la main. Esmée admire l'horizon et moi ses formes. Je me secoue mentalement pour éviter de lui sauter dessus.

— Salut, bien dormi ?

Elle sursaute à l'entente de ma voix, puis se retourne avec grâce, un sourire aux lèvres.

— Bonjour, oui et toi ?

Non, car j'ai rêvé de mon âme sœur en danger de mort. Mais ça, elle ne le saura pas.

— Oui, réponds-je en attrapant un verre de jus d'orange posé sur la table.

— Ah, j'allais oublier mon père est entré en lien avec moi hier soir, il nous envoie via les airs une étoffe appartenant à Halgamet. Nous allons pouvoir le retrouver plus facilement grâce au flair des animaux.

— OK, mais nous devons rechercher les deux sorciers. Tâche plus difficile car aucun de nous ne connaît leur apparence.

Esmée, garde le silence, pose un doigt sur ses lèvres puis réfléchit à toute vitesse. J'essaye de la suivre dans son raisonnement lorsqu'elle prononce le mot ordinateur. Je ne sais vraiment pas où elle veut en venir.

Je fronce les sourcils, tandis que ma beauté divine croise les bras sur sa poitrine.

— Andrew, tu lisais dans mes pensées?

Merde ! Pris au piège.

— Non, pourquoi ?

Menteur !

— Ouais, dit-elle dubitative avant de reprendre notre discussion Dis moi on va bien à Londres aujourd'hui ?

— Ouais.

— D'accord dans ce cas on s'arrêtera dans un cybercafé.

— Un quoi ?

— Cybercafé, c'est un endroit où tu peux consulter internet tout en dégustant une boisson chaude.

Mais qu'est-ce qu'elle me raconte là ? Je ne comprends rien et ne connais pas ce genre d'endroit.

Voyant mon désarroi, Esmée m'explique tout en détail, tandis que je me focalise sur chacun de ses mouvements et en particulier sur sa bouche pulpeuse, que j'aimerais goûter à cet instant. Je suis interrompu dans ma rêverie par de petits martèlements donnés à la porte vitrée du salon. Une buse tient dans son bec un bout de tissu rouge. Esmée ouvre la baie, sort sur la terrasse et s'agenouille. Ma déesse tend sa main pour récupérer l'étoffe, avant de remercier le petit rapace de plusieurs caresses sur la tête.

Celui-ci s'envole dans les airs en poussant son cri avant de disparaître. Je trouve ça fabuleux le lien qu'Esmée entretient avec les animaux, il me tarde de découvrir le contact qu'elle a avec les humains.

De retour dans la pièce, ma divinité me montre le bout de tissu dans sa main. Je souris en la voyant de si bonne humeur, ça change de la veille. Cependant, on n'a pas le temps d'admirer ce qui se trouve entre ses doigts. Nous devons partir à la recherche de nos ennemis et je pense avoir ma petite idée pour trouver les deux sorciers Sébastien et Lirédus. Maintenant reste à savoir si j'ai vu juste.

Fin de ce chapitre

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Valente Sandra ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0