Chapitre 2

6 minutes de lecture

Andrew

Prince des ombres , je hais ce titre, putain !

Deux siècles que j'aide Hadès et Perséphone dans le Tartare en leur absence. Tu parles d'un job toi, pff… non mais sans déconner, je n'en peux plus de voir leurs tronches à ces abrutis de morts. Ils se sont pris pour les rois ou reines du monde sur Terre, mais ici dans les bas fonds c'est Hadès l'ambassadeur. Toutes ces âmes ont surtout gagné un aller simple en Enfer avec leur viol ou meurtre.

Non, mais franchement Cerbère explique-moi comment ton maître peut-il encore avoir toute sa tête avec ces disjonctés du cerveau.

Certes, j'avoue qu'au début je me marrais comme un gosse en prenant possession de leurs souvenirs pour leur faire revivre au centuple la torture de leurs victimes. Cependant, aujourd'hui, je sature de toute cette merde. Heureusement qu'Ares est présent pour venir combattre avec moi et Hadès dans l'arène de l'antre du château, cela met un peu d'ambiance, au grand désespoir de Perséphone et Artémis.

Je continue de caresser le pelage du plus fidèle des amis de mon cousin quand celui-ci m'interpelle par la pensée.

— Andrew, téléporte-toi au plus vite sur le Mont Olympe.

Pourquoi ? Zeus m'a banni, il veut quoi de plus .

— Tu connais mon frère, alors magne-toi. Je ne pourrais pas prendre ta défense à chaque fois.

Dépité, je soupire avant de claquer des doigts et qu'un tourbillon noir m'emporte dans les cieux.

Le Mont Olympe et sa joie de vivre, rien à changer, toujours digne des plus beaux paysages, dessiné par les plus grands peintres. Le soleil est à son zénith, au loin je peux entendre les fontaines et les chutes d'eau claire s'écouler sur les galets de la montagne reflétant le bleu azur du ciel. Je me revois quelques siècles plus tôt plonger, éclabousser et charmer les déesses encore vierges de ce paradis, tout en savourant un verre de vin. C'était la bonne époque, jusqu'à ce que Héra vienne me tourner autour pour se venger de son cher époux. Heureusement que j'ai su résister à la tentation et surtout qu'Hadès traînait dans les parages ce jour-là. Il m'a sauvé de la colère du maître des lieux, malgré mon expulsion aux enfers.

Je me secoue mentalement, efface de ma mémoire ces souvenirs pour me concentrer sur le présent. Devant les portes du palais, la pression monte, mon pouls s'accélère, ma mâchoire est contractée et mes poings sont serrés, je suis tendu comme un arc. Les gardes m'observent prêt à intervenir au moindre faux pas de ma part. Je soutiens leurs regards avant de m'éclipser dans un nuage de fumée.

Dans la salle de réception, planqué derrière un pilier en marbre, j'observe les trois frères discuter entre eux pendant que Héra, Arès et sa femme Artémis patiente silencieusement en observant une jeune femme au centre de la pièce. Je ne l'ai jamais vu jusqu'à aujourd'hui. Qui est cette somptueuse brune aux courbes parfaites ? Je n'ai pas le temps de m'interroger sur cette femme, que Hadès me coupe en pleine réflexion pour me demander d'approcher.

Je rejoins donc le milieu de la salle pour me retrouver face à mes trois cousins. Zeus ne me quitte pas une seconde du regard, je peux encore voir la colère dans ses yeux. J'ai une forte envie de le provoquer, mais je n'en fais rien, préférant l'écouter et surtout connaître le motif de ma présence. Il se touche la barbe soupire avant d'annoncer la couleur.

— Je vous ai convoqué tous les deux car un grand danger se propage sur Terre. Halgamet a réussi, grâce à l'aide de deux grands sorciers, à se réveiller.

Quoi? Je n'arrive tout simplement pas à y croire. Bordel ! C'est la merde, je suis sur le cul. Il y a cinquante de ça, Hadès, Arès et Zeus avaient eu du mal à l'enfermer. Je n'imagine même pas le bordel pour tout recommencer. Le seigneur des lieux continue ses explications et je découvre au fur et à mesure qui est la jeune femme à mes côtés. C'est donc la fille d'Arès et Artémis, intéressant surtout quand on connaît les pouvoirs de ces deux là. Bizarrement ce qui m'interpelle chez cette nouvelle déesse c'est qu'elle est l'héritière des pouvoirs de Gaïa et son prénom Esmée. Je dois reconnaître que ses parents ont parfaitement choisi son prénom pour une telle beauté, d'ailleurs la partie inférieure de mon corps approuve mon ressenti. Une nouvelle fois de plus, je suis interrompu dans ma contemplation par Zeus qui met fin à la réunion. Non, mais quel con je n'ai pas prêté attention à la suite de son discours, trop concentré sur la personne à ma droite.

— Puisque tout est réglé, intervient Zeus. Esmée tu peux rentrer. Quant à toi Andrew, je te veux aux enfers en compagnie de Hadès et d'Arès pour continuer ton apprentissage au combat. Tu rejoindras Esmée dans quarante huit heures en Angleterre. N'oubliez pas que nous ne pouvons que très peu intervenir, nous explique Zeus.

Putain de merde ! Alors c'est pour ça que j'ai été convoqué. Je vais devoir faire équipe avec Esmée sur Terre afin de retrouver Halgamet et neutraliser les deux sorciers. Zeus est un enfoiré de première, il souhaite notre mort, j'en suis persuadé maintenant. Cependant je ne sais pas pourquoi il s'en prend à Esmée, mais une chose est sûre je ne permettrais en aucun cas que l'un de nous deux périsse, la victoire sera à nous. Esmée retrouvera ses parents et moi les enfers, quant à notre grand seigneur, il sera le grand perdant de l'histoire.

**********************

Vingt-quatre heures que je subis les assauts incessants d'Arès et Hadès dans l'arène du Tartare. Je suis épuisé, mes muscles sont contractés au maximum, or, je ne lâche rien, même un genou à terre avec la pointe d'une épée en dessous du menton.

— Relève-toi, on reprend une fois de plus, Halgamet n'hésitera pas une seule seconde pour te trancher la gorge, m'explique Arès en sortant son arme posée sur mon cou.

Putain je n'en peux plus, je n'arrive même plus à tenir sur mes jambes. Mon corps est épuisé et réclame un peu de repos. Pourtant le regard inquiet que me lance Arès m'empêche d'abandonner immédiatement le duel. Je me relève difficilement tremblant de partout avant de lui répondre.

— Je sais, ça fait des heures que tu me le rabâches.

— Désolé, mais la vie de ma fille est menacée.

— On va y arriver. Arrête de t'inquiéter pour ta fille. Esmée a plus de pouvoir à elle seule que Zeus.

— Tu ne comprends pas Andrew, ma fille ne sait pas encore comment déclencher la totalité de ses dons.

Non mais je rêve, ce n'est pas possible ! Comment ça elle ne connaît pas l'étendue de ses dons?

— Explique-toi, sinon je stoppe le combat sur le champ.

Mon maître d'arme soupire, plante son épée dans le sol, se passe une main dans les cheveux tout en maugréant des onomatopées incompréhensibles avant de tout me balancer au sujet d'Esmée.

— Génial, si je comprends bien elle a uniquement développé le pouvoir de la nature. Alors comment veux-tu qu'on s'en sorte ? le questionné-je furieux.

— Grâce à toi. Écoute, tu as le pouvoir d'utiliser la faiblesse de l'homme et de chacun des dieux en jouant avec leur peur. Andrew tu vas devoir faire de même avec ma fille.

— Attends, tu veux que je lui fasse du mal pour provoquer un choc qui lui fera développer la totalité de ses dons ?

— Exactement, tu vas devoir utiliser ta force mentale sur elle.

— Non, mais vous êtes cinglés ma parole.

— Penses ce que tu veux de nous. Cependant il y a que comme ça que vous pourrez vous en sortir vivant, dit-il en décochant son glaive de la terre cuivrée du Tartare.

Arès me laisse seul dans l'arène sans rajouter un mot supplémentaire. J'en conclu que l'entraînement s'achève sur ces dernières paroles. Je ramasse mon arme au sol, puis d'un claquement de doigts, me propulse directement dans mon antre plus précisément dans ma chambre.

Allongé, j'observe le plafond l'air absent. Bordel, je dois réfléchir à tout ça, puis trouver une solution à tout ce merdier. Halgamet est aussi puissant qu'Arès et en prime il a deux alliés. Je sais pertinemment qu'avec nos pouvoirs mélangés, Esmée et moi pouvons les réduire en particules de poussière.

Pourtant les paroles de son père tournent en boucle dans ma tête. Esmée n'a pas développé la majorité de ses aptitudes. Je vais devoir être patient avec elle afin de la manipuler en douceur. Je ne sais pas pourquoi, mais cette idée me répugne. je veux la protéger et pas l'inverse, mon cœur la déjà choisi. Je fais quoi alors ? Écouter son père ou lui laisser un peu de temps ?

J'en sais rien putain! Car je ne trouve pas la réponse et tout ceci me fruste au plus haut point.

Fin de chapitre .

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Valente Sandra ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0