La visite imprévue

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Un jour, alors que Valentine et Sébastien étaient partis à pied, avec Alice et Nathan dans leurs poussettes, dans le but de ramener les tartes qu’ils avaient commandées la veille chez le boulanger artisan du coin, ils furent alertés par Françoise qui leur fit de grands signes devant la porte d’entrée de la villa.

— Regarde Val, qu’est-ce qu’il lui prend à Françoise ?

— Euh… Je ne sais pas… Elle vient vers nous, nous le saurons bientôt.

Françoise les rejoignit et leur dit,

— On a de la visite, un certain Hubert… Et Marianne est enfermée dans sa chambre. Ledit Hubert est accompagné de trois ados.

Elle se tourna vers Sébastien et lui dit,

— Si j’ai bien compris ce qu’a marmonné Marianne avant de se cloîtrer dans sa chambre, je crois qu’il s’agit de ton père.

Sébastien avait changé de tête, son sourire avait disparu. Il murmura, un peu pour lui-même,

— Mais qu’est-ce qu’il fout ici celui-là !

Valentine regarda Sébastien et lui demanda,

— Comment a-t-il eu notre adresse Seb ?

— Je ne sais pas, je vais le lui demander Val… Ça ne me dit rien qui vaille.

Entre-temps, ils étaient arrivés à la villa. Hubert attendait, assit en terrasse. Dès qu’il vit son fils, il se leva et le prit dans ses bras… Sébastien resta tout raide à son contact qu’il estimait faussement chaleureux.

— Ah ! Mon fils, tu es là, comment vas-tu ?

— Bien papa. Pourrais-je savoir ce que tu fais ici ?

— Mais… Je viens dire bonjour à mon fils, je ne peux pas ?

— Je ne savais pas que tu avais l’adresse de notre lieu de vacances…

— Oh, c’est Axel, mon cher neveu, qui m’a donné l’adresse et du coup, je me suis permis… Je n’aurais pas dû ?

Visiblement exaspéré par les réactions de son père, il tenta cependant de rester calme et de comprendre ce qui motivait cette visite paternelle.

— Qu’y a-t-il papa ? Que veux-tu ?

— Mais quoi ? Tu penses toujours à mal quand tu me vois… Je viens juste voir ma première petite-fille, c’est normal, non ?

— Elle a déjà sept mois, papa… Tu en as mis du temps à te décider à venir la voir…

Hubert fit des signes à Nathan qui était dans les bras d’Annie qui s’était approchée et suivait attentivement la discussion.

— Salut, ma fifille !

Sébastien souffla et leva les yeux au ciel avant de lui indiquer,

— Non, il ne s’agit pas d’Alice, mais de Nathan…

— Mais, c’est une fille que tu as, non ?

— Oui, mais Alice est là, derrière, avec Valentine, qui discute avec la mère de Nathan ici présent.

— Ah… Oui, enfin, un bébé, c’est un bébé.

Sébastien entendit l’un des ados souffler un « super… » Exaspéré. Il se retourna vers les trois ados assis par terre sur le rebord de la terrasse, quelque peu abattus et visiblement pas spécialement contents d’être là. Sébastien remarqua que chacun avait un sac de sport à côté de lui. Il interrogea son père,

— Et ceci, il montra ses demi-frères et sœur du menton, ça veut dire quoi ?

— Eh bien… Si cela ne te dérange pas… Est-ce que tu pourrais me les garder jusqu’à l’arrivée de Jeannine ? Je dois rejoindre jacqueline qui m’attend dans la voiture, nous partons en vacances à deux.

Sébastien fut ébahi ; son père venait déposer ses enfants chez lui pour partir en vacances…

— Mais bordel papa, tu te prends pour qui dis-moi ?!

— Mais enfin, ce sont tes frères et ta sœur !

— Oui, quand cela t’arrange surtout ! Il est hors de question de les héberger ici, il n’y a pas de place pour eux !

En se tournant vers ses frères et sa sœur, il précisa,

— Je suis désolé, ça n’a rien à voir avec vous, Simon, Gabriel et Marie… Il n’y a vraiment pas assez de place pour trois personnes adultes en plus.

Simon, l’ainé, souffla,

— T’inquiète Seb, on a l’habitude avec le paternel, c’est toujours pareil, il met les gens au pied du mur.

Maria rajouta,

— Ouais, ça craint toujours avec lui…

Timidement, Gabriel plaça,

— J’ai une tente dans mon sac, on peut la planter dans le jardin si c’est autorisé par les proprios Seb…

Sébastien ne sut que faire, il regarda Valentine qui constata son exaspération. Soudain, Marianne apparu et d’une voix ferme, s’adressa à Hubert.

— Bon, comme à chaque fois, tu nous places devant le fait accompli. Je viens de contacter Jeannine, nous garderons les enfants ici jusqu’à la fin du weekend, elle viendra les récupérer lundi après-midi. Maintenant, va-t’en, va rejoindre ta poule qui doit s’impatienter dans ta voiture.

— Oh, Marianne, quel plaisir de te voir.

Elle haussa un sourcil, il continua, comme s’il avait été giflé,

— Mais… Je veux juste savoir si cela ira pour mes enfants ici, pour le logement, tu vois…

— Non, je ne vois pas, tu n’en as jamais eu que faire de tes enfants et du confort que tu leur offrais, ou pas d’ailleurs ! Arrête ta comédie et libère-nous de ta présence, nous nous débrouillerons très bien sans toi.

Hubert les quitta, sans rien rajouter, juste un signe de la main, de loin, vers ses enfants et il disparut.

Marianne regarda alors en direction des demi-frères et sœur de son fils et leur dit, avec un petit sourire,

— Alors… Où allons-nous vous caser vous trois ? J’ai eu votre mère au téléphone, elle est au courant de la situation.

Simon lui indiqua,

— Merci Marianne, mais comme le disait Gaby là tantôt à Seb, on peut monter la petite tente dans le jardin.

— À trois grands ados dans une mini-tente Simon ? Tu en penses quoi Marie ?

— Bah… Tu sais bien, je préférerais éviter…

Annie qui avait toujours Nathan dans les bras intervint,

— Marie peut venir dans la même chambre que moi ; il y a un divan qui pourrait lui convenir.

Marie esquissa un sourire en demandant,

— Pourquoi pas, madame… Vous êtes ?

— Annie, la tante de Valentine, la femme de Sébastien. Je suis aussi la tante de Grégory, le frère de Valentine et papa de Nathan ici présent.

Sébastien se retourna vers les autres occupants de la villa, qui étaient actuellement tous présents sur la terrasse,

— Vous êtes tous d’accord avec cet arrangement ?

Tous semblèrent d’accord, certains ajoutèrent,

— Juste qu’il faudra faire des listes de passages pour la salle de bains du bas ! Précisa Grégory.

— Il y a une salle de douche à l’étage aussi, rassura Valentine.

— Moi, je propose qu’Annie montre la chambre à Marie, dit Françoise.

Elle récupéra Nathan pour laisser Annie libre de ses mouvements et poursuivit,

— Et les garçons peuvent planter leur tente dès maintenant, comme cela, d’ici trente minutes, nous pourrons déguster les tartes ramenées par Seb et Val ! Il est temps de grignoter quelque chose tous ensemble.

Enjoués, les garçons s’écrièrent,

— Ok, on s’y met !

Sébastien les interpella,

— Je vous aide les gars, je vais chercher un marteau.

Ce faisant, Sébastien croisa sa mère qui le prit dans ses bras et lui glissa,

— Je suis sûre que cela se passera bien mon fils…

— Et pour toi maman, ça ira ?

— Oui, les enfants n’y peuvent rien et Jeannine viendra les récupérer dès qu’elle le peut.

A la fois étonné et suspicieux à ce propos, il lui demanda,

— Tu avais son numéro ? Tu es en contact avec elle ? Je ne savais pas…

— Oui, depuis que son mariage a commencé à battre de l’aile, elle m’a contactée « pour en parler », cela fait bien cinq ans maintenant.

— Oh…

— Oui, les enfants me connaissent aussi.

— Ah…

— Allez, ressaisis-toi mon fils, tu verras, nous passerons un chouette weekend !

Il alla aider ses demi-frères et Annie fit connaissance avec sa nouvelle colocataire. Valentine briefa rapidement son frère et Françoise ;

— Il s’agit des enfants du second lit du père de Sébastien ; il y a Simon, 18 ans, Marie 17 ans et Gabriel 15 ans.

Grégory s’enquit,

— Et… Ça va, Seb s’entend bien avec les trois ?

— Oui, avec eux ça va, avec son père en revanche, ce n’est pas l’entente cordiale… Vous avez bien vu, le personnage est un peu spécial.

Françoise acquiesça,

— De fait… Un peu spécial !

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