Chapitre 2

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C'était le sixième goûter. Comme pour suivre l'habitude, personne n'approcha sa main de moi. Suivant le même plan d'attaque que la veille, j'arrivai à échapper au rangement.


Comment allai-je descendre de la table ? Risquer de me casser un second angle ? Non merci ! 


« C'est toi Lu ?


- Bonjour Général Stratus !


- Que fais-tu là ?


- J'ai dû tout recommencer...


- Comment vas-tu quitter cette table ?


- Je ne sais pas...


- Besoin d'aide ?


- Pourquoi pas.


- Capitaine Greg, Capitaine Pollux et Capitaine Sam, amenez vos troupes. »


Quelques instants plus tard, une armée composée de plus de trois cents fourmis se tenait devant moi. Le Général disparut et les Capitaines attendaient les ordres. Mes ordres.


« Nous cherchons un moyen de me descendre de cette table. Pouvez-vous faire une formation échelle ? »


Aussitôt ordonné, aussitôt exécuté. Je pus toucher le sol sans problème et arrivé en bas, j'étais encore en deux morceaux.


Les fourmis avaient repris leur manège dans la cuisine et mon escorte me permit d'arriver directement au pied des placards.


Un nouveau problème se posa à nous : comment les ouvrir ?


Capitaine Pollux eut une idée : faire levier. Cent fourmis partirent donc à la recherche d'un bâton ou de son équivalent. Les fourmis firent levier et je partis à l'intérieur accompagné des Capitaines.


 On fouilla le premier de fond en comble sans trouver de Pépites de Chocolat. On fit de même avec le second sans résultat.


Alors que nous explorions le troisième placard, on entendit des aboiements. Un chien entra dans la cuisine et les fourmis détalèrent comme si la mort était à leur trousse. Ce chien mangeait-il des fourmis ?


Il s'approcha du placard ouvert et... Ah ! Il me prit dans sa gueule ! Capitaine Pollux me regarda d'un air désolé et puis plus rien.


Me faire manger par un chien... Triste fin. Pas très honorable. Je n'aurai même pas fini ma quête. Quel chevalier ne finit pas sa quête ? Les nuls. Les sans espoir. En étais-je un ?


J'ouvris les yeux. Le chien dormait, la patte sur moi. J'étais tout mouillé et mon biscuit était fondu. De la bave. J'espère mériter mieux que ça !


J'arrivais à sortir de l'emprise du canidé sans le réveiller et je... Stop ! Où étais-je ?! Je n'étais plus dans la cuisine ça, c'était sûr. Pas de fourmi en vue. 


Un enfant entra dans la pièce. C'était un des enfants du goûter. Le garçon. Il ne me vit pas et continua à imiter des bruits en rigolant. S'il continuait, il allait réveiller le chien !


Je profitai d'un instant où il avait le dos tourné pour quitter la salle et je me retrouvais dans un grand couloir. Quelle entrée donnait sur la cuisine ?


Je n'avais plus qu'à les essayer une à une...


La première porte était fermée mais je réussis à me glisser dessous. Ce n'était pas la cuisine mais une pièce similaire à la précédente. La petite fille jouait dedans. Elle ne me vit pas alors je passai mon chemin.


La deuxième porte était entrouverte. Je rentrai à l'intérieur d'une pièce plus vaste que les précédentes où plusieurs canapés étaient installés, ainsi qu'une télévision. Ce devait être le salon. Un homme feuillettait son journal, confortablement installé.


Une question se glissa alors dans ma tête.


Est-ce que tous les biscuits vivaient dans des emballages ? Ou certains avaient-ils une vie sauvage ? 


Je repris mon chemin pour la troisième porte. Pas moyen de me glisser dans l'ouverture entre le sol et celle-ci. J'étais obligé de la négliger.


Des bruits de pas. C'était la grand-mère qui arrivait dans le couloir. Je sautai dans la pièce la plus proche, c'est-à-dire la quatrième. C'était la cuisine !


Exténué, je me faufilais derrière la porte pour piquer un somme. À mon réveil, j'étais de retour dans mon paquet.


Quelques goûters plus tard, alors que j'attendais patiemment le suivant, une secousse vint me sortir de mes pensées. Rapidement, ce fut la panique dans le paquet ! Tous les véritables petit beurre se mirent à murmurer entre eux, inquiets.


Plus tard dans la journée, la lumière du jour vint chatouiller notre biscuit. Surpris de l'attention que l'on portait à de "simple biscuits au beurre" tous mes compagnons de paquet se tassèrent au fond, me laissant au premier rang.


Mon heure de gloire aurait-elle sonnée ? Après tant de mésaventures ?


Une grande main poilue me saisit. Était-ce enfin la fin de ma vie ? Allait-on me manger, m'aimer pour ce que j'étais ?


Soudain, une goutte de pluie s'écrasa sur moi. Puis une autre. Quelques secondes plus tard, un déluge de gouttes d'eau vinrent s'écraser sur les environs. La main me remit rapidement dans le paquet, le paquet dans le sac et le sac, sûrement sur son dos.


Le retour à la cuisine se fit sans autre incident...

Ma malchance me rattrapait une nouvelle fois.

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