Chapitre 3 (et dernier)

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À mon réveil, j'étais en hauteur, sur une étagère. À l'horizon, juste la grand-mère.


« Tu te réveilles enfin, biscuit. Tu devais avoir sommeil, ça fait deux jours que tu roupilles comme un loir. »


La vieille me parle ?


« Oui je te parle mon enfant. »


Zut ! J'ai parlé à voix haute. Mais elle me comprend ?


« Oui je te comprends. »


Flippant. Faut vraiment que j'arrête de parler tout haut.


« J'ai étudié le biscuit à l'Université pendant trois ans. Très intéressant ! À vrai dire, j'y ai fait de merveilleuses connaissances et...


- Est-ce que je peux partir s'il vous plaît ? la coupai-je très aimablement.


- Non.


- Pourquoi ?


- Tu es à moi.


- Vous allez me manger ?


- Non.


- Pourquoi ?


- Je n'aime pas les Lu au beurre.


- Pourquoi ne puis-je pas partir alors ?


- J'ai envie de te garder.


- Qu'est ce que je peux faire pour partir ?


- Je réfléchis. »


Peu après, je me rendormis. Je me réveillai plus tard dans la journée.


« Pour pouvoir partir, tu devras me rendre trois services. Le premier consiste à me ramener une dent de chaque enfant, m'expliqua-t-elle.


- Une dent ? m'étonnai-je.


- Oui, une dent, affirma la vieille femme.


- Quelle drôle d'idée ! Qu'allez-vous en faire ?!


- Oh ! C'est pour une collection... riposta-t-elle soudainement honteuse et rougissante.


- Deux enfants, deux services, en profitai-je pour négocier.


- C'est d'accord. »


Je quittai donc la vieille pour ma mission. Dans le couloir, je croisai la petite fille. J'allais commencer par elle.


Elle rentra dans sa chambre et je la suivis. L'enfant prit ses poupées et s'installa sur un tapis pour y jouer. Comment allais-je lui arracher une dent ? La gamine attrapa un bonbon dans un tiroir et s'amusa à le croquer. Eurêka ! J'avais trouvé !


Le soir, je retournais dans la chambre de la mère grand pour lui demander un caillou et passer la nuit. Le lendemain, j'emballai le caillou dans un joli papier et le glissai dans le tiroir. Un peu plus tard, la petite blonde crachait une dent. Le temps qu'elle parte chercher sa mère en pleurant, j'avais récupéré et donné la dent à sa mamie. Plus que le garçon.


Après avoir observé le petit, j'utilisai le même stratagème et récupérai la dent le jour d'après.


« J'ai fini les deux premières missions. Quelle est la troisième ? demandai-je, m'attendant au pire.


- Pas bien difficile, tu vas me donner ton angle droit supérieur. »


Elle parlait bien évidemment de l'angle que j'avais cassé en descendant de la table la première fois.


« Impossible ! m'exclamai-je.


- Tu ne partiras pas alors, sussurra l'intéressée.


- Je ne peux pas faire autre chose ?


- Non. L'angle contre ta liberté. »


Elle me laissa gentiment le temps de réfléchir. Je ne savais vraiment pas comment faire. Fuguer ? Impossible ! Elle ne dormait jamais. La seule solution était de lui donner l'angle et d'essayer de le récupérer plus tard, à son insu.


Le jour d'après, je la quittai. Je me rendis à la cuisine sans me perdre et retrouvai mes compagnons fourmis.


« Lu ! On te croyait mangé !


- Hélas non ! J'étais retenu prisonnier d'abord par un chien, puis par une vieille folle.


- Oh ! On a trouvé les Pépites de Chocolat pendant ton absence.


- C'est vrai ? Où sont-elles ?


- Chez le Capitaine Sam. Je t'accompagne. »


On se rendit dans la demeure du capitaine et il me donna un paquet tout plein de Pépites.


« Comment vas-tu les accrocher ?


- ...


- Tu n'y as pas réfléchis ?


- Non...


- Il faudrait de la colle.


- Ça ne se mange pas la colle !


- De la colle alimentaire Lu ! Tu réfléchis jamais hein !


- Je suis un biscuit.


- C'est pas une excuse ! »


Il se mit à rire alors je l'imitai. Quand nous reprîmes nos esprits, je remarquai qu'un cercle de fourmis s'étaient formé autour de moi. Elles avaient un air grave, presque victorieux.


« — Que se passe-t-il ? tentai-je naïvement.


- Lu, si tu veux les pépites de chocolat, tu devras nous donner ton angle.


C'était ce si cher Stratus qui me parlait.


- Je ne comprends pas ce que tu veux dire !


- Tu as très bien compris. Les pépites de chocolat contre l'angle. Tu ne penses tout de même pas que nous allions t'aider comme ça, sans rien en retour !


- Nous étions amis !


- Nous étions intéressés. Toi par notre précieuse aide, nous par ton biscuit croquant. Maintenant, fais ton choix.


Ce qui m'arrivait était dingue ! Il était cependant hors de question que je leur donne ce qu'elles voulaient ! Il me fallait trouver un plan...


- Il n'est pas en ma possession ! C'est la grand-mère qui l'a. Donnez moi les pépites de chocolat et la colle alimentaire et nous irons ensuite chercher l'angle. »


Les fourmis se croyant supérieure à un simple biscuit acceptèrent rapidement et partirent récupérer ce qu'il leur fallait.


Quelques instants après, j'étais un Lu au chocolat !

Seulement, je n'avais pas mon angle. Je n'étais pas prêt pour le "grand final".


Les trois Capitaines me surveillaient constamment craignant sûrement que je m'échappe.


On arriva chez la grand-mère et les fourmis s'empressèrent de fouiller la pièce.

Seulement, la grand-mère fit son entrée et bien évidemment, elle vit les fourmis.


« Que faites-vous ici ? interrogea-t-elle.


- Nous venons récupérer l'angle, répondit le Général Stratus pas le moindre du monde surpris par le «fourmien» parfait de la vieille femme.


- Cet angle m'appartient ! affirma cette dernière.


- Réglons ce problème par un Chifoumi ! lancèrent-ils en chœur. »


Alors que le Général et la grand-mère armaient leur poing et les dégainaient à rythme régulier, les fourmis suspendues à leur spectacle, je filai en douce avec mon angle.


Quand mon onzième goûter sonna, je sortis sur la table entièrement redécoré en Lu cookie et les enfants se jetèrent sur moi. Après avoir été divisé en deux parts parfaitement égales, je pus savourer une fin honorable et digne d'un Lu.

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