Chapitre 1

4 minutes de lecture

« Pour fêter les 170 ans de Lu, le paquet de véritable petit beurre se transforme ! Plus pratique avec ses sachets fraîcheurs et toujours la même délicieuse recette fabriquée en France. »


Nouveau paquet plus pratique je sais pas quoi !

En attendant, moi, Véritable Petit Beurre Lu, j'ai eu de la chance de sortir en un seul morceau parce que la plupart de mes camarades ne sont pas dans ce cas.


Cela faisait déjà trois jours qu'on me posait sur la table du goûter et que les enfants préféraient prendre des Mikado et des Milka.

Le premier jour, je n'ai pas compris... Je me suis senti rejeté, exclu de la société culinaire.

Le deuxième jour, ma dignité en a pris un coup...

Le troisième jour, j'ai enfin compris la raison de ce crime. Je n'étais pas au chocolat !


Nom d'une Pépite de Chocolat ! 

J'aurai dû m'en douter plus tôt. Ces vauriens comme tous les autres étaient attirés par le chocolat...

N'avais-je donc aucune chance ?


Sur la table du goûter, le quatrième jour, je posai cette question à mon camarade. 

Camarade amoché par son séjour en captivité.

" Ben à part si la mamie déboule, non tu n'as aucune chance. "

L'infirme n'ouvrit plus la bouche du goûter et j'eus le temps de réfléchir à sa réponse.


Mais ces enfants avaient-ils seulement une mamie ?

Comme si l'on m'avait entendu là-haut dans le ciel, sûrement le dieu des petits Lu abandonnés, la porte grinça et une voix ayant vécu se fit entendre.


Une mamie ! Nom d'une pépite de chocolat ! La chance me souriait.

Après avoir fait un gros bisous à chaque habitant de la maison, la mère grand s'installa à table.

Mangez-moi ! Mangez-moi !


Elle avança sa main charnue au-dessus des paquets de gâteaux et je fermais les yeux pour savourer cet instant de plaisir...

Quelques secondes plus tard, toujours rien.

J'ouvris les yeux et vis la petite vieille avec des boudoirs à la main.

C'était une blague ! N'est-ce pas ?

C'était ma seule chance !


On me rangea dans le paquet une nouvelle fois et quand le noir se fit, j'eus comme une crise de panique.

Me mangerait-on un jour ? Ou bien, allais-je passer ma vie sur la table du goûter, dans cet immonde emballage ?


Tant de pensées noires qui me hantèrent toute la nuit. Quand la lumière réapparut, je décidai que ce cinquième goûter serait décisif. Soit on me mangeait et j'avais accompli mon devoir, soit j'étais une cinquième fois écarté et je prenais la fuite. 

Prendre la fuite, mais pour aller où ? me demanderez-vous. Je partirai à la Quête des Pépites de Chocolat pardi !

Comment ? Ça, c'était une autre question. J'aviserai plus tard...


La mère appela les enfants et leur proposa les gâteaux en les étalant. Le garçon prit un paquet de granola (du chocolat) et la fille des BNs (toujours du chocolat). 

Discrètement, je m'écartai de mon paquet et me glissai sous une enveloppe qui traînait de ce côté là de la table.


Tout le monde partit après avoir rangé assiettes, verres et serviettes et je sortis de ma cachette. Maintenant, place à la Quête des Pépites de Chocolat !


Comment ? Nous revoilà face à cette question... Où étaient les Pépites de Chocolat ? Y en avait-il seulement dans cette cuisine ?


Je procédai d'abord au repérage : j'étais sur une table orange. Elle était collée au mur. Sur le mur d'en face, et je cite de droite à gauche, un frigo, le four avec au-dessus le micro-ondes, une série de placards, des plaques chauffantes, quelques rangements. On passe sur le mur suivant avec l'évier et la huche à pain.


Les Pépites de Chocolat étaient forcément dans la série de placards sinon dans le frigo. 

Maintenant, comment les atteindre ? Il fallait déjà quitter cette table.


Rien de plus simple ! Je sautai et fus en bas. Oh, mon angle droit venait de se briser ! Sur mon chemin, je trouverais sûrement un moyen de le recoller alors je le gardais précieusement dans ma poche.


Des bruits de pas. La porte s'ouvrit. C'était la grand-mère. Elle se dirigea vers les placards sans me prêter la moindre attention. J'en déduisis qu'elle ne m'avait pas vu. Elle sortit du meuble un paquet de céréales et s'en alla comme elle était venue.


La voie était de nouveau libre. Je commençais à me déplacer par petits sauts sur mes angles inférieurs sur cette grande étendue de carrelage.


« — Stop ! Qui va là ? »

Qui donc me parlait ? Oh ! C'était cette petite fourmi ! 

« Je suis Lu. 

- Où vas-tu Lu ?

- Je suis à la Quête des Pépites de Chocolat.

- Sais-tu où les trouver ?

- Dans les placards.

- Bonne idée. Veux-tu une escorte ?

- Hahaha ! Ce n'est pas la peine mais merci... À qui ai-je l'honneur ?

- Général Stratus.

- Merci quand même Général Stratus.

- À votre service. »


Quelques pas après la rencontre du Général, je me retrouvais face à un défilé de fourmis. Elles portaient tantôt un grain de  riz, tantôt une miette. Elles se déplaçaient en file indienne et me bouchaient le passage. Je fus donc obligé de me glisser dans la file et de suivre tous leurs zigzags.


Après quelques heures, mes angles inférieurs me démangeaient et je m'arrêtais pour me reposer. 


Des bruits de pas. La porte s'ouvrit. C'était la mère. Une vraie maniaque. Dès qu'elles l'aperçurent, les fourmis battirent en retraite laissant leurs cargaisons derrière elles. La mère, n'étant pas aussi bigleuse que la vieille, m'aperçut et me remit à ma place. C'est-à-dire dans le paquet Lu.


On reprenait tout de zéro !




Annotations

Versions

Ce chapitre compte 9 versions.

Vous aimez lire Axililou ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0