Convalescence

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Il y avait un point positif.

Elle avait retrouvé l'écureuil.

Pour le reste...

Néant.

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Monsieur Parfait et sa femme étaient venus la visiter.

Ils s'étaient assis sur une de ces chaises en plastique inconfortables et avaient entretenu une conversation encore plus inconfortable.

Sur les enfants...

Sur le travail...

Sur la météo...

Quelque part, cela aurait pu la faire rire.

Son frère si parfait et sa femme si parfaite en train de lui parler de la pluie et du beau temps.

Elle aurait été un peu moins fatiguée, elle aurait parlé de la météo, encore mieux qu'eux.

Vu qu'elle avait dormi dehors.

Mais elle était trop fatiguée pour jouer.

Et elle attendait la visite de son copain, l'écureuil.

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La police était assez intelligente pour lui avoir envoyé une femme.

Ainsi, cela devait être plus facile de raconter son calvaire.

Trois hommes, oui.

Pouvez-vous les décrire ?

Ha !

Non.

Elle ne pouvait pas.

Vu qu'ils avaient caché son visage sous son propre pull et que l'un d'eux la tenait fermement.

Assis sur son visage.

Elle se souvenait encore de la sensation d'étouffement.

L'écureuil était farouche. Il avait son nid juste en haut de l'arbre qui bouchait la moitié de la fenêtre.

Quel dommage de perdre la si ravissante vue sur la route nationale !

A la place, elle voyait vivre un écureuil.

Et elle essayait de l'attirer.

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Le médecin était encore un casse-pied de service.

Il l'auscultait, la grondait, la plaignait... Il devait se dire qu'en la traitant ainsi, elle allait avoir confiance en lui.

Comme si elle pouvait le prendre pour son père ?!

Pathétique !

Elle se mit à pianoter sur son portable quand il venait lui rendre visite.

" Alors Mlle Guidez ? Comment on va aujourd'hui ? Les douleurs s'estompent ? Vous avez encore saigné ?"

Elle aurait pu répondre : " Ta gueule !"

Elle mit juste le son de son jeu plus fort. Un truc débile où il fallait dézinguer des zombies.

" Vous avez saigné ?, répétait-il, calme et posé.

- Oui," cracha-t-elle.

Et le médecin se lançait dans un cours sur les blessures à l'abdomen, la fragilité du corps humain et les saignements qui duraient longtemps au niveau du bas-ventre.

" Mais cela ne veut pas dire que vous ne pourrez pas avoir d'enfants, rassurez-vous !"

Elle eut un regard choqué.

Espérons qu'elle n'ait jamais de mômes !

Vous imaginez dans la rue ?

Le médecin souriait, rassurant.

Et Fanny massacrait un nouveau zombie.

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" Qui a appelé les flics ?, demanda un jour Fanny à l'infirmière qui lui changeait sa perfusion.

- Les flics ?, répéta l'infirmière sans comprendre.

- Le jour de mon viol !, asséna durement la blessée. Qui a appelé les flics ?

- Je n'en sais rien !, répondit doucement la femme.

- Je vais demander aux flics, alors."

" C'était un appel anonyme. On n'a jamais su qui avait appelé."

Fanny resta silencieuse en regardant le lieutenant de police qui avait eu la gentillesse de venir la visiter à l'hôpital pour répondre à ses questions.

" Mais en tout cas, cet appel vous a sauvé la vie."

Fanny haussa les épaules.

La belle affaire !

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" Anthéa ! Comment on domestique un écureuil ?

- En France, il est interdit d'adopter ou d'apprivoiser un écureuil ! L'écureuil roux est protégé depuis 2010 et la loi est claire : il...

- Anthéa... Comment faire pour apprivoiser un écureuil ?

- Il faut lui offrir un nichoir pour se réfugier puis le nourrir pour qu'il vienne s'installer. Et...

- Qu'est-ce que cela mange un écureuil ?

- Le menu est varié : baies, fleurs, bourgeons, fruits, escargots, œufs d'oiseaux, pommes de pins, graines et insectes. Noix et noisettes viennent le compléter au début de l'automne.

- Des noisettes ? Je vais demander à mon frère. Il sera utile."

Un long silence...

Puis Fanny murmura :

" Comment on dégomme le zombie du niveau 2 ?

- Il suffit de se cacher derrière la voiture incendiée.

- Non ?

- Si !"

Fanny se mit à rire.

C'était la première fois depuis des semaines.

Et elle se cacha derrière la voiture incendiée pour dégommer ce putain de zombie du niveau 2.

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