Jour 6 : Prendre la sixième page d'un livre et prendre la première phrase pour écrire la suite

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Vous pouvez demander à Shorty Steiniz si le docteur Webster ne lui a pas enlevé l'appendice sur le comptoir de Callahan... qui se chargeait tranquillement de l'approvisionnement en whisky. (Le bar du coin des temps de Spider Robinson - Le Masque SF-1980).

Bon, il faut avouer que le corps médical avait « moyennement » apprécié cette manière d’opérer du fameux docteur Webster. Pourtant, Shorty Steinz s’en était bien sorti. Depuis, il a avait même fait encadrer son appendice et l’avait accroché dans son salon. Lui, ne tarissait pas d’éloges sur ce médecin qui lui avait sauvé la vie disait-il. Il ne fallait peut-être pas exagérer, le whisky de contrebande de Callahan avait aussi bien aidé à désinfecter le bide de Shorty alors que celui-ci n’était plus qu’une boue gluante pleine de pus. Toutefois, trois litres de son pire whisky avaient eu raison de l’infection et il s’en était finalement sorti. Webster n’avait eu plus qu’à couper, tailler dans le vif et ôter ce bout de viande avariée qui s’était enflammé.

Depuis, il avait été radié de l’ordre des médecins-chirurgiens-opérateurs et donc avait été obligé de quitter l’hôpital où il exerçait, les rares jours où il n’était pas saoul. Callahan, homme au grand cœur, lui avait offert un refuge avec son bar. Le comptoir était suffisamment long pour qu’il puisse en dédier deux mètres pour son ami Webster. Il y avait également vu un moyen de diversifier son activité et d’écouler son affreux whisky frelaté de contrebande.

Les patients patientaient – quoi de plus normal ? - dans la salle du bar, sirotant qui un whisky, qui un bourbon, voire une bière. Il y avait des tables où en plus ils jouaient au poker, au Black Jack voire au Uno. Avouez que c’était quand même plus sympa que dans une bête salle d’attente sentant l’éther…

Chacun leur tour, à l’appel de leur nom, abandonnait temporairement son verre et ses cartes, escaladait le comptoir. Max passait derrière et lui donnait un bon coup de batte de base-ball sur le crâne, pour l’anesthésier après lui avoir fait boire un quart de litre de whisky. Le toubib Webster faisait son œuvre. Il laissait ensuite Madame Callahan, la mère du barman, recoudre le patient avec son plus joli point de croix. Ensuite, Max le virait du bar opératoire et nettoyait le sang à grands coups de gin. Il n’y a rien de tel pour nettoyer que le gin ! Et au suivant !

Ainsi se passaient les journées au bar de Callahan. Quand une bagarre éclatait – au moins une fois par jour – de façon tacite, la zone d’opération restait à l’écart des coups. Il ne fallait pas déranger le docteur !

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