Chapitres 39 à 50 – Joseph en Égypte

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Pour ce chapitre, nous retrouvons Joseph où nous l’avions laissé avant la belle romance entre Juda et sa belle-fille Tamar.

Ainsi, Joseph a été vendu comme esclave à Potiphar, chef des gardes de Pharaon.

Nous ne connaissons pas le détail des agissements de Dieu ou de Joseph pour le compte de Potiphar, mais rapidement, par son habileté (et parce que Dieu est avec lui), Joseph fait la fortune de son maitre égyptien. Au sujet de Joseph, il est simplement précisé que « l'Éternel faisait prospérer entre ses mains tout ce qu'il entreprenait ». Ainsi, davantage que Joseph qu’Il inspire, Dieu est un entrepreneur à succès. Nous pourrions également dire ; en affaire comme à la guerre, si Dieu est avec toi, tu gagneras…

Cette réussite financière satisfait pleinement Potiphar, qui fait de Joseph, l’intendant de son domaine. Mais Joseph n’est pas qu’un excellent entrepreneur, il est aussi bel homme et plait aux dames. La femme de Potiphar n’est d’ailleurs pas insensible à son charme. Un beau jour, se retrouvant seule avec Joseph, elle lui arrache sa chemise et lui demande sans préliminaires ; « Couche avec moi! ». Joseph refuse l’offre poliment et s’enfuit, laissant sa chemise dans les mains de sa prétendante éconduite.

Vexée d’avoir essuyé un refus, la femme de Potiphar l’accuse d’avoir voulu la violer et présente pour preuve à son époux, la chemise de Joseph. Le malheureux Joseph est rapidement jeté en prison.

Rassurons-nous, il n’y a rien de grave, car Dieu est avec lui (même sous les verrous) et Joseph obtient rapidement les faveurs du chef de la prison. Usant de sa capacité à dénoncer les autres, Joseph surveille les prisonniers et tout ce qui se passe dans la prison se réalise sous son autorité.

Deux nouveaux détenus font leur entrée en prison. Il s’agit de l'échanson et du panetier de Pharaon, (les officiers qui s’occupaient du vin et du pain de la cour). Ils sont naturellement placés sous la surveillance de Joseph.

Quelques temps après leur arrivée, les deux hommes font chacun un rêve. Ils en sont troublés et en recherchent les significations. Joseph, (qui se présente comme l’interprète officiel de Dieu) leur annonce que ces rêves sont prémonitoires et envoyés par l’Éternel. Sans détour, (et avec le tact qu’on lui connait) Joseph explique leurs songes aux deux hommes. Le rêve de l’échanson indique clairement que Pharaon le pardonnera d'ici trois jours et le rétablira dans sa charge. Malheureusement pour le panetier, son rêve annonce au contraire, qu’il sera exécuté sous trois jours. Pour chacun des deux hommes, les évènements se déroulèrent ainsi que Joseph l’eut annoncé.

Tandis que Joseph reste en prison, deux années se passent et c’est au tour de Pharaon, au cours de la même nuit, de faire deux rêves étranges. Pour le premier songe, il est installé au bord du Nil et voit sept vaches grasses, occupées à paître. Sept vaches maigres arrivent alors et mangent les vaches grasses. Dans le second rêve, Pharaon voit d’abord sept beaux épis qui poussent sur le même plant. D’une tige proche, ce sont bientôt sept épis rabougris qui poussent à leur tour. Comme les vaches précédemment, les épis maigres engloutissent les épis gras.

À son réveil, Pharaon considère ces rêves comme liés entre eux et prémonitoires. Il s’en ouvre à son entourage. Mais parmi tous les sages et les magiciens égyptiens, personne n’est capable d’en expliquer la signification avec certitude. L’échanson réhabilité deux années auparavant, informe alors Pharaon qu’au cours de sa propre détention, il a rencontré un jeune hébreu qui était plutôt habile dans l’interprétation des rêves. Convaincu par le récit de son serviteur, Pharaon fait mander Joseph.

Joseph est sorti de prison et présenté à Pharaon qui lui raconte ses rêves pour en avoir une explication. À nouveau, avant de livrer la signification de ces songes, Joseph précise que par sa bouche, c’est Dieu qui fournit les clés de compréhension des prémonitions. Les deux rêves sont similaires et indiquent la succession prochaine de sept années d’excellentes récoltes, qui seront suivies par sept années de famine. Fait étrange, Joseph précise que si Dieu a envoyé deux fois l’information, sous deux formats distincts, c’est parce que celle-ci est définitivement décidée par Lui. En prévision de ces évènements, Joseph conseille à Pharaon de réaliser des réserves sur les années d’abondance pour anticiper les mauvaises récoltes qui suivront.

Joseph doit être particulièrement convaincant, car Pharaon décide immédiatement de le placer au commandement de tout le pays d’Égypte, afin qu’il soit en charge de l’organisation des rationnements. Pharaon lui donne également une femme, Asnath, qui est la fille d’un prêtre égyptien. Ainsi Joseph, jeune hébreu de trente ans, incarcéré pour tentative de viol, passe (grâce à Dieu) du jour au lendemain du statut de prisonnier à celui de commandant en chef de l’Égypte, sous la responsabilité directe de Pharaon.

C’était un pari risqué pour Pharaon, mais il a eu raison de croire Joseph. Durant sept ans, son intendant en chef « amassa du blé, comme le sable de la mer, en quantité si considérable que l'on cessa de compter ». Comme annoncé, la huitième année, les récoltes sont désastreuses et la famine frappe tous les pays voisins. En vendant alors les réserves accumulées durant les années fertiles, Joseph permet au pays d’Égypte de disposer de pain. Il permet également à l’Égypte d’améliorer sa balance commerciale, car de tous les pays alentours, des marchands viennent pour acheter du blé.

Réussissant à combiner harmonieusement sa vie professionnelle et personnelle, durant les années fastes, Joseph et sa femme ont le plaisir d’accueillir deux fils qu’ils prénomment Manassé et Éphraïm.

Au pays de Canaan, comme partout ailleurs, les récoltes sont très insuffisantes. Jacob/Israël, qui fait partie des gens bien informés, sait que seul le pays d’Égypte peut encore fournir du blé. Il y envoie dix de ses fils pour s’approvisionner. Le plus jeune, Benjamin (son nouveau fils préféré), qu’il souhaite garder à ses côtés, ne fait pas partie du voyage.

Lorsque les fils d’Israël parviennent en Égypte, ils sont présentés à Joseph ; « [il] reconnut ses frères, mais eux ne le reconnurent pas ». Lorsqu’il s’adresse à eux, Joseph utilise les services d’un interprète afin que ses frères ne découvrent pas qu’il comprend leurs échanges. Après avoir feint de s’enquérir de leurs identités, Joseph les accuse d’être des espions venus « pour observer les lieux faibles du pays » d’Égypte et menace de les emprisonner. Ses frères tentent de faire preuve de leurs bonnes intentions. Ils se présentent comme dix des douze fils de Jacob/Israël. Ils précisent que l’un de leur frère est mort et que le dernier est resté auprès de leur vieux père. Joseph confirme qu’il les considère comme des espions et les fait jeter en prison.

Au troisième jour de leur incarcération, Joseph leur rend visite. Il propose de garder l’un d’eux en otage (Siméon), tandis que les neuf autres se rendront à Canaan pour aller y chercher leur plus jeune frère. S’ils sont capables de le lui présenter, alors, il les croira (évidemment, sans que ces éléments aient un quelconque rapport entre eux). Ils peuvent quitter l’Égypte avec les provisions qu’ils sont venus chercher. Les frères n’ont pas d’autre choix que d’accepter ce marché. En secret, avant leur départ, Joseph fait remettre dans leurs bagages, les sommes d’argent avec lesquelles ils sont venus.

Au cours du voyage retour vers Canaan, les fils d’Israël s’aperçoivent que l’argent leur a été rendu et prennent peur des conséquences que cela pourrait avoir. Au retour à Canaan, ils informent leur père de toute leur aventure. Malgré les suppliques de ses fils, Jacob ne veut pas renvoyer la fratrie en Égypte. Il estime que le sort de Siméon est déjà scellé et ne veut pas que Benjamin court le moindre risque. Ruben propose même à Jacob de mettre dans la balance la vie de deux de ses propres enfants en échange de la possibilité de repartir en Égypte avec Benjamin. Rien n’y fait, Jacob refuse. Entendons-nous bien, Jacob ne refuse pas directement la possibilité de tuer deux de ses petits-enfants (car ce sont des choses qui doivent être envisagées). Non, il refuse surtout le risque que Benjamin puisse être mis en danger et il reproche à ses autres fils d’avoir même révélé son existence à celui qu’ils considèrent comme le superintendant égyptien.

L’année suivante, la famine perdure. Jacob demande à ses fils de retourner acheter du blé en Égypte. Ceux-ci refusent de s’y représenter sans Benjamin. Juda se porte garant de sa sécurité et cette fois-ci, Jacob (qui manque cruellement de constance dans ses choix) accepte de laisser partir l’ensemble de la fratrie restante. Les frères retournent donc en Égypte avec de l’argent pour de nouveaux achats, ainsi que la somme qui leur a été rendu lors du précédent périple.

Arrivés sur place, Joseph les accueille en grandes pompes et fait libérer Siméon. Il est très heureux de revoir Benjamin, mais ne se fait toujours pas reconnaitre comme étant leur frère. Ils dinent tous ensemble dans une ambiance cordiale. Au matin suivant, Joseph renvoie sa fratrie vers Canaan, chargée de provisions. À nouveau en secret, il a fait remettre l’argent de la transaction dans les sacs de chacun. Dans le sac personnel de Benjamin, il fait placer en sus, sa coupe d’argent personnelle. Dès qu’ils ont quitté les lieux, Joseph ordonne à son intendant de rattraper ses frères, de les fouiller, de les accuser de vol et de les ramener prisonniers. L’intendant rattrape la fratrie et l’argent comme la coupe sont logiquement découverts. Les onze frères sont à nouveau présentés à Joseph. Puisque sa coupe a été découverte dans les effets de Benjamin, Joseph leur dit qu’il tient le plus jeune d’entre eux comme seul responsable des vols. Benjamin restera en esclavage à son service et les autres frères pourront repartir. Juda, qui s’est engagé auprès de Jacob à garantir la sécurité de Benjamin, explique que leur père ne supporterait pas de se voir privé de son plus jeune fils. Il supplie d’être maintenu en esclavage à sa place.

Joseph n’y tient plus. Il demande à tous les égyptiens présents de le laisser seul avec les hébreux. En pleurant, il se fait enfin reconnaitre de ses frères ; « Je suis Joseph, votre frère, que vous avez vendu pour être mené en Égypte ».

Joseph relate ses aventures à ses frères, depuis qu’ils l’ont vendu comme esclave. Il leur explique comment il est désormais devenu le maître de l’Égypte et qu’il y voit la volonté de Dieu. Joseph les prévient qu’il reste encore cinq années de famine à venir, mais que par son intermédiaire, c’est toute sa famille qui pourra être sauvée en étant accueillie au pays d’Égypte.

Comme Joseph l’annonce à ses frères, Pharaon qui lui est très reconnaissant, est d’accord pour accueillir les frères et toutes leurs familles en Égypte. Ils pourront tous s’installer dans le pays de Gosen (semble-t-il dans la partie orientale de la Basse-Égypte). La zone est réputée fertile et également suffisamment excentrée, pour que les hébreux s’y sentent bien, car les égyptiens dans leur majorité exècrent les hébreux (et en plus ils détestent les bergers). Toujours est-il que Pharaon leur dit ; « Chargez vos bêtes, et partez pour le pays de Canaan; / prenez votre père et vos familles, et venez auprès de moi. Je vous donnerai ce qu'il y a de meilleur au pays d'Égypte, et vous mangerez la graisse du pays ».

Suivant ainsi la proposition de Pharaon, Joseph renvoie ses frères, y compris Benjamin, chargés de nourriture et de richesses au pays de Canaan. Ils doivent y retrouver leur père et le convaincre de prendre la route à son tour avec toute sa maison, pour se rendre dans le pays de Gosen.

À leur arrivée, auprès de Jacob, ses fils lui annoncent que Joseph qu’il croyait mort, s’est rendu maitre de l’Égypte. Jacob est un peu circonspect et peine à les croire (en fait, Jacob n’a pas tellement un tempérament à croire quiconque sur parole, il lui faut des preuves matérielles). Il se laisse finalement convaincre à la vue des nombreuses richesses ramenées par ses fils.

L’ensemble de la famille de Jacob débute le voyage vers le pays de Gosen. En tout, en comptant Joseph et ses fils qui sont déjà en Égypte, la famille compte soixante-dix personnes. En chemin, ils font une halte rapide à Beer Shéba pour tuer des animaux en l’honneur de Dieu. Peut-être en réaction à ces sacrifices, Dieu apparait la nuit en songe à Jacob et l’assure que partir s’installer en Égypte est une bonne chose (Il viendra même avec eux).

De retour en Égypte, Joseph présente sa famille à Pharaon. S’ensuit un échange tout à fait cordial, qui se conclut par la bénédiction de Pharaon par Jacob (les dieux égyptiens ont dû être ravis…), puis la famille hébreue peut s’installer définitivement.

Les années suivantes, comme cela était attendu, la famine perdure partout. Joseph continue de vendre du blé et de faire rentrer l’argent dans les caisses de Pharaon. Quand plus personne n'a d’argent, il troque les réserves de blé contre le bétail. Quand plus personne n’a de bétail, Joseph prend les terres des acheteurs qui sont acculés à les vendre pour se nourrir (sauf les terres des prêtres d’Égypte pour ne pas contredire les règles édictées par Pharaon) mais il leur donne des semences contre une partie de leurs futures récoltes (avec ou sans Dieu, Joseph est doué pour le business).

Au fil des années de famine, par l’intermédiaire de Joseph, Pharaon se rend propriétaire de toutes les terres d’Égypte. De leur côté, les hébreux prospèrent et se multiplient.

Dix-sept années passent. Jacob vieillit, il est bientôt mourant. Il appelle Joseph auprès de lui et lui réclame la paternité de ses deux enfants nés en Égypte, Éphraïm et Manassé (Joseph pourra garder la paternité de ceux nés après). Jacob bénit les enfants, mais privilégie le plus jeune aux dépens de l’ainé en les bénissant. Il prédit qu’ils auront une grande descendance, mais Éphraïm (le cadet) sera plus puissant que son frère.

Jacob réunit ensuite une dernière fois tous ses fils. D’abord, il répartit le pays d’Israël en commentant leurs caractères et comportements. Il considère donc douze tribus, une pour chacun de ses fils. Je précise cet aspect, car le nombre des tribus d’Israël est sujet à débat. Certains livres en citent treize. Une pour onze des fils d’Israël et deux pour Joseph, qui sont scindées entre ses deux fils). Parfois, douze, lorsqu’elles sont considérées selon les territoires alloués, selon le même décompte que précédemment, mais Lévi n’a pas de territoire. Un dernier décompte considère douze tribus et celles des deux fils de Joseph n’en représente qu’une seule.

Ensuite, Jacob demande à être enterré dans la caverne du champ de Macpéla, auprès d’Abraham et Sara. Là même où il a enterré Léa (tiens, elle est morte).

« Lorsque Jacob eut achevé de donner ses ordres à ses fils, il retira ses pieds dans le lit, il expira, et fut recueilli auprès de son peuple ».

Jacob mort, tout le monde est triste. Les hébreux passent quarante jours à l’embaumer (faut croire que ça représente un gros boulot) et les égyptiens soixante-dix jours à le pleurer (je n’ai pas bien compris en quoi ce décès les concerne). Joseph, à la tête de la famille transporte le corps de Jacob à Canaan selon son souhait.

À leur retour en Égypte, maintenant que leur père est mort, Les frères de Joseph ont peur que celui-ci ne se venge de leurs méfaits passés. Mais Joseph est un vrai gentil et il leur a bien entendu déjà pardonné. Ils restent donc tous en Égypte et continuent d’y prospérer.

« Joseph atteint l’âge de cent dix ans et dit à ses frères : « Je vais mourir! Mais Dieu vous visitera, et il vous fera remonter de ce pays-ci dans le pays qu'il a juré de donner à Abraham, à Isaac et à Jacob / Joseph fit jurer les fils d'Israël, en disant: Dieu vous visitera; et vous ferez remonter mes os loin d'ici. / Joseph mourut, âgé de cent dix ans. On l'embauma, et on le mit dans un cercueil en Égypte ».

Ainsi se clôture le livre de la Genèse, premier livre du Pentateuque.

Comme annoncé préalablement, dans la partie du livre consacré aux aventures de Joseph, les interventions directes de Dieu se font beaucoup plus rares, bien qu’Il les dirige avec plus d’implication. Il y a donc moins d’enseignements directs à recueillir sur Dieu. Si le personnage de Joseph est un héros aux valeurs morales positives (une fois n'est pas coutume), le texte évoque une succession d’évènements où l’humain donne le meilleur de lui-même : jalousie, trahisons, prostitution, mensonges, meurtres de masse, esclavagisme… D’ailleurs à l’issue de l’aventure, Joseph ne tire quasiment pas d’avantages à avoir été honnête et généreux. Ce qui peut nous faire comprendre qu’en poursuivant en priorité l’objectif de multiplier les Hommes, Dieu fait primer la quantité sur la qualité. D’ailleurs, par deux fois Dieu se met au diapason et fait mourir deux des petits-fils de Jacob (Er et Onan), parce qu’ils lui ont déplu. Ça permet à Dieu de ne pas perdre la main et c’est tant mieux, car dans le livre suivant, l’Exode, Dieu devra revenir pour s’occuper des égyptiens avec Moïse.

La phase intermédiaire entre la Genèse et l’Exode, correspond à la fois à période de l’histoire où d’une famille élargie de soixante-dix personnes, se développe le peuple d’Israël et à celle où ce peuple est mis en esclavage par les égyptiens. Cet intervalle est tout de même censé durer environ quatre siècles, mais ne fera l’objet que d’une rapide description de quelques lignes au début de l’Exode.

Cette période intervalle est intéressante à plus d’un titre. D’abord, Dieu l’avait prédit à Abraham, lorsqu’il s’appelait encore Abram et si celui-ci avait correctement transmis l’information à ses descendants, les hébreux auraient peut-être réfléchi à deux fois avant de se rendre en Égypte (Chap. 15). Mais ce n’est pas l’enseignement le plus important de cette partie.

En fait, l’histoire de Joseph nous le présente comme un simple pantin dans les mains de Dieu. Encore moins que ses aïeux, il ne semble prendre une décision importante par lui-même. Où qu’il soit, Dieu est avec lui. Ce sont systématiquement les évènements directement édictés/créés par Dieu qui le placent dans chacune des situations, à partir de laquelle Dieu fera évoluer l’histoire générale.

Toute la geste de Joseph ne sert qu’à trouver un endroit fertile où le peuple hébreu pourra se multiplier tout en se préservant de l’apport d’une biodiversité génétique. En effet, coincés dans une zone délimitée, à proximité des égyptiens qui n’ont pas la même culture, qui les exècrent et finiront par les asservir, la lignée hébreu ne peut que rester pure.

C’est un enseignement important qui est diffus tout au long du livre de la Genèse. Ainsi qu’évoqué au chapitre consacré à « La jeunesse de Jacob et Ésaü », Dieu privilégie les croisements de l’arbre généalogique, en plébiscitant les unions incestueuses. C’est la méthode utilisée pour les unions d’Abraham, d’Isaac et de Jacob avec leurs épouses qui partagent le même patrimoine génétique. Il y a une recherche évidente de « pureté de la lignée ». C’est d’ailleurs un sujet de fâcherie entre Jacob et Ésaü qui s’est mariée avec une cananéenne « étrangère ». Mais cela va au-delà. Car le fait que Dieu réprouve les unions métissées est également l’une des informations que l’on peut déduire du chapitre consacré à Dina et Sichem (La vengeance des fils de Jacob). Dieu ne souhaite pas que son peuple d’élus, qui sont également ses fidèles croyants, soient d’une quelconque manière, influencés par des cultures extérieures, qui sont par nature considérées comme inférieures (à Sichem, les hommes n’étaient pas circoncis en signe d’alliance avec Dieu).

Ainsi, dans ce laps de temps de quatre siècles, où les hébreux sont en Égypte, Jacob/Israël est l’ancêtre commun de tout le peuple qui se constituera et qui remontera par la suite en terre promise. Pendant quatre siècles et avant de soumettre son peuple à d’autres aventures, Dieu pratique un nettoyage ethnique et culturel.

Dans l’ultime partie consacrée à la Genèse, nous pourrons reprendre et développer les enseignements globaux à tirer de ce premier livre.

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