Genèse 6 - Dieu regrette d'avoir fait les êtres humains

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Alors là, roulement de tambour ! On aborde les quatre chapitres consacrés au déluge et c’est franchement du grand spectacle ! Attention, Dieu est en colère et tout le monde va le savoir. Les raisons ? Il y l’air d’y en avoir plusieurs, mais c’est un peu confus. Dans l’ordre. Les hommes sont nombreux. Ils ont eu des filles et les fils de Dieu les ont trouvées à leur goût. Dieu ne souhaite pas rester plus de cent vingt ans dans le cœur des hommes. Des géants sont sur terre. Les fils de Dieu et les filles des hommes ont eu des enfants ensembles. Enfin, la méchanceté des hommes est grande et leurs cœurs sont tournés vers le mal. Dieu se repent d’avoir créé l’homme. Il est affligé de ce qu’est devenue sa création. Du coup, ça semble logique, Dieu est le bien et sa solution contre le mal est d’exterminer toute trace de vie à la surface de la terre. Pour faire bonne mesure, il va aussi tuer tous les oiseaux.

Dieu veut recommencer son projet d’écosystème expérimental. Il a peut-être un peu la flemme de tout reprendre (on sait qu’il peut se fatiguer), alors il trouve une astuce. Parmi tous les hommes, Il trouve Noé – le bon gars – et décide de passer un accord avec lui. Dieu lui donne les plans d’un bateau à fabriquer. Noé, sa femme sans nom, leurs trois enfants, Sem, Cham et Japheth, ainsi que leurs femmes sans nom seront les seuls humains à échapper au déluge. Charge à Noé de sauver sept couples pour les animaux purs et un seul couple pour les impurs, puis de les accueillir dans son arche pour repartir à zéro.

Outre la construction de l’arche, Noé et ses proches doivent donc se mettre en quête de toutes les sortes d’animaux terrestres. L’action n’est pas clairement située sur le plan géographique, mais où qu’elle se déroule, on imagine aisément la contrainte que peuvent représenter les captures conjointes, d’un couple d’ours polaires, de kangourous, de pandas ou de lamas. On le sait moins, mais Noé doit aussi ramasser des aliments pour tout le monde. Gros travail en perspective. En plus il n’a pas d’infos pour trier les animaux purs des impurs. Je rajouterai qu’il a également tout intérêt à être discret durant la réalisation de son projet, s’il ne veut pas voir tous ses voisins se pointer chez lui pour solliciter un billet pour la croisière.

Ce passage, censé justifier la colère divine est un beau bazar. Il y a des géants, sortis de nulle part et qui ne jouent aucun rôle (laissons-les de côté, ça me dépasse…La même chose dans une série télé et on se dirait que les scénaristes préparent un spin-off). Dieu fait une nette distinction entre les fils et filles de l’homme et ceux qu’Il nomme ses propres fils. Il y aurait donc deux peuplades différentes. Bien qu’Il ait créé les deux, Il ne demeure pas dans le cœur des fils de l’homme plus de cent vingt ans. C’est déjà un bel âge, mais si on part du principe qu’à l’époque on vit souvent plus de neuf cent ans, là Dieu quitte leurs cœurs quand les fils de l’homme sont encore très jeunes. En tout cas, cette distinction n’est pas plus expliquée. On retiendra que pour Dieu, les Hommes ne naissent pas égaux en droits et les Hommes ne sont pas tous des enfants de Dieu.

De prime abord, la justification de la colère de Dieu, liée à la méchanceté des Hommes, est la seule qui semble tenir la route. Nous savions déjà que Dieu était soumis à un principe de causalité et qu’Il n’était pas omniscient. Ici, c’est particulièrement flagrant. Il ne maitrise plus rien du tout. À cause de l’homme, le mal est partout et sa création lui échappe totalement. Alors qu’à la base, Il a tout créé, y compris le mal, Dieu ne réagit pas toujours à temps. Mais à nouveau, Il ne se remet pas en cause. Par contre, c’est clairement abusif de tuer aussi tous les animaux terrestres et les oiseaux. À partir du moment où les animaux n’ont pas mangé du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, ils ne sont pas censés être méchants. Dieu est colérique, injuste, c’est un tueur de masse. En sus, Dieu est coupable d’écocide.

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