12 - Clara

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Nous sommes arrivées. Je cherche le numéro 120, le voici ! A mon grand étonnement, le portail est ouvert : ils ne le ferment sans doute que le soir.

Je m’engage alors sur un chemin bordé de part et d’autre de pins, d’oliviers et d’arbustes de toutes sortes. L’endroit est magique et tout est calme. On se croirait même à la campagne. Au bout de deux kilomètres, dans un virage, j’aperçois enfin la maison. Je me gare juste devant. J’ouvre la portière de derrière et mes mains tremblent en défaisant la ceinture de sécurité du siège d’Élodie. Le cadre enchanteur et calme semble la ravir, mais elle a dû sentir ma nervosité.

– On est où maman ?

– On est un peu à la campagne, tu ne trouves pas ? Nous sommes arrivées chez les gens que je désire rencontrer. Allez, viens ! Nous ne resterons pas longtemps. C’est joli par ici, n’est-ce-pas ?

– Oh oui !

Je reprends mon souffle, parce que mon cœur tambourine dans ma poitrine, à l’instar d’un oiseau coincé dans une cage trop exiguë et qui veut à tout prix en sortir. La villa que je n’avais jamais vue est époustouflante de beauté, une maison de rêve. C’est une bâtisse en pierre, à étage partiel avec une immense terrasse dont une partie est couverte. Mais je n’ai pas le temps d’admirer tout cela, je suis comme dans un nuage. J’ai l’impression d’être un robot téléguidé, de ne plus avoir de conscience. Et puis, cela ne me concerne en rien !

Tenant fermement Élodie par la main, je m’approche sans bruit de la baie coulissante qui est grande ouverte et donne sur une vaste pièce, vraisemblablement le salon, au vu de l’immense canapé en cuir noir et la télévision grandeur nature incrustée dans le mur.

Au fond de la pièce, je distingue une petite tête brune qui est presque cachée par le canapé : c’est un enfant qui regarde un dessin animé, assis près d’une personne adulte, blonde celle-là. Je toussote pour attirer leur attention.

Surprise, la femme, âgée d’une soixantaine d’années environ, se retourne vivement en se levant :

– Vous m’avez fait peur !

– Désolée, je n’en avais pas l’intention. J’ai cru que vous aviez entendu la voiture.

– Oui, mais je pensais que c’était mon filleul qui revenait de son travail.

– Votre filleul ?

Je ne comprends plus rien. Me suis-je trompée de maison ? Où est l’épouse de Michel ?

A ce moment-là, la petite tête brune tourne la tête et dit :

– Véronique, j’ai faim !

– Oui, ma chérie, j’arrive !

Et se tournant vers moi :

– Excusez-moi un instant !

Elle soulève alors l’enfant et le porte dans ses bras ; puis, elle le fait asseoir dans un fauteuil roulant posé dans un coin, que je n’avais pas vu. Ensuite, elles s’approchent de moi.

Je manque de tomber à la renverse : c’est une petite fille qui est le portrait craché d’Élodie et qui semble avoir le même âge. Je me retourne vivement pour chercher ma fille qui était restée près de la porte. Elle est penchée et semble fascinée par quelque chose au sol.

– Élodie !

– Oui, maman !

Elle arrive en courant vers moi avec un grand sourire et détaille avec curiosité les deux inconnues en face d’elle.

C’est au tour de la femme de tomber sous le choc. Ébahie, elle ouvre grand les yeux en voyant Élodie. Son regard va vers la petite et revient vers Élodie.

– Oh mon Dieu !

De fait, Élodie est la reproduction féminine miniature de son père, Michel, conçue ce terrible soir où j’ai vainement essayé de l’arrêter.

Tout comme la petite qui est assise dans ce fauteuil roulant et qui me scrute avec de grands yeux innocents. On pourrait croire qu’elles sont jumelles.

La dénommée Véronique se tourne alors vers moi :

– Mais qui êtes-vous ???

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