Il ferma les yeux un instant et se renversa dans son large fauteuil de cuir. Cette heure passée avec son responsable des ventes l’avait épuisé.

Je me fais vieux, pensa-t-il.

Pourtant, il était toujours aussi actif que pouvait l’être un individu en bonne santé, âgé de 39 ans. C’est moralement qu’il se sentait comme un vieillard fatigué, écrasé par le poids des responsabilités et des soucis engendrés par son entreprise, mais surtout par sa vie personnelle.

Il n’avait même pas envie de rentrer chez lui. D’ailleurs, pourquoi rentrer ? Pour faire semblant d’être heureux ? Pour faire bonne figure auprès de ses enfants ? Aussitôt, il s’en voulut de penser cela, car il aimait ses enfants par-dessus tout.

Il se redressa et vérifia sur son ordinateur si les derniers mails qu’il avait reçus n’avaient aucun caractère d’urgence. Il appuya sur une touche de son téléphone pour joindre Cécile, sa fidèle et loyale assistante depuis la création de sa société.

–        Cécile, si Véronique me cherche, je suis à un dîner d’affaires et je rentrerai certainement tard à la maison. Un rendez-vous qui s’est greffé au dernier moment et vu son importance, je ne peux pas le manquer.

–        Entendu Monsieur !

Heureusement que j’ai Cécile ! se dit-il.

Ce soir, il passerait la soirée chez Olivia, il avait trop besoin d’une compagnie féminine pour chasser cette tension qui l’habitait depuis le début de la semaine. Et puis, Olivia était tout ce qu’il lui fallait pour oublier : une jolie hôtesse de 25 ans, blonde, bien proportionnée, toute disposée à exaucer le moindre de ses désirs charnels. Contrairement à son épouse lorsqu’il avait encore des rapports avec elle… Et contrairement à l’autre femme, celle qu’il avait rencontrée dans les mêmes circonstances qu’Olivia. Mais il chassa très vite cette pensée furtive et dérangeante.

Attrapant ses clés de voiture, il sortit de son bureau en claquant la porte, salua son assistante et se dirigea à grandes enjambées vers le parking situé au sous-sol de son immeuble.