3 - Clara

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J’ai tenté de ne pas donner suite à ces rencontres, car malgré moi, je ressentais pour lui un sentiment étrange, qui n’avait rien à voir avec l’amitié. Je jouais à un jeu dangereux, je m’en rendais bien compte.

Je continuais parallèlement à offrir mes services en qualité d’hôtesse, sans jamais dépasser la frontière fatidique qui aurait fait de moi une autre personne.

Un soir, je devais distraire un groupe d’Italiens invités par Michel et comme ces derniers -en bonne compagnie auprès de deux hôtesses- ne se décidaient pas à partir, Michel s’est gentiment porté volontaire pour me ramener à la maison.

Devant la porte de l’immeuble, il m’a serrée dans ses bras et m’a embrassée dans le cou. J’ai un instant fermé les yeux et souhaité passer le reste de ma vie dans cette position, ô combien protectrice, mais je me suis vite dégagée et l’ai remercié.

« C’est moi qui te remercie, Clara, pour avoir illuminé ma soirée, » m’a-t-il répondu d’un air grave.

Environ quinze jours après, en début de soirée, alors que j’étais seule chez Lucille, la sonnette de la porte d’entrée a retenti. C’était Michel. J’ai hésité et je ne voulais pas lui ouvrir, mais il a insisté, prétextant qu’il ne resterait pas très longtemps. Un peu à contrecœur, j’ai obtempéré -mais n’était-ce pas de moi aussi que j’avais peur ?- Cela faisait maintenant six mois que je le connaissais et je savais qu’il ne m’était pas indifférent.

Michel est entré, tout sourire et… magnifique…

Je lui ai servi un verre et nous nous sommes assis sur le canapé dans le salon de Lucille. Très tendue, j’étais fortement consciente de sa présence près de moi, de sa cuisse toute proche de la mienne et de son regard enfiévré. Et je l’ai regardé aussi.

Il s’est littéralement jeté sur moi et a voulu m’embrasser. J’ai essayé de tourner la tête, mais pas assez vite. Sa bouche est venue écraser la mienne et à mon insu, je lui ai rendu son baiser.

Il est devenu plus entreprenant, cherchant à me caresser en murmurant mon prénom.

-          Michel ! Non ! Nous ne pouvons pas !

-          Si, je t’en prie, dis-oui ! je te désire tellement !

Et il m’a embrassée de nouveau ardemment. A ma plus grande honte, j’ai ressenti une onde de désir traverser tout mon corps. J’ai réalisé que mon corps le désirait, même si mon esprit, lui, le rejetait. 

-          Non, arrête ! Je ne veux pas ! C’est mal !

-          Je t’en prie, je sais que tu en as envie, faisons-le au moins une fois…

-          Non !!! Lâche-moi, je ne veux pas !

Je ne l’ai pas reconnu, ce n’était pas lui, il était comme fou, comme envoûté… Il n’a pas voulu tenir compte de mon refus, il m’a violentée, physiquement et moralement, même si je me suis débattue et que je ne voulais absolument pas accepter ses avances. Il m’a prise de force.

Et j’en suis ressortie brisée, humiliée, trahie, vaincue, bafouée…


 

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